La Finlande doit envisager l’option d’adhérer à l’Otan sans la Suède
Par AlAhed avec AFP
La Finlande doit envisager l'option d'une adhésion à l'Otan sans la Suède, a affirmé pour la première fois mardi 24 janvier son ministre des Affaires étrangères après que le président turc Erdogan a exclu un feu vert d'Ankara à la candidature suédoise.
Une adhésion conjointe des deux pays nordiques reste «la première option» mais «nous devons évidemment évaluer la situation, si quelque chose s'est produit qui fait qu'à long terme la Suède ne peut plus avancer», a affirmé le chef de la diplomatie Pekka Haavisto à la télévision publique Yle, jugeant toutefois qu'il est «trop tôt pour prendre une position».
«Retard» du feu vert turque
L'autodafé d'un Coran par un extrémiste de droite lors d'une manifestation, autorisée par la police, samedi 21 janvier près de l'ambassade de Turquie à Stockholm a suscité de vives protestations de la Turquie et dans le monde musulman.
Le président turc Recep Erdogan a affirmé ce lundi que la Suède ne pouvait plus compter sur le «soutien» d'Ankara après cet incident, qui s'ajoute à un autre provoquée par une vidéo de militants pro-kurdes mi-janvier.
Ces protestations sont une «entrave» pour les candidatures à l'Otan et les «manifestants jouent avec la sécurité de la Finlande et de la Suède», a déploré Pekka Haavisto ce mardi.
«Ma propre conclusion est qu'il y aura un retard (pour un feu vert turc), qui durera certainement jusqu'aux élections turques mi-mai», a-t-il reconnu.
Droit de véto d'Ankara
Contrairement au cas de la Suède, la Turquie a exprimé ces derniers mois qu'elle n'avait pas d'objection majeure à l'entrée de la Finlande dans l'Otan.
Comme les 30 membres de l'alliance, Ankara doit ratifier l'entrée de tout nouveau membre, disposant d'un droit de veto de fait.
Helsinki avait toutefois jusqu'ici refusé de spéculer sur l'option d'une entrée sans la Suède, soulignant les avantages d'une adhésion conjointe avec son très proche voisin.
En mai, les deux pays nordiques avaient déposé leur candidature le même jour au siège de l'Otan à Bruxelles, en conséquence directe de l'opération militaire russe en Ukraine, mettant un terme à des décennies hors des alliances militaires.
Un protocole d'accord avec la Turquie avait été signé en juin à Madrid, mais Ankara, qui reproche notamment à la Suède d'être un havre pour des «terroristes» kurdes, juge les efforts suédois pour le respecter insuffisants.