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Burkina: le chef de la junte destitué, Damiba a accepté de démissionner

Burkina: le chef de la junte destitué, Damiba a accepté de démissionner
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Par AlAhed avec AFP

Le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, le lieutenant-colonel Damiba, destitué vendredi par le capitaine Ibrahim Traoré mais qui refusait d'abdiquer, a finalement accepté de démissionner dimanche, ont annoncé des chefs religieux et communautaires.

«À la suite des actions de médiation» menées par ces chefs entre les deux rivaux, «le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d'éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves», indiquent-ils dans un communiqué.

Ils précisent que le président «a posé sept conditions» pour accepter de démissionner, parmi lesquelles «la garantie de la sécurité et de la non-poursuite» des militaires engagés à ses côtés, «la garantie de sa sécurité et de ses droits, ainsi que ceux de ses collaborateurs» et «le respect des engagements pris» avec la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour un retour du pouvoir aux civils d'ici deux ans.

Les chefs religieux et communautaires, très influents au Burkina Faso, affirment que le capitaine Traoré «a accepté» ces conditions, et ils «invitent la population au calme, à la retenue et à la prière».

Depuis l'annonce, vendredi soir, par des militaires emmenés par le capitaine Traoré de la destitution de Damiba – lui-même arrivé au pouvoir par un coup d'État en janvier –, la tension régnait au Burkina.

Le putschiste déchu avait clairement fait savoir qu'il n'entendait pas abdiquer, en dépit de manifestations à Ouagadougou réclamant depuis deux jours son départ.

Il avait appelé samedi les nouveaux putschistes à «revenir à la raison pour éviter une guerre fratricide dont le Burkina Faso n'a pas besoin dans (le) contexte» des violences terroristes qui minent le pays depuis 2015.

Un communiqué séparé publié dimanche par les militaires pro-Traoré indique que le capitaine «est chargé de l'expédition des affaires courantes jusqu'à la prestation de serment du président du Faso désigné par les forces vives de la nation», à une date non précisée.

L'ambassade de France prise pour cible

Quelques dizaines de manifestants soutenant Ibrahim Traoré se sont rassemblés devant l'ambassade de France à Ouagadougou, mettant le feu à des barrières de protection et jetant des pierres à l'intérieur du bâtiment sur le toit duquel étaient positionnés des soldats français, d'autres arrachant des barbelés pour tenter d'escalader le mur d'enceinte du bâtiment diplomatique, a constaté un journaliste de l'Agence France-Presse.

Des gaz lacrymogènes ont été tirés depuis l'intérieur de l'ambassade pour disperser les manifestants, a-t-il également constaté.

Dans un communiqué lu dimanche par l'un de ses proches à la télévision nationale, le capitaine Traoré, qui se trouvait à ses côtés, a appelé les manifestants à «se départir de tout acte de violence et de vandalisme (…), notamment ceux qui pourraient être perpétrés contre l'ambassade de la France ou la base militaire française» à Ouagadougou.

Il a appelé au «calme» et à la «retenue».

Dimanche, le ministère français des Affaires étrangères a indiqué que l'Institut français de Ouagadougou avait subi des «dommages importants», condamnant «avec la plus grande fermeté les violences contre nos emprises diplomatiques au Burkina Faso».

Des affirmations sur les réseaux sociaux faisant état d'une protection accordée par la France au lieutenant-colonel Damiba ont contribué à la colère des manifestants pro-Traoré.

Elles ont été formellement démenties tant par Paris que par M. Damiba lui-même.

Des rassemblements près de l'ambassade de France et de la télévision burkinabée proche, ainsi que sur de grands axes et places de Ouagadougou étaient toujours en cours dans l'après-midi, a constaté l'AFP.

Plusieurs centaines de manifestants, réclamant la reddition définitive de M. Damiba, scandant des slogans antifrançais et brandissant des drapeaux russes, ont accompagné le cortège du capitaine Traoré à la télévision, où il est allé pour l'enregistrement de son communiqué.

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