Les Palestiniens rendent hommage à la journaliste martyre Shireen Abu Akleh
Par AlAhed avec sites web
Les Palestiniens rendent jeudi hommage à l’une des leurs, la journaliste vedette Shireen Abu Akleh, tuée d’une balle israélienne dans la tête lors d’une offensive militaire israélienne en Cisjordanie occupée. Ses funérailles auront lieu vendredi dans une église d’al-Qods occupé, ville où elle a grandi.
Jeudi en fin de matinée, une cérémonie officielle d’adieux a eu lieu à Ramallah en Cisjordanie, au siège de l’Autorité palestinienne, en présence du président Mahmoud Abbas et de représentants de la presse. Ensuite la dépouille a été transportée au camp Qalandya à Al-Qods occupée où les Palestiniens lui ont rendu hommage.
Des vidéos ont circulé sur les médias palestiniens montrant comment les forces de l’occupation ont réprimé les gens près du poste de contrôle de Qalandia, coïncidant avec l'arrivée du cortège funèbre de la martyre. La dépouille devait être transporté ensuite à l’hôpital français à al-Qods et dans le quartier Cheikh Jarrah.
Palestinienne âgée de 51 ans et ayant aussi la nationalité américaine, la journaliste portait une veste pare-balles siglée «presse» et un casque de reportage alors qu’elle couvrait l’opération de l’ennemi israélien à Jénine. Al Jazeera a accusé les forces israéliennes d’avoir tué «de façon délibérée» et de «sang froid» sa journaliste vedette.
L’annonce de son décès a suscité une vive émotion dans les Territoires palestiniens, dans le monde arabe où ses reportages ont été suivis pendant plus de deux décennies, en Europe et aux États-Unis.
Sœur de tous les Palestiniens
La veille, des Palestiniens ont déposé des gerbes de fleurs au passage du véhicule transportant sa dépouille en Cisjordanie occupée, puis une foule s’est massée pour porter son corps, déposé sur un brancard et enveloppé d’un drapeau palestinien, jusqu’au bureau local d’Al Jazeera.
Shireen «était la sœur de tous les Palestiniens», a déclaré mercredi soir, la voix nouée de sanglots, son frère Antoun Abu Akleh. «Ce qui s’est passé ne peut être réduit au silence. Dieu merci, le peuple palestinien la soutenait et nous soutient, elle ne sera pas oubliée.»
Mercredi soir, le ministre israélien de la Guerre Benny Gantz a prétendu à la presse étrangère que l’armée «n’était pas certaine de la manière dont elle a été tuée». «C’est peut-être un Palestinien qui a tiré sur elle (…) Le tir est peut-être aussi venu de notre côté, nous enquêtons», a-t-il dit.
Selon le médecin légiste palestinien Rayyan Ali, qui a pu examiner la dépouille, la journaliste a été tuée d’une balle l’ayant atteinte «à grande vitesse» à la tête.