Ukraine: le risque de conflit est «réel», s’alarme l’Otan
Par AlAhed avec AFP
L’Otan s’inquiète du risque «réel» de conflit en Ukraine avec la poursuite du renforcement militaire russe à ses frontières, et doit se préparer à un échec de la diplomatie, a averti, vendredi 7 janvier, le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg.
«Le renforcement militaire de la Russie se poursuit autour de l’Ukraine et est accompagné d’un discours menaçant de Moscou si ses exigences ne sont pas acceptées. Or, elles sont inacceptables, et le risque d’un nouveau conflit est réel», a déclaré Jens Stoltenberg à l’issue d’une réunion en visioconférence avec les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance.
Le Kremlin a rendu publiques à la fin de l’année dernière deux propositions de traités engageant l’Otan à exclure toute adhésion future de l’Ukraine et à réduire ses forces près des frontières avec la Russie.
«Il est hors de question que l’Otan transige sur le principe du droit de chaque nation à choisir sa propre voie, y compris le type d’accord de sécurité dont elle veut faire partie», a soutenu Jens Stoltenberg.
Des pourparlers américano-russes doivent s’ouvrir lundi à Genève pour désamorcer le risque d’une intervention russe en Ukraine. Moscou a en outre accepté de participer mercredi à une réunion du Conseil Otan-Russie, la première depuis l’été 2019.
«C’est un signal positif, car les tensions sont élevées», a souligné Jens Stoltenberg. Mais les alliés posent des conditions.
«Le gouvernement russe doit procéder à une désescalade, poursuivre les voies diplomatiques et respecter ses engagements en matière de transparence des activités militaires», a ainsi exigé la ministre des Affaires étrangères britannique, Liz Truss.
Les États-Unis prêts à répondre avec force à la Russie
«Aucune discussion sur la sécurité de l’Europe ne se tiendra sans les Européens à la table des négociations», a en outre insisté Jens Stoltenberg.
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a de son côté promis à Kiev qu’il n’y aurait «pas de discussion sur l’Ukraine sans l’Ukraine».
«Nous sommes prêts à répondre avec force à une nouvelle agression russe. Mais une solution diplomatique est encore possible, et préférable, si la Russie choisit cette voie», a lancé Antony Blinken devant la presse à Washington, après avoir participé à la réunion virtuelle de l’Otan.
«La Russie exige maintenant que les États-Unis et l’Otan signent des traités pour retirer les forces de l’Otan stationnées sur le sol d’alliés en Europe centrale et orientale, et pour interdire à l’Ukraine de rejoindre l’Otan, et veut nous entraîner dans un débat sur l’Otan plutôt que de nous (laisser nous) concentrer sur le sujet brûlant qui est son agression contre l’Ukraine. Nous ne nous laisserons pas distraire par cela», a prévenu Antony Blinken.
L’Otan n’interviendra pas
«Toute la situation géopolitique de la région impose que l’Europe, l’Union européenne, puisse proposer sa vision des choses, agir et se mettre autour de la table avec l’ensemble des parties prenantes», a insisté, vendredi, le président français Emmanuel Macron lors d’une réunion à Paris avec les membres de la Commission européenne présidée par l’Allemande Ursula von der Leyen.
«Nous devons nous préparer à la perspective que la consultation échoue», a averti Jens Stoltenberg.
«Si la Russie décide d’utiliser des moyens militaires contre un voisin, elle sera frappée par des sanctions économiques et politiques sévères», a-t-il aussi affirmé.
«Mais l’Otan n’interviendra pas militairement, car l’Ukraine n’est pas un pays membre de l’Alliance», a-t-il répété.
«L’Ukraine est un partenaire, mais n’est pas couverte par la clause de défense collective entre les 30 alliés », a-t-il dit.
L’Alliance se prépare toutefois à renforcer sa présence militaire sur son flanc est.
«Nous avons des capacités significatives», a souligné Jens Stoltenberg, rappelant que l’Otan avait une force de réaction rapide de 40 000 hommes.