Coassement des corbeaux... La campagne d’information du lobby sioniste pour soutenir les troubles à l’intérieur de l’Iran
Par Al-Akhbar, traduit par AlAhed
La Direction des études stratégiques du Centre consultatif d'études et de documentation a effectué une étude pour explorer le rôle du lobby sioniste de droite aux États-Unis et son programme concernant les récents événements en Iran.
L'étude est basée sur la combinaison d'efforts de recherche et de programmation, le suivi de la plateforme Twitter et l'analyse de données quantitatives et qualitatives durant une période de deux mois, par une équipe de cinq personnes. Ladite étude a été conclue par une analyse des positions de 200 chercheurs et experts travaillant dans 12 des institutions les plus en vue de ce lobby.
Entre le 14 octobre 2022 et le 12 décembre 2022, le programme a collecté des milliers de tweets (plus de 32.000 tweets), puis les a triés selon des mots-clés (plus de 400 expressions) liés aux enjeux de la région, soit 3.816 tweets.
Environ 80 % de ces tweets ont été émis par des employés de trois institutions, à savoir : Unis contre un Iran nucléaire», «La Fondation pour la défense des démocraties» et le «Washington Institute for Near East Policy».
En analysant les tweets et en interagissant avec eux, il est devenu clair que le lobby sioniste a massivement exploité ses capacités pour tenter d’assurer le soutien aux troubles en Iran en mobilisant l'opinion publique mondiale et les élites, en faisant pression sur les décideurs des pays influents, en promouvant des médias et des informations suspects et trompeurs, et en essayant d'inciter les Iraniens résidents et à l'étranger contre leur pays.
Nous pouvons comprendre cet élan à partir de deux chiffres : premièrement, l'Iran a été évoqué dans 2 .204 tweets du total de 3. 816 tweets (environ 58 %), dont presque tous concernaient des manifestations et des émeutes à l'intérieur de ce pays. Deuxièmement, après avoir identifié plus de 160 tweets qui ont reçu le plus d'interactions selon le critère de retweet (20 tweets ont reçu le plus d'interactions par semaine), il est devenu clair que 86 % d'entre eux étaient liés aux troubles en Iran et le reste concernait l'accord nucléaire (principalement sous l'angle de le lier aux troubles) et des questions diverses.
La «campagne d'information» surveillée du lobby sioniste comprenait la publication, la promotion et la diffusion d'informations, de messages, de positions et d'analyses pour exploiter et exacerber les troubles, les émeutes et le terrorisme en Iran. Les chercheurs et les travailleurs des institutions de ce lobby s'appuyaient sur des sources d'information hostiles à la République islamique et, par leur diffusion, leur donnaient une certaine crédibilité et un dynamisme auprès d'une partie de l'élite occidentale notamment.
Ainsi, ce qu'ils ont publié a été retweeté des milliers de fois parfois (un des tweets a reçu plus de 6 mille retweets), pour se répandre sur les réseaux sociaux ; sachant que l'expérience se limitait aux tweets écrits en anglais exclusivement.
En analysant la teneur de cette campagne, les points cibles de l'activité du lobby sioniste observés dans cette étude peuvent être classés comme suit :
1-Viser l'image du leader de la Révolution, l'ayatollah sayyed Ali Khamenei, afin de détruire davantage son caractère sacré, sachant que la Wilayat al-Fakih est considérée comme le pilier de la République Islamique.
La campagne s'est concentrée sur la déformation de l'image morale et patriotique de sayyed Khamenei et de son autorité symbolique, populaire et légitime, et a exhorté à le limoger.
En termes de distorsion, le discours du lobby sioniste s'est attaché à accuser l'imam de duplicité pour avoir condamné les pratiques d'autres régimes alors que le régime de la République les pratique (en collant l'accusation de meurtre d'enfants pendant les manifestations), le tenant pour responsable de l'exécution des manifestants (en fait, les exécutions concernaient exclusivement les personnes impliquées dans les tueries), et le comparant à Poutine du point de vue de la guerre ukrainienne (sans lien clair) afin de provoquer le public et l'élite occidentale, et le montrer en train de perdre la popularité selon les positions critiques de sa sœur et de sa famille (son mari a déjà été puni pour avoir rejoint Saddam Hussein pendant la guerre Iran-Irak), et quelques slogans scandés dans de petits rassemblements (historiquement hostiles au régime islamique) contre lui, l’accusant d’être un dictateur (l'Iran ne prétend pas être une démocratie libérale, mais plutôt un règne populaire, et la marge politique claire donnée aux critiques du régime, de ses pôles et des institutions constitutionnelles de la part des forces et des personnalités résidant en Iran, parait significative).
En termes d'isolement, le président américain, Joe Biden, et les dirigeants européens ont à plusieurs reprises incité à qualifier l'imam de "violateur des droits de l'homme et de terroriste mondial", et à lui imposer des sanctions personnelles, puis en adressant des critiques sévères à ces responsables pour ne pas avoir réagi à ces demandes et transférant la pression vers le Congrès américain comme voie alternative, et exigeant la fermeture de ses bureaux religieux à l'étranger, de son compte Twitter et l’expulsion de son représentant de Grande-Bretagne. On a remarqué que durant la récente période, la campagne incluait le Président de la République, M. Ebrahim Raïssi.
