Litige frontalier Liban/«Israël»: le médiateur US reporte son retour dans la région au 7 septembre
Par AlAhed
Le médiateur américain, Amos Hochstein, qui négocie exclusivement au nom de la partie américaine concernée, a informé les parties concernées qu’il avait reporté son retour dans la région au 7 septembre prochain, comme date initiale, sauf évolution négative, rapporte jeudi le quotidien libanais Al-Akhbar.
Le délégué fait un pari sur l’acceptation par «Israël» de toutes les demandes libanaises et sur la flexibilité libanaise pour sortir de la crise, à la lumière des efforts déployés par les États-Unis et l’Europe à la demande d’«Israël» pour s’assurer qu’aucune action militaire n’aurait lieu contre ses installations navales pendant la période de négociation.
Al-Akhbar a révélé des informations liées au dossier:
– Le médiateur américain a tenu une réunion via l’application Zoom avec des responsables de l’équipe du «Premier ministre israélien» pour discuter de possibles formules à activer, confirmant avoir rencontré il y a quelque temps en Grèce des délégués israéliens et de la direction de la société grecque «Energean».
– Il n’a pas obtenu l’approbation complète de la société française «Total» pour commencer les travaux d’excavation dans les blocs libanais avant d’accepter la démarcation. La société française a de nouveau informé la partie libanaise qu’elle ne commencerait pas les travaux d’excavation avant l’annonce d’un accord clair et intégré, avec de garanties sécuritaires exigées de toutes les parties.
– Hochstein propose un compromis qui empêche l’explosion: tel qu’«Israël» annonce «officiellement», avec également la société grecque, un retard dans le processus d’extraction du champ de Karish, et que «Total» et d’autres sociétés internationales annoncent parallèlement leur l’intention de compléter l’exploration dans les champs libanais. Les Américains estiment que cette solution offre aux parties la chance d’arranger leurs affaires, ce qui signifie pratiquement laisser passer les élections israéliennes avant un accord avec le Liban, tandis que les États-Unis et leurs partisans au Liban profitent de l’échec de la conclusion d'un accord pendant le reste du mandat du président Michel Aoun.
– Le Liban, par le biais d’instances officielles et non officielles, a renouvelé son rejet de l’idée d’une action conjointe entre les champs du Liban et ceux de la Palestine occupée. Après qu’il ait été attribué à un responsable libanais qu’il n’y avait aucune objection à ce que «Total» reprenne les travaux dans le champ de Cana, et qu’elle distribuerait plus tard les parts aux deux parties, un haut responsable a déclaré à Al-Akhbar que cette option n’était pas du tout sur la table, et que Hochstein a été informé que le Liban rejette toute forme de partenariat ou de travail conjoint ou tout contact (avec «Israël»), et qu’il veut le champ de Cana tout entier, sans y reconnaître aucune part de l’ennemi.
– «Israël» a poursuivi sa stratégie de manœuvre médiatique. Dans ce contexte, le journal économique «Globes» a estimé hier (mercredi) que l’accord est très proche, et qu’il devrait être signé en septembre prochain. Alors que «Jerusalem Post» a rapporté que «les négociations étaient dans leurs dernières semaines et qu’elles étaient positives». «Israël a transféré le portefeuille des négociations du ministère de l’Énergie au cabinet du Premier ministre. C’est alors l’étape des touches finales. Elles se concentrent sur la question de la compensation et de l’estimation des quantités de gaz de part et d’autre de la frontière», écrit le quotidien israélien.
Procrastination
Par ailleurs, les contacts du médiateur américain sont remis en question à cause de la procrastination qui domine son travail. Il a mis fin à la première période d’attente, qui a duré des semaines saturées d’anxiété et d’incertitude, entre solutions et possibilité d’escalade militaire, pour entamer une deuxième, censée se prolonger jusqu’au premier octobre prochain.
Sa mission est désormais limitée à démentir les informations des médias et les fuites en provenance de «Tel-Aviv», afin que la partie libanaise ne se précipite pas dans ce que craignent les Américains et leurs alliés israéliens.
Rien ne justifie le retard et les atermoiements du médiateur, sachant qu’il parle bien l’hébreu et qu’il peut comprendre les réponses de «Tel-Aviv» aux demandes libanaises et les transmettre tout de suite au Liban. Mais son retard est injustifié, ceci laisse poser des questions sur l’objectif, et si ce retard à livrer la réponse israélienne était intentionnel et visait à gagner plus de temps, dans l’attente d’une certaine évolution, au Liban ou en «Israël», ou les deux. Mais la cause, quelle qu’elle soit, vaut-elle le risque d’une confrontation militaire ?