Par AlAhed

Le secrétaire général du Hezbollah, sayed Hassan Nasrallah a accordé mardi une interview à la chaîne arabophone AlAlam. Ci-dessous les principaux sujets évoqués lors de l’interview :

L’Iran, un pays grand et fort

La République islamique d’Iran est le résultat de la révolution islamique populaire, et constitue un modèle d’un État souverain. C’est le peuple iranien qui gouverne en Iran et qui choisit le président de la république, le Conseil de la Choura et les municipalités, a indiqué sayed Nasrallah, soulignant que l’Iran est un pays régional grand et fort, le monde entier traite avec l’Iran comme étant une superpuissance régionale qui ne peut pas être dépassée ou combattue si facilement, nous en avons été témoins au cours des dernières décennies. La République islamique présente un modèle dans la science, la technologie, les infrastructures, les aéroports et les ports, l’autosuffisance, le commerce et les capacités militaires. D’autre part, l’imam Khamenei a annoncé à plusieurs reprises que l’Iran ne cherche pas à se doter d’une arme nucléaire militaire.

Sayed Nasrallah a rappelé qu’à l’époque du Shah, l’Iran était gouverné par les États-Unis, 60 000 conseillers américains étaient présents dans tous les secteurs. Le Shah était connu comme un agent des États-Unis et était un policier dans le Golfe., l’imam Khomeiny et la révolution ont renversé ce régime et expulsé l’Amérique et le Shah.

D’autre part, sayed Nasrallah a estimé que les propos de Washington qui évoquent la guerre contre l’Iran ne sont qu’une intimidation. Il est improbable que l’administration US actuelle mène une guerre contre l’Iran, ses menaces visent à intimider et exercer une pression sur Téhéran. En outre, toute frappe israélienne sur l’Iran peut accélérer le programme nucléaire militaire, ce serait une folie, l’Iran y ripostera directement et durement.

Selon sayed Nasrallah, la normalisation avec «Tel-Aviv» profitera à «Israël» sur les plans financier, économique et médiatique, mais non pas sur le plan militaire.

Développements importants dans la Défense aérienne de la Résistance

Nous ne recherchons pas la guerre, nous comprenons ses dangers et ses défis, mais nous n’en avons pas peur, a réitéré le secrétaire général, affirmant qu’il y a des surprises que nous cachons pour toute guerre. Pour la première depuis deux ans, nous avons activé la défense aérienne de la résistance, le but n’est pas abattre les drones israéliens mais plutôt écarter leur danger. La force de défense aérienne de la Résistance a réalisé des développements très importants depuis son activation il y a deux ans.

Quand l’Israélien dit qu’il veut éliminer les missiles du Hezbollah, connaît-il leur nombre ?, s’est interrogé sayed Nasrallah, avant d’ajouter : L’étendue de la propagation des capacités de missiles de la résistance ne permet pas à l’ennemi de faire quoi que ce soit contre le Liban. La résistance considère qu’elle est intéressée à posséder toute arme qui lui permettrait de défendre le Liban et son peuple.

Influence américaine

Aucune partie iranienne ne s’immisce dans les élections libanaises ou dans toute autre affaire intérieure, a affirmé sayed Nasrallah. Par contre, nous sommes confrontés à une influence politique, financière et économique américaine, tous ceux qui parlent de souveraineté et d’indépendance doivent faire face à cette influence. En effet la Banque centrale et le système bancaire libanais sont soumis au département du Trésor des Etats-Unis. Les ennemis ont parié sur la situation interne et économique, mais ils ont été déçus et leur pari était perdant.

«Il y a des officiers américains à Yarzé (siège du ministère de la Défense libanais), a-t-il encore lancé. On sait que l'ambassade américaine au Liban est le siège principal des renseignements américains pour la région».

«Nous prenons nos propres décisions, et le Hezbollah fait passer les intérêts du Liban en premier, a déclaré sayed Nasrallah. Les autres doivent nous dire ce qu'ils ont fait pour le Liban (...) La décision du Hezbollah est libanaise, il faut discuter de la +libanité+ des partis qui reçoivent des ordres des ambassades».

Démarcation des frontières

Au sujet de la démarcation des frontières avec l’ennemi israélien, sayed Nasrallah a dit : Nous, dans la résistance, nous n’interférerons pas dans la question de la démarcation des frontières car pour nous, il n’y a pas de frontières. Nous sommes contre toute normalisation, contre toute coopération ou coordination avec l’ennemi dans le cadre de la démarcation des frontières.

Le retrait de Hariri

Interrogé sur la décision de l’ex-Premier ministre Saad Hariri de se retirer de la vie politique, c’est regrettable, a estimé sayed Nasrallah. Son absence du courant du Futur a un impact significatif sur les élections, et les opportunités de coopération avec cette formation étaient et restent de mise, a-t-il ajouté, soulignant d’ailleurs que «dire que le retrait du Futur ouvrira la voie à l'extrémisme est exagéré».

Les propositions du Koweït

Concernant les propositions faites par le Koweït au Liban, sayed Nasrallah a indiqué que «personne ne nous a demandé une réponse, la réponse est attendue du gouvernement libanais».

Le Liban n'interfère ni dans les Emirats, ni en Arabie saoudite, nous n'interférons pas dans les affaires internes des pays. Mais eux, ils s’ingèrent au Liban. Celui qui demande au Liban ou à une partie de ne pas s'ingérer dans ses affaires intérieures doit d'abord cesser de s'ingérer dans nos affaires intérieures, a lancé le secrétaire général du Hezbollah. 

La position de l'Algérie à l'Union africaine

Sayed Nasrallah a d’autre part salué la position de l'Algérie envers la cause palestinienne et son rejet du statut d'observateur de «Tel-Aviv» au sein de l'Union africaine. Nous observons un retour au dossier de la cause palestinienne de cet Etat Arabe grand et important.