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Paris : 24 et 30 ans de prison pour deux hommes qui projetaient une «tuerie de masse»

Paris : 24 et 30 ans de prison pour deux hommes qui projetaient une «tuerie de masse»
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Par AlAhed avec AFP

La cour d'assises spéciale de Paris a condamné vendredi 15 avril en appel deux hommes, soupçonnés d'avoir voulu commettre «une tuerie de masse» à Paris, à des peines de 24 et 30 ans de réclusion criminelle, confirmant ainsi le jugement de première instance.

Reconnus coupables de participation à une association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'actes terroristes, Yassine Bousseria, 42 ans, s'est vu infliger une peine de 24 ans de réclusion criminelle assortie d'une période de sûreté des deux tiers tandis que le Marocain Hicham El-Hanafi, 31 ans, a été condamné à 30 ans de prison, le maximum prévu par la loi, assortis d'une peine de sûreté des deux tiers.

Un «génie du terrorisme»

«Les faits établis à l'encontre de Hicham El-Hanafi sont les plus graves qui puissent être commis dans le cadre d'une association de malfaiteurs terroriste puisqu'ils tendaient directement à la commission d'un attentat à l'arme de guerre sur le territoire français», a affirmé la cour d'assises spéciale statuant en appel. Concernant Yassine Bousseria, la cour a relevé «ses difficultés réelles d'introspection et l'accentuation en détention de sa pratique religieuse». L'avocat général avait requis jeudi 30 ans de réclusion à l'encontre de Hicham El-Hanafi, qualifié de «génie du terrorisme» et 25 ans de réclusion contre le Strasbourgeois Yassine Bousseria.

«Oui, Yassine Bousseria voulait se rendre en Syrie mais c'était pour combattre là-bas, pas ici», a soutenu son avocate Me Camille Le Gall. «Il ne représente pas un danger», a-t-elle insisté. En prison, Yassine Bousseria n'est pas à l'isolement et peut travailler en atelier ce qui, selon son avocate, est le signe d'un détenu que l'on ne considère pas à risque. «Il faut lui laisser une chance d'avoir une vie après», a-t-elle dit. Un des avocats de Hicham El-Hanafi, Me Foucauld Prache a soutenu que son client n'avait «jamais projeté de commettre un attentat en France ou ailleurs». «On veut lui faire porter un costume bien trop grand pour lui», a-t-il dit.

Un troisième homme condamné en première instance

Un troisième homme jugé à leurs côtés en première instance, Hicham Makran, ami de Yassine Bousseria, avait été condamné à 22 ans de réclusion mais n'avait pas fait appel. Yassine Bousseria avait été interpellé à Strasbourg en novembre 2016. Hicham El-Hanafi avait été arrêté le lendemain à Marseille. Leurs arrestations entraient dans le cadre d'une audacieuse opération de cyber-infiltration de la DGSI, baptisée «Ulysse».

Alertée en mars 2016 par un informateur proche du groupe «Daech», la DGSI apprend que l'organisation cherche à se procurer des kalachnikovs, pour commettre un attentat sur le sol français. «Ulysse» - en fait deux «cyber-infiltrateurs» de la DGSI - parvient à tromper la méfiance des «émirs» de «Daech» et entre en contact avec des donneurs d'ordres en zone irako-syrienne. «Ulysse» fait croire à «Daech» qu'il est en mesure de lui fournir des armes automatiques. Quatre AK-47, préalablement démilitarisés, sont cachés en forêt de Montmorency (Val-d’Oise) et les coordonnées GPS de la cache transmises aux donneurs d'ordres en Syrie.

En transmettant ces coordonnées à des «opérationnels» en France, «Daech» les jetait en fait dans le piège dressé par la DGSI. Même s'ils n'ont jamais trouvé les armes cachées par la DGSI, MM. Bousseria et El-Hanafi, qui ne se connaissaient pas et n'agissaient pas de concert, ont été retrouvés en possession des coordonnées GPS de la cache. «Dans cette affaire, la DGSI a construit un récit qui n'est étayé par aucun élément factuel», a regretté Me Nino Arnaud, autre avocat de Hicham El-Hanafi.

 

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