Mort de Gilles Jacquier : soupçon d’"une manipulation", et formation d’une commission d’enquête

Le corps de Gilles Jacquier, journaliste français tué  en Syrie, a été rapatrié ce matin en France.
L'avion transportant la dépouille du grand reporter pour France 2 a atterri au petit matin sur l'aéroport du Bourget, près de Paris, selon des images tournées par France Télévisions et mises à disposition de toutes les chaînes.

Gilles Jacquier, le premier journaliste occidental à trouver la mort en Syrie depuis le début des évènements en mars dernier, a péri à Homs alors qu'il se trouvait en reportage. Il a été tué au milieu d’une manifestation pro Assad qui, a peine attroupée, a été victime de tirs de mortiers et de RPG, armement favori des soi-disant rebelles syriens.

Le président de France Télévisions Rémy Pflimlin a saisi le procureur de la République de Paris pour que soit menée une enquête sur les circonstances de la mort du Jacquier.

"Rémy Pflimlin a saisi le procureur de la République de Paris afin que soit diligentée une enquête permettant de faire toute la lumière sur les circonstances de la mort du grand reporter Gilles Jacquier, décédé à Homs en Syrie, mercredi 11 janvier 2012, dans l'exercice de ses fonctions professionnelles", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Pour leur part, les autorités syriennes ont annoncé la création d'une commission d'enquête sur les circonstances de la mort du journaliste.

"La commission comprend un juge, le chef de la branche de la sécurité criminelle à Homs, deux experts en armes et munitions et un délégué de la chaîne France 2, désigné par la chaîne elle-même", a rapporté l’agence officielle syrienne SANA citant le gouverneur de Homs Ghassan Abdel All.

Cherchant à induire en erreur l’opinion publique et laisser entendre que la mort du reporter de France 2 en incombe aux autorités syriennes, Paris a anticipé les résultats de toute enquête évoquant "une manipulation de Damas."

Citant une source proche du président français Nicolas Sarkozy, le quotidien Le Figaro, a rapporté que "la présidence française soupçonne une manipulation des autorités syriennes".

"Nous penchons pour une manipulation", a affirmé la source, tout en soulignant l'absence de preuve à ce stade. "Les responsables syriens étaient seuls à savoir qu'un groupe de journalistes occidentaux visitait Homs ce jour-là, et dans quel quartier il se trouvait", explique-t-elle, ajoutant "qu'on peut croire à un malheureux accident. Mais il tombe plutôt bien pour un régime qui cherche à décourager les journalistes étrangers et à diaboliser la rébellion."