Arabie saoudite: le prince héritier Mohammed Ben Salman nommé Premier ministre
Par AlAhed avec AFP
Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed Ben Salman a été nommé Premier ministre, un poste traditionnellement occupé par le roi, selon un décret royal publié ce mardi 27 septembre par l'agence de presse officielle saoudienne Spa. Mohammed ben Salman est le dirigeant de facto du royaume.
«Son Altesse royale, le prince Mohammed ben Salman sera le Premier ministre, par exception à la disposition de l'article (56) de la loi fondamentale sur la gouvernance et aux dispositions pertinentes contenues dans la loi du Conseil des ministres», a écrit l'agence SPA.
Mohammed ben Salman était auparavant vice-Premier ministre sous son père, le roi Salman, ainsi que ministre de la Défense.
Il est remplacé au poste de ministre de la Défense par son frère cadet, Khaled ben Salman, qui était auparavant vice-ministre de la Défense, d'après la même source.
Les ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de l'Energie, n'ont pas été touchés par le remaniement gouvernemental, selon le décret royal.
Le prince Mohammed, qui a eu 37 ans le mois dernier, est en première ligne pour succéder à son père à la tête de la première économie du monde arabe.
Celui qu'on surnomme MBS devrait devenir de loin le plus jeune de la dynastie saoudienne à accéder au trône après la mort de son père, âgé et affaibli.
Depuis sa nomination comme prince héritier en 2017, il dirige de facto cette puissance régionale pétrolière.
Ces dernières années, des rumeurs croissantes ont circulé sur l'état de santé du roi, 86 ans, qui a été hospitalisé deux fois cette année, le plus récemment en mai, selon des informations de presse.
Mohammed ben Salman a bousculé une Arabie saoudite atone avec des réformes tous azimuts tout en réprimant brutalement l'opposition, mais il reste un interlocuteur incontournable à l'international.
Avant l'opération militaire russe en Ukraine, en février dernier, le royaume saoudien - et le prince héritier en particulier - cherchaient à surmonter l'isolement diplomatique imposé par la plupart des pays occidentaux après l'assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul.
Après son élection, le président américain Joe Biden avait même déclassifié un rapport concluant que «MBS» avait «validé» l'assassinat de Jamal Khashoggi, un critique du pouvoir, ce que les autorités saoudiennes ont toujours démenti.
Mais depuis l'opération militaire russe et l'envolée des prix de l'énergie, M. Biden, l'ex-Premier ministre britannique Boris Johnson ainsi que d'autres dirigeants occidentaux se sont rendus dans le royaume, l'un des premiers exportateurs de pétrole au monde, pour tenter de convaincre Ryad de pomper davantage de brut.