France: le nombre de bénéficiaires de l’aide alimentaire a triplé en dix ans
Par AlAhed avec sites web
Les files d'attente s'allongent devant les points de distribution d'aide alimentaire. Les Banques alimentaires ont accompagné 2,4 millions de personnes fin 2022, soit trois fois plus qu'il y a dix ans, selon une étude réalisée par l'institut CSA pour le premier réseau national d'aide alimentaire, publiée ce lundi.
«Depuis 2008, les différentes crises économiques et sanitaires se sont traduites par cette “marée lente” du recours à l'aide alimentaire qui n'a jamais reflué», souligne le document.
Sur la seule année 2022, la hausse de la demande d'aide alimentaire s'élève ainsi à 9%.
«L'aggravation des problèmes de pouvoir d'achat se mesure par la part accrue des nouvelles personnes accueillies», note par ailleurs l'étude.
Plus du tiers des bénéficiaires ont recours à l'aide alimentaire depuis de moins de six mois.
Autre signal inquiétant, «la fréquence du recours à l'aide alimentaire s'accroît».
Selon les Banques alimentaires, près de 6 personnes sur 10 y ont recours une à deux fois par semaine, soit une hausse de 6% par rapport à 2020.
Ainsi, l'aide alimentaire est jugée «essentielle dont on ne peut pas se passer» par les deux tiers des quelque 1200 personnes interrogées dans cette étude, en progression de 15 points par rapport à 2020.
L'étude note par ailleurs le poids croissant de l'alimentation dans le budget des personnes aidées.
Elle est devenue le deuxième poste de dépenses, derrière le logement mais désormais devant les factures d'eau et d'énergie.
«Des populations aux profils de plus en plus différenciés ont désormais recours à l'aide alimentaire», observe également l'étude.
Si plus de 80% des bénéficiaires sont sans emploi (chômeur, retraité, en maladie longue durée, parent au foyer…), «la précarité n'épargne pas ceux qui ont un emploi et que l'on peut qualifier de “travailleurs pauvres”, qui sont de plus en plus nombreux», notent les Banques alimentaires.
Parmi les 17% de bénéficiaires en emploi, 60% sont en CDI, et 66% travaillent à temps partiel.