Mali: l’armée française quitte le pays après plus de neuf ans d’intervention
Par AlAhed avec AFP
Plus de neuf ans d’intervention au Mali face aux groupes terroristes, les militaires français ont achevé lundi 15 août leur retrait du pays, dans un climat d'acrimonie avec les colonels au pouvoir et d'hostilité grandissante de la population locale.
«Ce jour, à 13H00 (heure de Paris), le dernier détachement de la force Barkhane présent sur le sol malien a franchi la frontière entre le Mali et le Niger. Il provenait de la plateforme opérationnelle désert de Gao, transférée aux forces armées maliennes depuis ce matin», a annoncé l'état-major des armées, se félicitant que ce «défi militaire logistique majeur» ait été «relevé en bon ordre et en sécurité».
Ce retrait, ordonné le 17 février par le président Emmanuel Macron, met un terme à près d'une décennie d'intervention militaire française au Mali, probablement le dernier engagement de cette ampleur avant longtemps.
Le chef de l'Etat a salué dans un communiqué l'engagement des militaires français «qui, depuis neuf années, ont combattu les groupes armés terroristes» dans le Sahel et dont 59 ont «payé le prix de leur vie».
«Posture néo-coloniale»
Les colonels ont rompu en mai les accords de défense avec Paris et ses partenaires européens, après avoir fait de l'obstruction pendant des mois contre Barkhane.
Bamako a reproché en juillet au président français une «posture néo-coloniale», selon l'expression du porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, l'accusant d'attiser les haines ethniques par ses critiques contre l'armée malienne.
Il réagissait à des propos de M. Macron pour qui «les choix faits par la junte malienne aujourd'hui et sa complicité de fait avec la milice Wagner sont particulièrement inefficaces pour lutter contre le terrorisme, ça n'est d'ailleurs plus leur objectif».