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La fusion UBS-Credit Suisse ne rassure pas les bourses asiatiques

La fusion UBS-Credit Suisse ne rassure pas les bourses asiatiques
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Par AlAhed avec agences

Les bourses asiatiques creusaient lundi leurs pertes, signe que le retour de la «confiance» des investisseurs mondiaux dans le système bancaire était loin d'être gagné, malgré le rachat de Credit Suisse par UBS annoncé la veille dans l'urgence. La Bourse de Hong Kong chutait lundi de plus de 3% et Tokyo a fini en nette baisse, l'annonce la veille du rachat de Credit Suisse par son compatriote UBS ne parvenant guère à apaiser les craintes sur le secteur bancaire.

À Hong Kong l'indice Hang Seng sombrait de 3,26% à 07H10 GMT. L'indice vedette Nikkei à Tokyo a lâché 1,42% à 26.945,67 points, et l'indice élargi Topix a perdu 1,54% à 1.929,30 points.

Matt Simpson, analyste de City Index, relevait toujours une «forte dose de suspicion et de paranoïa» sur les marchés asiatiques dans une note publiée lundi. «Les incertitudes pourraient rester élevées pendant un certain temps» en dépit des diverses mesures de soutien au secteur bancaire, prévenait aussi Stephen Innes de SPI Asset Management.

Les autorités asiatiques tentaient lundi de rassurer leurs propres marchés. L'autorité monétaire de Hong Kong a ainsi qualifié d'«insignifiant» l'impact de la saga Credit Suisse sur son système bancaire, précisant que les actifs de la banque helvétique à Hong Kong représentaient «moins de 0,5% des actifs totaux du système bancaire» de la ville. À Tokyo, le porte-parole du gouvernement Hirokazu Matsuno a de nouveau assuré lundi que les établissements financiers nippons disposaient de «liquidités et capitaux abondants» et que le marché financier était «globalement stable».

À l’issue d'intenses négociations ce week-end, le premier groupe bancaire suisse UBS va racheter pour une bouchée de pain son rival en difficulté Credit Suisse, avec d'importantes garanties du gouvernement de Berne qui espère ainsi avoir évité une crise majeure et regagné la «confiance» des investisseurs du monde entier. Du Trésor américain à la Banque centrale européenne (BCE), ce rachat avait été aussitôt salué par ceux qui craignaient un nouvel emballement des marchés, déjà rendus fébriles par la récente chute de la Silicon Valley Bank et d'autres banques régionales aux États-Unis.

Le montant du rachat de Credit Suisse, qui traversait une intense phase de turbulences depuis le début de la semaine, s'élève à 3 milliards de francs suisses (3,02 milliards d'euros), payables en actions UBS, pour une banque qui en valait près du triple vendredi à la clôture de la Bourse. Cette fusion va créer un géant bancaire comme la Suisse n'en avait encore jamais connu et suscite des inquiétudes sur de possibles suppressions d'effectifs. «C'est le meilleur moyen d'assurer la confiance», a lancé devant les médias à Berne le président de la Confédération helvétique, Alain Berset, en annonçant l'accord.

«La Suisse doit assumer ses responsabilités»

Cette solution «n'est pas seulement décisive pour la Suisse (...) mais pour la stabilité de l'ensemble du système financier» mondial, a souligné M. Berset en présence des présidents des deux géants bancaires, Colm Kelleher pour UBS et Axel Lehmann pour Credit Suisse. La ministre suisse des Finances, Karin Keller-Sutter, a déclaré que la faillite de Credit Suisse aurait pu provoquer «des dommages économiques irréparables». «Pour cette raison, la Suisse doit assumer ses responsabilités au-delà de ses propres frontières».

La présidente de la BCE Christine Lagarde a estimé que ce rachat allait «contribuer à rétablir des conditions de marché ordonnées». Côté américain, le Trésor et la banque centrale se sont dits «satisfaits». Pour faire bonne mesure, les plus puissantes banques centrales du monde, dont la BCE et la Fed, ont annoncé dans la foulée une action coordonnée pour améliorer l'accès à des liquidités et rassurer un peu plus les investisseurs.

Le secteur bancaire est sous tension depuis que les grandes banques centrales ont augmenté fortement leurs taux afin d'essayer de maîtriser l'inflation. Nombre d'établissements ont omis de se préparer après avoir eu accès pendant des années à de l'argent pas cher. Les turbulences sur les banques aux États-Unis ont augmenté l'angoisse des investisseurs et les ont poussés à vendre les titres des établissements considérés comme des maillons faibles.

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