Un collectif de journalistes marocains appelle à suspendre l’autorisation accordée à un média israélien
Par Hespress
Un collectif de journalistes marocains a lancé un appel «contre la normalisation avec l’occupation sioniste» suite l’assassinat de la journaliste américano-palestinienne, Shireen Abu Akleh. Il appelle à révoquer l’autorisation octroyée à un média israélien d’ouvrir un bureau au Maroc.
«Nous suivons avec une grande inquiétude la dangereuse voie de la normalisation poursuivie par l’État marocain, depuis décembre 2020, à travers plusieurs accords et décisions qui permettent aux institutions de l’occupation sioniste de profaner notre pays», ont commencé par dénoncer dans une tribune un collectif de journalistes nommé : Journalistes marocains contre la normalisation avec l’occupation sioniste.
Les professionnels des médias ont dénoncé l’octroi d’une licence d’exploitation à une chaine israélienne à ouvrir deux bureaux au Maroc «à un moment où la blessure est encore vive de l’assassinat, de sang-froid et devant les yeux du monde, de notre collègue journaliste Shireen Abu Akleh par l’armée d’occupation».
Ils rappellent en ce sens que «l’occupation israélienne a toujours été un ennemi de la liberté d’expression et de la presse en Palestine», en estimant que cibler continuellement les journalistes par des arrestations et des assassinats en sont la preuve.
Le collectif adresse les chiffres des violations perpétrées contre des journalistes par «Israël» depuis au moins 20 ans. Ainsi, il écrit que depuis les années 2000, il y aurait eu 55 journalistes tués par l’occupation pendant l’exercice de leurs fonctions.
«Le 31 mai dernier, notre collègue, Ghoufran Warasna à Al Khalil, est tombée sur le champ de bataille pour la liberté de la presse. Sans oublier plus de 368 violations israéliennes contre des journalistes en 2021, et 100 violations depuis le début de cette année, lors de leur couverture des événements », écrivent-ils.
Les journalistes dénoncent en outre la couverture des médias marocains des informations et événements en lien avec «Israël» en estimant que «la normalisation des médias marocains avec les institutions israéliennes est également une implication claire dans la falsification de la vérité, l’encouragement au meurtre d’innocents, le vol de terres, la démolition de maisons et l’effacement du récit palestinien et son remplacement par un faux récit sioniste qui déforme le présent et l’histoire».
«Nous condamnons l’ouverture du bureau d’une chaîne sioniste au Maroc et l’organisation de la cérémonie d’ouverture en grande pompe et notre demande de fermeture immédiate du bureau. Cette démarche est une provocation pour nous journalistes partisans de la vérité, surtout une immense provocation aux sentiments des Marocains dont le cœur et la raison sont liés à la Palestine, une cause nationale, comme l’est le Sahara marocain», ont écrit les signataires.
Selon eux, «la normalisation des médias avec l’occupation sioniste est un crime contre les Palestiniens, les Marocains et l’humanité», tout en condamnant les «violations israéliennes contre les journalistes et tous les Palestiniens » et en affirmant « notre solidarité absolue avec les victimes et leurs familles».
Ils lancent également un avertissement pour ce qu’ils appellent un «piège du récit factice autour de +notre communauté juive en Israël».
«Nous rappelons que les colons israéliens, y compris ceux d’origine marocaine, sont des criminels et des occupants. Et que les juifs marocains vivant dans leur patrie (le Maroc) ou les expatriés sont nos concitoyens, et même parmi eux plusieurs impliqués dans la lutte contre le régime d’apartheid», ont-ils ajouté.