2- Inciter le monde (États et organisations) à se durcir contre la République islamique et les Gardiens de la révolution et à approfondir le siège, ce qui est une approche constante pour le lobby sioniste.
À ce stade, on remarque qu'il y a une tentative de créer une symétrie entre ce qui se passe en Ukraine et en Iran et d'en faire une question unique dans le but d'attirer un plus grand soutien occidental et de donner aux troubles en Iran une dimension morale.
Le lobby essaie de saisir le discours des droits de l'homme sur la question iranienne et de l'adapter face à l'Iran en fabriquant des accusations et des nouvelles, en les exagérant et en sortant les problèmes de leur contexte (présentant l'exécution d'individus ayant commis un meurtre comme des manifestants pacifiques).
L'incitation a pris de nombreuses: (a) Appels à l'imposition de sanctions par incitation d'une part, et l'intimidation sur la base des accusations d'apaisement avec l'Iran (Allemagne, Suède et Qatar) d'autre part, (b) la pression pour limiter les échanges diplomatiques par l’expulsion des diplomates iraniens des ambassades (en utilisant des rumeurs d'un complot iranien pour tuer des journalistes iraniens à l'étranger) et ne pas recevoir de personnalités iraniennes ou envoyer d'ambassadeurs à Téhéran (l'ambassadeur britannique), (c) bloquer la voix de l'Iran dans les institutions internationales en expulsant ou en n'accordant pas de visas, et le retrait du droit de vote (Comité des femmes de l'ONU, Conseil des droits de l'enfant), (d) encourager la poursuite des piliers du régime devant les tribunaux internationaux, (d) manipuler les comptes de faisabilité des pays étrangers en suggérant la possibilité de renverser le régime pour pousser à des mesures occidentales plus dures qui vont au-delà de la simple imposition de sanctions et poussant à une stratégie plus stricte.
3- Insinuer l'escalade du soutien extérieur en louant chaque mesure internationale de soutien aux manifestants et aux émeutiers, dans le but de motiver des groupes internes ou d'affaiblir la détermination du gouvernement iranien et des élites de l'État.
Cet éloge s'adressait aux positions et décisions de pays (comme le Canada principalement) ou d'organisations officielles (comme la décision de l'Union européenne d'étudier la classification des Gardiens de la révolution comme organisation terroriste), et plus particulièrement à l'approbation d'organisations non officielles initiatives où il est facile de mobiliser le secteur privé et les organisations non gouvernementales contre l'Iran (promouvoir une campagne de soutien aux manifestations de 150 universités à travers le monde, et une initiative de collaboration entre avocats internationaux pour classer des responsables iraniens à l'étranger, y compris des membres présumés des Gardiens).
Dans cet aspect, il est à noter que l'accent est mis sur l'obtention d'un soutien externe pour permettre aux groupes actifs contre le régime d'étendre leurs activités, d'assurer leur pérennité et d'attirer des groupes supplémentaires. Ainsi, le lobby sioniste promeut une initiative visant à collecter de l'argent pour payer les travailleurs iraniens qui participent à des grèves.
Le lobby essaie d'attraper la rhétorique des droits de l'homme
- Propagande et publication à grande échelle, soutenues par des vidéos et des images, d'un torrent d'informations trompeuses, fragmentées et gonflées sur les soi-disant «violations» des forces de sécurité iraniennes, notant que les tentatives de sécurité pour contrôler les manifestations populaires ne sont pas dépourvues de violations de droit, ce que nous constatons quotidiennement aux États-Unis et en Europe. Compte tenu de la durée des manifestations, du nombre de victimes parmi la police et les Gardiens de la Révolution, et de l'intensité des pratiques criminelles et terroristes qui ont pénétré les environnements de protestation, il semble que l'approche iranienne ait été un mélange d'une approche politique, médiatique, judiciaire, et d’un effort préventif pour contenir les manifestants pacifiques, et d’un effort sécuritaire face à des cellules et des groupes violents, terroristes et séparatistes.
Le lobby sioniste a réduit la scène à un massacre sanglant et mobile d'enfants et de femmes, s'appuyant sur l'élan des médias anti-iraniens et sur un certain nombre d'événements limités ou coupés de leur contexte.
Parmi les techniques adoptées dans la circulation de l'information figure la diffusion de nouvelles de partis iraniens hostiles au régime, qui sont reçues par des "organisations de défense des droits de l'homme" hostiles à l'Iran (dont l'une reçoit annuellement 3 millions de dollars des institutions Soros), puis son rapport sur les "droits de l'homme" est promu par le lobby sioniste, c'est-à-dire ce qui s'apparente au processus de «blanchiment de la désinformation».
