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Emmanuel Macron retrouve l’Afrique, priorité diplomatique

Emmanuel Macron retrouve l’Afrique, priorité diplomatique
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Par AlAhed avec AFP

Trois mois après sa réélection, Emmanuel Macron retourne en Afrique, l'une de ses priorités diplomatiques, en visitant pour la première fois le Cameroun, poids lourd de l'Afrique centrale, le Bénin, confronté aux défis sécuritaires du Sahel, et la Guinée-Bissau.

Ce déplacement de quatre jours permettra au président français de réaffirmer son «engagement dans la démarche de renouvellement de la relation de la France avec le continent africain», explique l'Élysée.

Au cours de son premier mandat, Emmanuel Macron a privilégié les visites dans les pays du Sahel - lutte antiterroriste oblige - et les pays non-francophones d'Afrique comme le Nigéria, l'Éthiopie ou l'Afrique du Sud.

Il a ainsi délaissé ceux de l'ancien pré-carré français en Afrique centrale dont le Gabon, la RDC ou le Cameroun qui, parallèlement, ont développé leurs relations politiques et économiques avec d'autres puissances comme la Chine, la Russie ou l'Allemagne.

Priorité politique

Mais, avec cette visite, la première hors d'Europe depuis sa réélection en avril, le président entend «adresser un signal de priorité politique accordée au continent africain», affirme l'Élysée.

Elle intervient alors qu'Emmanuel Macron a annoncé la semaine dernière sa volonté de «repenser d'ici l'automne l'ensemble» des dispositifs militaires de la France «sur le continent africain», alors que la force antiterroriste «Barkhane» boucle son départ du Mali.

Disant vouloir des «dispositifs moins posés et moins exposés», le président a jugé qu'il s'agissait d'une «nécessité stratégique».

Cette question sera notamment discutée au Bénin qui, frontalier du Burkina-Faso, a subi des attaques terroristes, et à qui la France est prête à apporter «un soutien concret», notamment dans le renseignement ou le soutien aérien.

Le dossier sahélien sera aussi abordé en Guinée Bissau, dont le président Umaro Sissoco Embalo s'apprête à prendre la tête de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), en première ligne face à la junte malienne.

Au Cameroun, les entretiens avec le président Paul Biya, 89 ans, qui dirige le pays d'une main de fer depuis près de 40 ans devraient aussi porter sur la menace de «Boko Haram» dans le nord du pays et le conflit qui oppose dans le Nord-ouest et le Sud-ouest depuis plus de cinq ans des groupes armés séparatistes aux forces de l'ordre.

Ne pas s'ériger en «donneur de leçon»

Emmanuel Macron avait provoqué l'indignation du pouvoir en déclarant en 2020, après avoir été interpellé par un opposant, qu'il avait «mis la pression sur Paul Biya» sur les violences «intolérables» dans ces régions.

Au cours de la visite, «les enjeux de gouvernance et l'État de droit seront traités à chaque étape, sans injonction médiatique mais sous forme d'échanges directs avec ses homologues», souligne l'Élysée.

Pour qui «la ligne du président français n'est en aucun cas de s'ériger en donneur de leçons».

À Yaoundé, Emmanuel Macron débattra avec des jeunes ayant participé au sommet Afrique-France à Montpellier (sud), préparé par le professeur Achille Mbembe, qui sera présent avec notamment l'artiste Greg-Belobo, l'ancien entraîneur de la sélection du Cameroun Claude Le Roy et l'ex-rugbyman français Serge Betsen.

Les discussions porteront aussi sur la crise alimentaire provoquée par la guerre en Ukraine et l'initiative Farm lancée en mars avec l'Union européenne et de l'Union africaine pour accroître la production agricole.

La France compte soutenir des projets au Cameroun, qui dispose de nombreux atouts dans ce secteur.

Mercredi au Bénin, Emmanuel Macron devrait être salué pour avoir permis la restitution l'an dernier de 26 œuvres des trésors royaux d'Abomey (sud), pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises.

Le chef de l'État sera accompagné des ministres des Affaires étrangères et des Armées, Catherine Colonna et Sébastien Lecornu, du ministre délégué au Commerce extérieur Olivier Becht ainsi que de la secrétaire d'État chargée du Développement, Chrysoula Zacharopoulou.

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