Maroc: nouveau coup de filet anti-migrants, 32 arrestations
Par AlAhed avec AFP
Une trentaine de migrants en situation irrégulière ont été arrêtés vendredi par la police marocaine alors qu'ils tentaient d'embarquer pour l'Espagne depuis les côtes du sud du Maroc.
«32 candidats à l'immigration de différentes nationalités ont été arrêtés et du matériel de navigation maritime a été saisi», a indiqué la Direction générale de la surveillance du territoire national (DGSN) dans un tweet.
«Il s'agit de 26 ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne et de 6 Marocains qui s'apprêtaient à émigrer clandestinement à bord d'une embarcation pneumatique», a précisé la DGSN citée par le site d'information Le360.
Ils ont été interpellés dans la région de Rmila, à 40 kilomètres de la ville de Tan-Tan, dans le sud du Maroc.
La police multiplie les coups de filet anti-migrants depuis une tentative d'entrée en force de près de 2.000 migrants originaires du Soudan le 24 juin dans l'enclave espagnole de Melilla au cours de laquelle 23 d'entre eux étaient morts dans la ville frontière marocaine de Nador (nord du pays).
Les autorités ont fait état ces derniers jours du démantèlement de réseaux de passeurs et de l'interpellation de dizaines de migrants clandestins dans le nord du royaume, en face de l'Espagne, mais aussi le long de la côte sud, d'où ils embarquent pour tenter de rejoindre l'archipel espagnol des Canaries, à seulement 100 km de distance.
Depuis le début de l'année, quelque 11.500 migrants ont réussi à faire la traversée vers les îles Canaries à partir de l'Afrique, selon des chiffres du gouvernement espagnol arrêtés au 15 septembre.
Selon l'ONG de défense des migrants Caminando Fronteras, 978 personnes sont mortes en tentant la traversée.
Selon l'Association marocaine des droits de l'homme (AMDH), près de 80 migrants de différentes nationalités ont été condamnés cette semaine à des peines de deux à quatre mois de prison par le tribunal de première instance de Nador pour entrée illégale sur le territoire marocain.
Depuis le drame de Nador-Melilla, plusieurs dizaines de migrants ont été condamnés en groupes séparés, à des peines de prison en première instance, systématiquement alourdies par la Cour d'appel de Nador.
Pour l'AMDH, principale association indépendante de défense des droits humains au Maroc, la tragédie du 24 juin et la répression qui s'est ensuivie résultent de la reprise de la coopération migratoire entre Rabat et Madrid, prix de leur réconciliation scellée en mars après un an de brouille diplomatique.