Ukraine: le dialogue n’est possible que si «toutes les exigences russes» sont acceptées, dit Poutine
Par AlAhed avec AFP
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré vendredi lors d'un entretien avec le chancelier allemand Olaf Scholz que le dialogue en faveur de la paix avec l'Ukraine n'était possible que si «toutes les exigences russes» étaient acceptées.
«La Russie est ouverte au dialogue avec la partie ukrainienne, ainsi qu'avec tous ceux qui veulent la paix en Ukraine. Mais à condition que toutes les exigences russes soient satisfaites», a indiqué le Kremlin dans un compte rendu de cet appel, qui a eu lieu «à l'initiative de l'Allemagne».
Le président russe a répété ses exigences: un statut «neutre et non-nucléaire» pour l'Ukraine, sa «démilitarisation obligatoire» et sa «dénazification», la reconnaissance de l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie et la «souveraineté» des régions prorusses de l'Est ukrainien, Donetsk et Lougansk, dans leurs territoires administratifs, alors que les séparatistes n'en contrôlent actuellement qu'un tiers.
Il a dit «espérer que les représentants de Kiev adopteront une position raisonnable et constructive au cours du troisième cycle de négociations» prévu selon Kiev ce weekend.
M. Poutine a aussi assuré que les forces russes ne bombardaient pas Kiev et les grandes villes ukrainiennes, qualifiant de «grossière fabrication de propagande» les informations sur les destructions menées par Moscou.
Il a affirmé que les «buts et objectifs» de Moscou dans sa guerre avec l'Ukraine seront «sans aucun doute mis en œuvre».
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
Dans le même contexte, le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira une nouvelle fois en urgence lundi à 15H00 (20H00 GMT) à la demande des Etats-Unis et de l'Albanie.
A la suite de cette session publique, des consultations à huis clos entre les 15 membres du Conseil de sécurité suivront dans la foulée, cette fois à la demande du Mexique et de la France, a précisé à l'AFP un diplomate sous couvert d'anonymat.
Pas de zone d'exclusion aérienne
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a cependant regretté vendredi la décision de l'Otan de ne pas instaurer de zone d'exclusion aérienne en Ukraine, dénonçant une forme d'«auto-hypnose» des membres de l'Alliance.
«Nous pensons que les pays de l'Otan ont créé eux-mêmes un narratif affirmant qu'une zone d'exclusion aérienne au-dessus de l'Ukraine provoquerait une agression directe de la Russie contre l'Otan», a-t-il déclaré.
«C'est un processus d'auto-hypnose pour ceux qui sont faibles, en insécurité intérieure, alors qu'ils ont des armes bien plus puissantes que les nôtres», a ajouté le président ukrainien.
Dégringolade des Bourses mondiales
Sur le plan économique, les Bourses, sur plusieurs places de l'Asie à l'Europe, ont décroché vendredi. Sur la semaine, Paris, Francfort et Milan ont perdu plus de 10 % chacune. L'euro a reculé sous le seuil symbolique de 1,10 dollar pour un euro.
Le gaz naturel européen a lui dépassé 200 euros le mégawattheure, une première. Et le baril de Brent de la mer du Nord a clôturé vendredi à 118,11 dollars, un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis août 2008.
L'agence de notation Moody's a dégradé de deux crans la note de la dette à long terme de l'Ukraine, estimant que l'invasion compromet la capacité du pays à assurer le service de sa dette et a un grave «impact» sur la force économique et budgétaire de l'Ukraine «en raison des dommages considérables causés à sa capacité de production».