Mikhaïl Gorbatchev, dernier dirigeant de l’Union soviétique, décède à l’âge de 91 ans
Par AlAhed avec AFP
Le dernier dirigeant de l'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, est mort mardi à l'âge de 91 ans en Russie, a indiqué un hôpital cité par les agences de presse russes.
«Aujourd'hui dans la soirée (mardi), après une longue maladie grave, Mikhaïl Sergueïvitch Gorbatchev est décédé», a indiqué l'Hôpital clinique centrale (TSKB) dépendant de la présidence russe.
À l’annonce de son décès, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a salué «un dirigeant digne de confiance (qui) a ouvert la voie à une Europe libre». «C’est un héritage que nous n’oublierons pas», a-t-elle assuré.
Quant à Vladimir Poutine, il a adressé ses «profondes condoléances» à sa famille.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a, lui, rendu hommage à «un homme d’État unique qui a changé le cours de l’Histoire» et «fait plus que n’importe qui pour provoquer de façon pacifique la fin de la guerre froide».
Boris Johnson, le Premier ministre britannique, a pour sa part loué son «courage et (son) intégrité».
Le nom de Gorbatchev était revenu dans l’actualité en mars 2021. Il venait alors de fêter ses 90 ans.
Dans un monde chamboulé par la crise sanitaire, l’ancien dirigeant avait dû se résoudre à célébrer son anniversaire en quarantaine, aux côtés de sa famille et de ses proches.
Mikhaïl Gorbatchev ne vivait pas son premier bouleversement mondial.
L’Histoire faisait déjà de cet homme, engagé dès le tout début des années 1950 - à moins de 20 ans - au sein du Parti communiste, et qui allait devenir en 1985 le tout dernier président de l’URSS, l’un de ses artisans.
Prix Nobel de la paix en 1990
Fils d’un ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale, Gorbatchev a étudié le droit avant de se lancer dans une carrière politique.
C’est durant ses études qu’il est repéré par le KGB.
C’est un réformateur qui, lorsqu’il arrive au pouvoir en 1985, doit relever un défi de taille: sauver l’URSS d’une crise internationale majeure et d’une économie en souffrance.
Il défend la mise en avant de deux concepts pour répondre à ces difficultés, aujourd’hui entrés dans les livres d’Histoire: La Perestroïka et la Glasnost, qui peuvent être respectivement traduites par les notions de reconstruction et de transparence. Une révolution, à l’échelle de l’URSS.
Voici que le marché et la transparence des affaires politiques sont désormais la ligne du pays.
Fidèle à ces préceptes, Mikhaïl Gorbatchev avait lancé une vague de réformes politiques et économiques visant à moderniser et à démocratiser l’Union soviétique confrontée à des graves crises.
Partisan d’une politique de rapprochement avec l’Occident, il avait reçu en 1990 le prix Nobel de la paix.
Gorbatchev était un homme de paix, capable d’échanger avec l’éternel rival américain.
C’est lui, qui, un jour de décembre 1989 à Malte, avait proclamé la fin de la guerre froide aux côtés du président américain George Bush.
C’est lui qui a aussi œuvré pour la liberté de la presse et décidé d’enterrer le monopole du parti unique.
Entre 1990 et 1991, il avait occupé le poste de président de l’Union soviétique, avant de démissionner le 25 décembre 1991. Ce qui avait entraîné la fin de l’URSS.