Ukraine: l’Otan poursuit ses discussions sur l’aide militaire, l’accord sur les céréales en situation «difficile»

Par AlAhed avec AFP

Entamées mardi, les membres de l’Otan poursuivent mercredi à Bruxelles leurs discussions pour accélérer les livraisons d’armements et de munitions à l’Ukraine.

«Le programme de demain est tout aussi chargé. Nous consacrerons plus de temps aux chars», commentait mardi soir sur Facebook le ministre ukrainien de la Défense, Oleksiï Reznikov.

«Nous allons fournir aux Ukrainiens les moyens de tenir et d’avancer pendant la contre-offensive de printemps», a déclaré pour sa part le secrétaire américain à la Défense Lloyd Austin.

Il a insisté sur l’artillerie, la défense antiaérienne et les blindés, mais n’a pas cité les avions de combat dans les livraisons d’armements prévues.

Les Etats-Unis commandent des obus pour l’Ukraine

Les Etats-Unis ont annoncé avoir octroyé un contrat d’armement de 552 millions de dollars pour produire des obus de 155 mm destinés à être livrés à l’Ukraine.

Les commandes ont été passées fin janvier par le Pentagone au profit de Northrop Grumman et Global military products.

Les premières livraisons sont attendues dès mars.

L’annonce de Washington intervient au moment où les craintes se font croissantes sur un épuisement des stocks d’armes des pays occidentaux et particulièrement des Etats-Unis, qui depuis un an multiplient les prélèvements dans les stocks existants de son armée pour aider celle de Kiev à faire face à l’opération militaire russe.

Cette commande relève d’une démarche différente: les armements livrés à l’Ukraine sont produits directement pour eux, sur un budget américain.

Dans l’est de l’Ukraine, les armées russes et ukrainiennes peuvent tirer des milliers d’obus par jour, jusqu’à 20 000 quotidiennement pour les Russes, avait estimé en novembre un responsable américain.

Le chef de l’Otan Jens Stoltenberg a averti lundi que l’Ukraine utilisait plus de munitions que l’Alliance ne pouvait en produire. «Cela épuise nos stocks et met nos industries de défense sous pression».

Le Danemark et les Pays-Bas ne voudraient plus livrer des chars Leopard 2

Selon une enquête du journal allemand Welt, les Pays-Bas et le Danemark ne voudraient plus envoyer de chars de conception allemande Leopard 2 en Ukraine.

Les Pays-Bas avaient auparavant évoqué la livraison de 18 Leopard 2 faisant partie d’un bataillon germano-néerlandais, mais le ministère de la Défense néerlandais serait revenu sur cette offre: «la décision a été prise en étroite concertation entre les Pays-Bas et l’Allemagne», selon un porte-parole.

Le journal cite en outre des sources gouvernementales danoises selon lesquelles le pays ne livrerait pas ses 44 chars.

La situation n’est «pas si enthousiasmante – pour le formuler de manière prudente», a déclaré le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius.

Moscou revendique des succès militaires dans la région de Louhansk

Sur le terrain, la Russie revendique ce mercredi une avancée de ses troupes dans la région de Louhansk, sur le front est de l'Ukraine.

Le ministère russe de la Défense a déclaré que les forces ukrainiennes avaient dû se replier face aux assauts russes qui ont brisé «deux lignes de défense adverses».

«Même la seconde ligne de défense plus fortifiée de l'ennemi n'a pas pu arrêter la percée de l'armée russe», a-t-il ajouté.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté mardi dans la soirée sur la nécessité de livraisons rapides d’armes à son pays, la pression militaire russe étant de plus en plus forte dans l’Est.

L’accord sur les céréales en situation «difficile»

Par ailleurs, l'accord sur les exportations de céréales ukrainiennes - crucial pour endiguer la crise alimentaire mondiale - est en situation «difficile», a indiqué le chef des affaires humanitaires de l'ONU, Martin Griffiths, espérant toutefois qu'il sera renouvelé le 18 mars.

«Je pense que nous sommes dans une situation légèrement plus difficile en ce moment», a-t-il affirmé, soulignant que l'accord céréalier «fonctionne en tandem» avec l'accord entre l'ONU et la Russie sur les exportations d'engrais russes.

Cet accord scellé en juillet 2022 entre l'ONU, l'Ukraine, la Russie et la Turquie a permis de limiter la grave crise alimentaire mondiale.