Par AlAhed avec agences

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré lundi que la Russie ne suspendrait pas son opération militaire spéciale en Ukraine avant la prochaine session de pourparlers entre Moscou et Kiev. Il a dit ne voir aucune raison d’arrêter les discussions avec l’Ukraine.

«Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas poursuivre (les pourparlers), bien que la partie ukrainienne change chaque fois de position, parfois même à 180 degrés, en rejetant ce qu'elle avait proposé», a déclaré M. Lavrov dans une interview accordée à la chaîne de télévision russe Rossiya 24.

L'objectif de l’«opération spéciale» menée par la Russie en Ukraine est «de mettre fin à la domination occidentale sur le monde», a-t-il indiqué.

Et de préciser: «Notre opération militaire spéciale est conçue pour mettre fin à l'expansion irréfléchie et à la course irréfléchie vers la domination complète des États-Unis et d'autres pays occidentaux sur la scène internationale».

Sergueï Lavrov a souligné que cette domination se fondait sur des «violations manifestes du droit international».

«Grave changement de cap»

Commentant les récents propos du chef de la politique étrangère de l'Union européenne, Josep Borrell, selon lesquels «la guerre en Ukraine doit être gagnée sur le champ de bataille», M. Lavrov a déclaré que de tels commentaires de la part d'un diplomate de haut rang ne pouvaient résulter que d'une «rancune personnelle» ou d'un «lapsus».

Il a ajouté que la déclaration de Borrell représente «un très grave changement de cap» dans la politique occidentale à l'égard de la Russie, dont l'essence est de «faire de l'Ukraine un tremplin pour la suppression définitive et la subordination de la Russie» à la domination occidentale.

«Provocations avec des armes chimiques»

Le chef de la diplomatie russe a déclaré que les meurtres de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha, prétendument perpétrés par les forces russes avant leur récent retrait des environs de la capitale Kiev, n'étaient qu'une «mise en scène» et a averti qu'«il y aurait des provocations similaires contre la Russie utilisant des armes chimiques dans un avenir proche».

Le ministre a noté que les diplomates russes travaillaient dans des conditions difficiles dans d'autres pays et a également exprimé son inquiétude pour les Russes vivant à l'étranger qui ont régulièrement fait l'objet d'agressions.

«La situation de discrimination à l'égard des Russes a démontré que le politiquement correct et les autres conventions n'existent plus en Occident (…)», a-t-il déclaré.