Un Français sur deux rencontre des difficultés pour avoir accès aux soins
Par AlAhed avec sites web
Voilà un sondage révélateur de l'ampleur de la crise du système de santé, au moment où ce dernier doit déjà faire face à une triple épidémie, à la grève des médecins libéraux et à celle des laboratoires. Jeudi 5 janvier, l'institut Elabe a dévoilé une étude soulignant qu’un Français sur deux déclare avoir un accès compliqué, long ou partiel aux services de soin (51%).
Un chiffre en forte hausse sur un an. En octobre 2021, ils n'étaient «que» 32% à déclarer la même chose. Pire, 12% pointent n'avoir aucun accès.
À l’inverse, «seuls» 31% (-19) déclarent avoir un accès facile et rapide à tout ce dont ils ont besoin.
Alors que la question des déserts médicaux prend une place croissante dans le débat public, le sondage montre une fois de plus l'écart qui sépare petites et grandes communes.
Dans les premières, 59% des personnes interrogées répondent avoir un accès compliqué aux soins, 17% pas du tout accès et 18% un accès facile.
Dans les secondes les chiffres sont respectivement de 45% de compliqué, 7% pas du tout et 42% facile. Néanmoins, la tendance à une détérioration d'accès à l'offre est la même dans toutes les villes de France.
Manque de confiance dans l'exécutif
Sans surprise, une légère majorité estime que le système de santé fonctionne mal et seule une extrême minorité (5%) pense que ce dernier fonctionne très bien.
Des chiffres en chute libre par rapport au dernier sondage identique fait en octobre 2021.
À ce moment-là, 78% se disaient satisfaits.
Un plébiscite porté par la crise Covid «où l'opinion saluait l'efficacité et l'utilité du système de santé», note Elabe.
Les sondés sont pessimistes: 3 Français sur 4 ont le sentiment que l'offre s'est dégradée ces dernières années.
Ils sont à peu près aussi nombreux à ne pas faire confiance à l'exécutif pour régler les problèmes.
Plusieurs causes sont à l'origine de cette situation, selon les personnes interrogées.
La question des moyens serait le problème numéro un.
Le nombre de soignants, jugé insuffisant, est aussi pointé du doigt.
Sur la troisième marche du podium, on trouve la question de l'installation: «Les médecins ne veulent pas s'installer dans les zones rurales», souligne le document.
En plein débat sur la revalorisation du prix de la consultation, la réponse «les soignants ne sont pas suffisamment payés», se trouve quant à elle en sixième position.