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Asie centrale: plus de 90 morts à la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan

Asie centrale: plus de 90 morts à la frontière entre le Kirghizistan et le Tadjikistan
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Par AFP

Ce sont deux pays dont on parle généralement peu. A l’ouest de la Chine, deux ex-républiques soviétiques d’Asie centrale, le Kirghizistan et le Tadjikistan, ont ranimé la semaine dernière une dispute de frontière lancinante et jamais réglée.

Un cessez-le-feu a été signé en urgence vendredi, mais on apprend ce dimanche que les échanges de tirs ont coûté la vie à au moins 94 personnes en trois jours, dont de nombreux civils.

Les informations filtrent des diplomaties tadjike et kirghize, sans qu’il soit possible de les vérifier indépendamment. Les premiers font état ce dimanche de 35 morts et 25 blessés, essentiellement des civils. Ils accusent l’armée kirghize d’avoir tué douze personnes lors d’une frappe de drone sur une mosquée, six autres lors d’une attaque similaire contre une école, et sept personnes lors de tirs sur une ambulance. Côté kirghize, le ministère de la Santé indique que 59 concitoyens tués dans la région de Batken, dans le sud-ouest, à la frontière avec l’éternel rival. Il y aurait aussi 140 blessés et quatre soldats portés disparus. Le président kirghiz, Sadyr Japarov, a annoncé un jour de deuil national lundi.

Jamais les affrontements entre les deux pays n’avaient été aussi mortels. Les derniers combats d’ampleur, en avril 2021, avaient causé la mort d’une cinquantaine de personnes et fait craindre un conflit à plus grande échelle. La frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizistan est le théâtre de combats réguliers. Près de la moitié des 970 kilomètres de frontière commune est contestée depuis la dislocation de l’URSS, sur fond de tensions pour l’accès aux ressources. C’est d’ailleurs toujours Moscou qui joue le rôle d’arbitre à chaque nouvel affrontement. Par téléphone ce dimanche, le président russe Vladimir Poutine a appelé les présidents kirghiz Sadyr Japarov et tadjik Emomali Rahmon à éviter de nouveaux affrontements. La veille, c’était le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui décrochait le combiné «pour favoriser un dialogue pour un cessez-le-feu durable».

Ce dimanche, la situation semble s’être stabilisée même si la dispute n’est pas réglée. Dans un communiqué, le Comité d’Etat pour la sécurité nationale du Kirghizistan a indiqué qu’à 22 heures (19 heures à Paris), l’atmosphère à la frontière dans les régions de Batken et Och «restait tendue», mais «avec une tendance à la stabilisation». «Dans le cadre des accords conclus, les forces et moyens envoyés en renfort sont en train d’être retirés de la frontière vers leurs lieux de déploiement habituels, précise le communiqué. Aucune tentative d’escalade ou de tirs n’a été signalée.» Samedi matin en revanche, le ministère tadjik de l’Intérieur accusait son voisin d’avoir violé la trêve, évoquant des civils tués sans préciser leur nombre. Si le calme retombe, la hache de guerre ne semble pas pour autant enterrée.

 

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