L’Otan appelle à «ne pas faire la même erreur avec la Chine» qu’avec Moscou
Par AlAhed avec AFP
Le chef de l'Otan, Jens Stoltenberg, va appeler samedi les Occidentaux à «ne pas faire la même erreur avec la Chine» qu'avec la Russie, qui a créé des liens de dépendance énergétique avec l'Europe.
«Nous ne devrions pas faire la même erreur avec la Chine et d'autres "régimes autoritaires"», qu'avec la Russie, va mettre en garde M. Stoltenberg devant la Conférence sur la sécurité de Munich.
«Nous ne devons pas devenir trop dépendants des produits et des matières premières que nous importons», va-t-il ajouter, selon des éléments de son discours transmis à l'AFP par son entourage.
«La guerre en Ukraine a mis en évidence le danger d'une confiance excessive dans les "régimes autoritaires"», va souligner le dirigeant de l'Otan, qui quittera ses fonctions à l'automne.
«Il n'y a pas si longtemps, beaucoup soutenaient que l'importation russe était une question purement économique. Ce n'est pas le cas. C'est une question politique», va-t-il faire valoir.
Selon M. Stoltenberg, «il s'agit de notre sécurité. Parce que la dépendance de l'Europe à l'énergie russe nous a rendus vulnérables».
Il faut selon lui «éviter d'exporter des technologies clés qui pourraient être utilisées contre nous, ainsi que protéger nos infrastructures essentielles».
«Nous devons bien sûr continuer à commercer et nous engager économiquement avec la Chine. Mais nos intérêts économiques ne peuvent pas l'emporter sur nos intérêts de sécurité», va-t-il asséner, jugeant «normal que nous nous protégions».
«Mais ce faisant, nous devons nous rappeler que le commerce entre amis et alliés nous rend plus forts et plus résistants. Nous ne devons pas créer de nouvelles barrières entre des économies libres et ouvertes», va aussi estimer M. Stoltenberg.
«La leçon la plus importante de la guerre en Ukraine est que l'Amérique du Nord et l'Europe doivent rester unies», selon lui.
Plus de 150 représentants gouvernementaux sont présents à cette conférence annuelle consacrée aux questions de sécurité internationale, parmi lesquels le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi, qui doit se rendre à Moscou après une tournée européenne.