Le discours du lobby sioniste s'est concentré sur la peinture de l'image de brutalité et de barbarie du régime iranien dans un récit israélien familier. Cette tentative reposait principalement sur l'adoption de nouvelles liées au meurtre de femmes (utilisant des déclarations provocatrices telles que "tirer des femmes au visage"), de filles (y compris une nouvelle présumée d'une fille qui a été tuée parce qu'il y avait une photo déchirée de l'imam Khomeiny dans son cartable) et des enfants nombreux, sans preuves, aux mains des «éléments du régime», afin de provoquer un choc émotionnel, d’attiser la colère et de mobiliser contre le régime.
De même, les messages du lobby se sont condensés sur les nouvelles liées aux étudiants et aux universités pour motiver la jeunesse iranienne, et sur les zones où les groupes séparatistes sont actifs. Dans cet aspect, les informations circulant reposaient sur l'extraction des faits de leur contexte et leur manipulation : les gaz lacrymogènes (un outil courant dans les démocraties occidentales pour faire face aux manifestations) devenus des gaz neurotoxiques, les exécutions pour meurtre transformées en exécution de manifestants pacifiques et la promotion d'un grand nombre de victimes sans mentionner les hommes armés, les policiers, les militaires et les civils tués par des groupes et éléments criminels qui se sont infiltrés dans les manifestations.
Ce récit sur le meurtre de manifestants pacifiques (on ne peut bien sûr nier que des cas similaires limités se sont produits à la lumière des graves troubles sécuritaires) est complété par la circulation d'informations anonymes sur l'existence d'une décision politique de tuer les manifestants.
5- Donner l'impression que le régime est fragile et remettre en question son prestige et sa force pour motiver les ennemis de la République islamique dans le pays et à l'étranger à activer la confrontation au motif qu'elle est faisable et qu'elle en vaut les coûts potentiels.
Dans ce contexte, plusieurs pistes apparaissent : (a) l'éloge répété du «courage des manifestants» face aux forces de sécurité, laissant entendre que la «chute du régime» est imminente (le sioniste Mark Dubowitz a publié un vœu que le régime serait tombé d'ici le prochain Thanksgiving). Cette affirmation est étayée par la promotion de scènes d'incendies de véhicules de la police et des Gardiens de la révolution, et de scènes montrant les forces de sécurité reculant devant les manifestants pour éviter un affrontement avec eux. Ici, un point important est que ce raisonnement contredit deux affirmations, la première est que nous ne sommes confrontés qu'à une manifestation pacifique, et la seconde est que la police se comporte de manière barbare et tue délibérément. Cependant, parce que ces messages sont transmis à des moments différents, leur contradiction n'est pas clairement vue. (b) promotion de la poursuite des manifestations, avec une tentative de diffusion de clips de différentes régions (même si des dizaines ou des centaines de personnes se rassemblent) pour suggérer qu'elles incluent tout l'Iran et qu'elles prennent de l'ampleur. L'accent est mis sur ces déclarations directement après les déclarations des responsables iraniens sur le déclin des manifestations ou la nécessité de les arrêter, et accompagnant cela de ridicule et de moquerie. (C) Mettre l'accent sur le matériel qui a une dimension symbolique dans la contestation du régime, comme les clips attaquant le symbolisme du drapeau iranien, les femmes sortant sans voile dans les lieux publics et certains Iraniens célébrant la défaite de leur équipe nationale à la Coupe du monde ou utilisant les expressions anti-régime dans les tribunes pendant la Coupe du monde (lorsqu'il est devenu clair que ces actions étaient limitées, le lobby a fait campagne contre le Qatar et l'en a tenu pour responsable). (D) Manipuler l'image de l'unité et de la stabilité internes du régime, notamment en publiant des fuites présumées de critiques de l'imam Khamenei à l'encontre des dirigeants de l'État pour les manifestations et leur manque de contrôle, puis en répandant des rumeurs sur l'arrestation de militaires pour avoir soutenu les manifestations, et l'incitation aux protestations comme réponse possible à la baisse du taux de change de la monnaie iranienne.
6- Provoquer les Iraniens hostiles à la République islamique à l'étranger compte tenu du faible mouvement interne en louant à plusieurs reprises leurs mouvements et en publiant des récits de complots iraniens visant à tuer certains d'entre eux, notamment des journalistes. Certains chercheurs du lobby sioniste en sont venus à les considérer comme «le seul représentant légitime du peuple iranien».
La promotion de ces mouvements vise à leur attirer du soutien, à confirmer la fragilité de la légitimité populaire du régime, à légitimer « la nécessité de lever la couverture internationale sur le régime » et de fermer les ambassades iraniennes. Cette approche incluait l'éloge à la participation du Premier ministre canadien, Justin Trudeau, à une manifestation de la communauté iranienne et invitant les dirigeants occidentaux à suivre son exemple, et la diffusion de vidéos des déplacements des opposants à l'étranger et la promotion de leurs slogans, avec une attention particulière aux actions symboliques, telles que : élever des images du Shah, jeter de la peinture rouge sur les sièges officiels iraniens, et tenter d'attaquer ses travailleurs.