Guerre en Ukraine: les pays voisins de la Serbie ferment leur espace aérien, Lavrov annule sa visite
Par AlAhed avec AFP
Sergueï Lavrov n'ira pas à Belgrade ce lundi 6 juin. Les pays européens situés autour de la Serbie ont fermé leur espace aérien pour l'avion du ministre russe des Affaires étrangères, l'obligeant à annuler sa visite.
«Aujourd'hui (...), les pays entourant la Serbie, ont fermé le canal de communication, en refusant d'autoriser le survol de l'avion de Sergueï Lavrov, qui se rendait en Serbie», a déclaré dimanche soir la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes, à la chaîne de télévision italienne La7.
«La délégation russe devait arriver à Belgrade pour des pourparlers. Mais les pays membres de l'UE et de l'Otan ont fermé leur espace aérien», a-t-elle ajouté.
Selon le quotidien serbe Vecernje Novosti, il s'agit notamment des trois pays voisins de la Serbie : la Bulgarie, la Macédoine du Nord et le Monténégro. La visite du ministre russe a ainsi été annulée, selon une source diplomatique russe citée par l'agence de presse Interfax. «La diplomatie russe n'a pas encore appris à se téléporter», a expliqué cette source.
Pour sa part, le vice-président du Conseil de la Fédération, chambre haute du Parlement russe, Konstantin Kossatchev, a dénoncé lundi matin la fermeture de l'espace aérien pour l'avion du chef de la diplomatie russe comme une démarche dirigée «contre la Russie en tant qu'État et la Serbie en tant qu'État».
«J'espère que la réaction sera commune et extrêmement sévère, non seulement sous forme des protestations diplomatiques, mais aussi se traduira par des actions pratiques, concrètes», a-t-il écrit sur Telegram.
La cheffe du gouvernement serbe Ana Brnabic a déclaré dimanche que la situation autour de cette visite était «exceptionnellement compliquée» en raison de l'impossibilité de survol de certains pays et que le président serbe Aleksandar Vucic travaillait lui-même sur l'organisation de la visite.
Sergueï Lavrov est visé depuis le 25 février, au lendemain de l'opération militaire russe en Ukraine, par des sanctions de l'UE, tout comme le président russe Vladimir Poutine.
Le ministre était censé rencontrer à Belgrade le président serbe, son homologue serbe Nikola Selakovic et le patriarche de l'Église orthodoxe serbe Porfirije.