Ukraine: Washington réunit ses alliés pour armer Kiev, Moscou met en garde contre une guerre mondiale
Par AlAhed avec AFP
Les États-Unis réunissent mardi en Allemagne une quarantaine de pays alliés pour armer davantage l’Ukraine face à l’opération militaire russe, qui a mis en garde contre un risque «réel» de Troisième guerre mondiale.
«Le danger est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer», a aindiqué le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, cité par l’agence Interfax, au lendemain d’une visite en Ukraine des responsables américains des affaires étrangères et de la défense, Antony Blinken et Lloyd Austin.
M. Lavrov a accusé le président ukrainien - un ancien comédien élu à la présidence en 2019 - de «faire semblant» de négocier.
«C'est un bon acteur (...), si on regarde attentivement et on lit attentivement ce qu'il dit, vous allez y trouver un millier de contradictions», a-t-il affirmé.
Le chef de la diplomatie russe a assuré que Moscou devait poursuivre les négociations de paix avec Kiev.
«La bonne volonté a ses limites. Et si elle n'est pas réciproque, cela ne contribue pas au processus de négociation», a-t-il déclaré.
Dans le même contexte, M. Lavrov s'est dit confiant sur le fait que «tout va bien sûr finir par la signature d’un accord».
«Mais les modalités de cet accord dépendront de la situation des combats sur le terrain, au moment où cet accord deviendra une réalité», a-t-il conclu.
Le Pentagone dit vouloir «voir la Russie affaiblie»
Dans ce contexte de tensions sans précédent entre la Russie et les Occidentaux, le chef du Pentagone a réuni mardi, sur la base américaine de Ramstein en Allemagne, les représentants d’une quarantaine de pays pour «générer des capacités supplémentaires pour les forces ukrainiennes», selon lui.
Les États-Unis ont annoncé lundi une nouvelle aide militaire pour l’Ukraine de 700 millions de dollars, qui porte leur assistance à 3,4 milliards. Ils fournissent désormais des armes lourdes.
Lloyd Austin a dit vouloir «voir la Russie affaiblie à un degré tel qu’elle ne puisse plus faire le même genre de choses que l’invasion de l’Ukraine».
L’Ukraine empêche les civils de quitter Azovstal
Sur le terrain, la Russie affiche son objectif de s’emparer de la totalité du Donbass, grand bassin industriel de l’est - que les séparatistes pro-russes contrôlent partiellement depuis 2014 - et de prendre le contrôle total du sud de l’Ukraine, où les combats sont aussi quotidiens.
La situation semble bloquée dans le port stratégique de Marioupol, à la pointe sud du Donbass, presque entièrement contrôlé par les Russes.
Moscou a accusé lundi soir les autorités ukrainiennes d'avoir empêché les civils terrés avec des combattants ukrainiens dans le complexe métallurgique assiégé d'Azovstal à Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, de quitter ces lieux, malgré l'annonce d'un cessez-le-feu par l'armée russe.
Les forces russes et leurs supplétifs ukrainiens prorusses se sont engagées à «cesser unilatéralement les hostilités à 14H00 heure de Moscou (11H00 GMT), retirer les unités à une distance sûre et assurer le départ des civils dans la direction de leur choix», selon un communiqué publié lundi par le ministère russe de la Défense.
Les catégories de personnes autorisées à sortir étaient les femmes, les enfants et le personnel de l'usine.
«Si des civils se trouvent toujours dans l'usine métallurgique, alors nous exigeons expressément des autorités de Kiev qu'elles donnent aux commandants des formations nationalistes (ukrainiennes) l'ordre de les relâcher», a ajouté le ministère russe.
Dans la soirée, l'armée russe a affirmé dans un communiqué qu'à 17H00 GMT, «toujours personne ne s'est servi du couloir humanitaire proposé».
«Les autorités de Kiev ont de nouveau fait saper de manière cynique cette opération humanitaire», a assuré l'armée russe, en accusant le régime ukrainien d'«indifférence ouverte» envers le sort de ses citoyens.