Séisme en Turquie et Syrie: les donateurs internationaux appelés à la solidarité
Par AlAhed avec AFP
Les donateurs internationaux sont appelés lundi à se mobiliser en faveur des populations de Turquie et de Syrie frappées par le séisme dévastateur du 6 février, qui a fait plus de 50.000 morts et causé d'énormes destructions.
Une conférence destinée à lever des fonds et coordonner les opérations de secours et de reconstruction est organisée par l'UE à Bruxelles, en coordination avec les autorités turques.
Des millions de personnes ont vu leurs logements détruits dans la zone affectée par le séisme dans le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie, où vit une importante population réfugiée ou déplacée par la guerre.
Selon une estimation préliminaire de l'ONU, les seuls dégâts matériels en Turquie dépassent 100 milliards de dollars.
Le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) avait regretté il y a une quinzaine de jours la faible réponse à l'appel d'urgence lancé par l'ONU à la mi-février pour récolter plus d'un milliard de dollars pour la Turquie, et près de 400 millions de dollars pour la Syrie.
L'appel pour la Turquie n'a jusqu'à présent été financé qu'à 16%.
L'ONG International Rescue Committee (IRC) a appelé les donateurs à garantir que ces appels soient entièrement couverts et que les fonds puissent parvenir «sans délai» aux organisations humanitaires sur le terrain.
«Plus d'un mois après le tremblement de terre, la situation dans les régions touchées reste désespérée. De nombreuses maisons ayant été endommagées ou détruites, beaucoup de personnes n'ont d'autre choix que de dormir dans des abris collectifs surpeuplés et sous-équipés», a souligné Tanya Evans, directrice pour la Syrie de l'IRC.
L'UE a indiqué qu'elle avait l'intention, avec ses États membres, de «prendre des engagements importants», et appelé ses partenaires internationaux à faire «des promesses à la hauteur des dommages subis».
La secousse de magnitude 7,8, suivie d'une autre neuf heures plus tard, a fait en Turquie près de 48.500 morts, selon le dernier bilan des autorités.
Près de 6.000 personnes ont aussi perdu la vie en Syrie.
En Turquie, des inondations ont frappé mercredi deux des provinces touchées par le séisme, faisant une vingtaine de morts ou disparus et ajoutant à la détresse des rescapés.
Damas et Moscou exclus
La conférence doit débuter à 13h30 (12h30 GMT) par des interventions de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, du Premier ministre suédois Ulf Kristersson dont le pays exerce la présidence semestrielle du Conseil de l'UE, ainsi que celle, par visioconférence, du président turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce dernier, candidat à sa propre succession le 14 mai, a demandé «pardon» aux populations touchées par le séisme pour les retards dans l'arrivée des secours et promis une reconstruction au pas de charge, «en un an».
Même si les relations sont souvent tendues, la Turquie est un partenaire clé pour l'Union européenne, qui a versé plus de cinq milliards d'euros à ce pays pour l'aider à faire face à l'accueil des réfugiés syriens.
En revanche, le gouvernement syrien, sanctionné par les Occidentaux, n'est pas associé à la conférence.
Si l'aide internationale a rapidement été acheminée en Turquie après le séisme, les organisations humanitaires se sont elles retrouvées confrontées à d'importantes difficultés pour apporter du soutien à la population syrienne.
Depuis, l'UE et les États-Unis ont allégé les sanctions imposées à la Syrie, tandis que Damas a accepté d'autoriser l'ONU à ouvrir deux autres passages frontaliers pour aider à acheminer plus d'aide.
Depuis le séisme, par ailleurs, plusieurs pays arabes ont repris contact avec Damas et envoyé de l'aide.
Le président syrien est arrivé dimanche aux Émirats arabes unis pour une visite officielle, sa deuxième dans le Golfe depuis le tremblement de terre.
Les Émirats lui ont promis plus de 100 millions de dollars d'aide.
La Russie, allié principal de Damas, est exclue de la conférence des donateurs de Bruxelles sous prétexte de son opération militaire menée en Ukraine.