La police pakistanaise tente d’arrêter l’ancien premier ministre Imran Khan
Par AFP
La police a annoncé avoir tenté d'arrêter dimanche 5 mars à son domicile l'ancien Premier ministre pakistanais, Imran Khan, aux prises avec plusieurs affaires judiciaires et qui fait pression sur le gouvernement pour obtenir des élections anticipées. Des agents d'Islamabad sont arrivés au domicile de Imran Khan à Lahore, où des centaines de ses partisans s'étaient rassemblés, mais ils n'ont pas réussi à trouver l'ex-Premier ministre.
«Une équipe de la police d'Islamabad est arrivée à Lahore pour arrêter Imran Khan afin de se conformer aux ordres du tribunal», a indiqué la police d'Islamabad dans un tweet. Le super-intendant de la police est entré dans une pièce de l'habitation, mais Imran Khan «n'y était pas présent», a-t-on ajouté. Le mandat d'arrêt a été émis après que Imran Khan ne s'est pas présenté devant le tribunal dans une «affaire de corruption» prévue le 28 février.
«De fausses affaires»
Plus tard dans la journée, Imran Khan s'est adressé dans sa maison aux membres de son parti pendant que les policiers étaient restés à l'extérieur: «Je suis convoqué dans de fausses affaires (...)». «Ce sera un mauvais présage pour le pays si la nation ne se dresse pas contre les gouvernants corrompus», a-t-il déclaré.
Shah Mehmood Qureshi, vice-président du parti PakistanTehreek-e-Insaf (PTI) de Imran Khan, a également expliqué aux journalistes que l'avis qu'ils avaient reçu de la police d'Islamabad ne contenait «aucun ordre d'arrestation». «Nous allons consulter nos avocats et suivre la procédure légale», a-t-il ajouté.
Procédures longues et fastidieuses
Les tribunaux pakistanais sont souvent utilisés pour lancer des procédures longues et fastidieuses dans le but d'étouffer l'opposition politique, dénoncent les défenseurs des droits de l'Homme.
Evincé du pouvoir par un vote de défiance en avril, Imran Khan, qui a été blessé par balle lors d'un rassemblement l'année dernière, fait pression pour que des élections anticipées aient lieu au plus tard en octobre. Il a notamment organisé des manifestations, s'est retiré du Parlement ou a encore dissous les deux assemblées provinciales contrôlées par son parti afin de forcer la main au gouvernement.
Le pays, qui compte plus de 220 millions d'habitants, est en proie à de graves difficultés économiques avec une inflation galopante, des réserves de change insuffisantes et un enlisement des négociations avec le FMI.