Sayyed Khamenei: Les Américains devraient être expulsés de l’est de l’Euphrate en Syrie
Par AlAhed avec agences
Le leader de la révolution islamique d’Iran, l'ayatollah sayyed Ali Khamenei, a annoncé, lors d'une rencontre mardi avec le président russe et la délégation qui l'accompagne, l'activation d'ententes et de contrats entre les deux pays, déclarant que la vigilance envers les politiques trompeuses de l'Occident est nécessaire et les Américains doivent être expulsés de l'est de l'Euphrate en Syrie.
Le Leader de la révolution islamique a souligné que les événements mondiaux montrent la nécessité pour l'Iran et la Russie d'accroître leur coopération mutuelle. Il a ajouté qu'il existait de nombreux accords entre les deux pays, y compris dans le secteur pétrolier et gazier, qui doivent être suivis et mis en œuvre jusqu'au bout.
Sayyed Khamenei a jugé «nécessaire et dans l'intérêt des deux pays», la coopération économique entre l'Iran et la Russie, en particulier à la suite des sanctions occidentales.
Concernant les événements en Ukraine, il a déclaré que la guerre était une question difficile, et que «la République islamique n'est pas satisfaite de la souffrance des gens ordinaires, mais dans le cas de l'Ukraine, si vous n'avez pas pris l'initiative, l'autre camp aurait provoqué une guerre en prenant l'initiative».
L'ayatollah Khamenei a souligné que l'Occident est totalement contre une Russie forte et indépendante, considérant l'OTAN comme un bloc dangereux.
«Si la voie est ouverte à l'OTAN, elle ne connaîtra pas de frontières, et si elle n'est pas arrêtée en Ukraine, alors elle fera la guerre sous prétexte des événements de Crimée», a-t-il ajouté.
L'ayatollah Khamenei a souligné que les Etats-Unis et l'Occident sont désormais plus faibles qu'auparavant. «Malgré de grands efforts et des coûts considérables, le succès de leurs politiques dans notre région, notamment en Syrie, en Irak, au Liban et en Palestine, a considérablement diminué», a-t-il indiqué.
Le leader de la Révolution islamique d’Iran a estimé que la question syrienne était extrêmement importante, soulignant la position de la République islamique de rejeter l'attaque militaire contre ce pays et la nécessité de l'empêcher.
L'autre question importante dans la question syrienne est, selon le Leader, l'occupation des régions fertiles et riches en pétrole à l'est de l'Euphrate par les Américains, et «cette question doit être résolue en les expulsant de cette région».
L'ayatollah Khamenei a condamné vivement l'ingérence du régime sioniste dans les affaires de la région et a salué les récentes prises de position du président russe contre les sionistes.
Il a souligné que la République islamique ne tolérerait jamais les politiques qui conduisent à la fermeture des frontières entre l'Iran et l'Arménie.
Le Leader a appelé à une coopération à long terme entre l'Iran et la Russie d'une manière profonde et bénéfique pour les deux pays. S'adressant au président Poutine, il a déclaré : Vous et Monsieur le Président de notre République, vous êtes tous les deux des gens de travail et de suivi, c'est pourquoi la coopération entre les deux pays doit atteindre son apogée durant cette période.
Tout en confirmant ce que le président russe a dit sur la nécessité de démarrer l'exploitation du chemin de fer Rasht-Astara, le Leader a considéré ce projet comme une continuation de la ligne de transport Nord-Sud, le qualifiant de bénéfique pour les deux pays.
«Les Américains sont aussi arrogants et trompeurs, et l'un des éléments de l'effondrement de l'ex-Union soviétique a été la tromperie des politiques américaines... Pendant votre règne, la Russie a préservé son indépendance», a dit sayyed Khamenei à Poutine.
Le Leader a soutenu «la politique de substitution et l'utilisation de la monnaie nationale dans les relations entre les deux pays et l'utilisation d'autres monnaies à la place du dollar».
«Le dollar (américain) doit être progressivement retiré de la trajectoire des transactions mondiales, cela est progressivement possible», a-t-il souligné.
Lors de la réunion, à laquelle assistait également le président iranien Ebrahim Raïssi, Poutine a abordé les événements en Ukraine, soulignant que «personne ne soutient la guerre. La perte de la vie de gens ordinaires est une grande tragédie, mais le comportement de l'Occident ne nous a laissés d'autre choix que de réagir.»
Le président russe a énuméré les facteurs et les racines des divergences entre la Russie et l'Ukraine, notamment les «actions provocatrices de l'Occident et des Etats-Unis ces dernières années», dont le coup d'État en Ukraine, et la politique d'expansion de l'OTAN malgré leurs engagements antérieurs à éviter toute avancée vers la Russie.
«Certains pays européens ont dit que nous étions contre l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, mais nous avons accepté cela suite à la pression américaine, et cela indique la perte de sa souveraineté et de son indépendance», a-t-il ajouté.
Poutine a souligné que l'assassinat du général martyr Qassem Soleimani est «un autre exemple de la méchanceté des Américains». Il a ainsi évoqué les sanctions occidentales contre la Russie qui «nuisent à l'Occident, ce qui a conduit à l'émergence de problèmes tels que les prix élevés du pétrole et la crise de l'approvisionnement alimentaire.»
Il a également pointé l'abus par les États-Unis de l'outil dollar pour interdire et piller d'autres pays, et a estimé que cette action «leur nuit et affaiblit la confiance mondiale dans cette monnaie, et pousse les pays vers l'utilisation de monnaies alternatives».
«La Russie et l'Iran travaillent à trouver de nouvelles façons d'utiliser les monnaies nationales dans leurs transactions», a-t-il déclaré.
Le président russe a souligné que les positions de Moscou et de Téhéran sur le dossier syrien, y compris s'opposer à l'attaque militaire sur le nord de ce pays, sont «complètement identiques».
«La zone à l'est de l'Euphrate devrait être sous le contrôle des forces militaires syriennes», a insisté Poutine.
«L'Iran et la Russie combattent conjointement le terrorisme en Syrie. Dans le domaine militaire, nous cherchons à développer la coopération, ainsi qu'à renforcer la coopération et les exercices trilatéraux avec la Chine», a-t-il conclu.