La Serbie sous pression européenne pour une normalisation avec le Kosovo
Par AlAhed avec agences
La Serbie subit des pressions occidentales pour normaliser ses relations avec le Kosovo, notamment des Européens qui mettent dans la balance son processus d'adhésion à l'UE, a déclaré lundi 23 janvier le président serbe Aleksandar Vucic.
Le président serbe a indiqué avoir rencontré la semaine dernière des représentants de l'Union européenne, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie et des États-Unis, qui poussent pour une normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo et lui ont à cette occasion lancé un ultimatum.
«Ils ont dit : tu dois accepter ce plan, ou alors tu devras faire face à une interruption du processus européen d'adhésion, à l'arrêt et au retrait des investissements ainsi qu'à une série de mesures économiques et politiques qui feront beaucoup de mal à la république de Serbie», a dit Aleksandar Vucic lors d'une conférence de presse diffusée à la télévision.
«La Serbie doit rester sur la voie de l'UE, car autrement nous serions perdus, économiquement et politiquement», a reconnu le président. «Je n'accepterai pas, en tant que président, que nous soyons seuls et isolés», a-t-il dit. Il a ajouté que le parlement serbe devrait examiner cette proposition, et évoqué un possible référendum sur le sujet.
Fortes pressions dus à la guerre
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a déclaré lundi 23 janvier que des réunions à Pristina et Belgrade avaient porté sur «la proposition de normalisation des relations». «Nous avons insisté sur les avantages considérables pour les deux parties qu'apporterait une avancée sur cette proposition», a-t-il dit.
Aleksandar Vucic estime que ces fortes pressions sont une conséquence «du nouveau contexte géopolitique né de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.» «Ils mènent une politique qui a pour but de défaire de la Russie, et tout ce qui se met en travers doit être éliminé», a-t-il ajouté.
Des relations conflictuelles
Belgrade a déposé sa candidature d'adhésion à l'UE et les négociations d'adhésion ont débuté en 2013. Le Kosovo a sollicité en décembre dernier l'obtention du statut de candidat à l'adhésion à l'UE.
Malgré des tentatives de dialogue sous l'égide de l'UE, les relations entre Pristina et Belgrade vont de crise en crise depuis des années. Or une normalisation de leurs relations est impérative pour une future intégration européenne.
Le Kosovo, ex-province serbe, a déclaré son indépendance en 2008, une décennie après une guerre meurtrière entre forces serbes et rebelles albanais. Mais la Serbie ne la reconnaît pas. Depuis novembre dernier, les tensions se sont aggravées dans le nord du Kosovo, où Belgrade encourage la minorité serbe à refuser toute loyauté à Pristina.