La Corée du Nord tire un projectile non identifié
Par AFP
La Corée du Nord a lancé un projectile non identifié dans la mer, ont annoncé mercredi 5 janvier la Corée du Sud et le Japon, ce qui représente le premier test de ce type de la part de Pyongyang en cette nouvelle année.
Ce tir intervient après une année 2021 marquée par des avancées majeures en matière d'armement, en dépit des graves difficultés économiques que connaît le pays: la Corée du Nord a affirmé avoir testé avec succès en 2021, un nouveau type de missile balistique lancé par un sous-marin, un missile de croisière à longue portée, une arme lancée par un train et qu'elle a déclaré être une ogive hypersonique.
Le premier ministre japonais Fumio Kishida a parlé d'un «possible lancement de missile balistique» sans manquer de regretter que «la Corée du Nord ait lancé des missiles en continu depuis l'an dernier». Fumio Kishida a déclaré à la presse que le gouvernement japonais analysait les détails, notamment le nombre de missiles qui ont pu être lancés. Les garde-côtes japonais avaient affirmé un peu plus tôt avoir repéré ce qui semble être des missiles balistiques tirés depuis la Corée du Nord, et ont demandé aux navires se trouvant dans la zone de ne pas s'approcher d'objets suspects.
Lors d'une importante réunion du parti au pouvoir la semaine dernière, le dirigeant nord-coréen a affirmé sa volonté de renforcer les capacités militaires de son pays, pourtant sous le coup de sanctions internationales. Ce nouvel essai intervient alors que la Corée du Nord n'a pas répondu à la proposition de Washington de rencontrer des représentants américains afin de négocier avec Pyongyang. Les négociations avec les États-Unis sont au point mort depuis l'échec, en 2019, de la rencontre entre Kim Jong Un et Donald Trump, alors président des États-Unis. «Pyongyang envoie le message aux Etats-Unis qu'il ne changera pas et que c'est à Washington de céder», a déclaré à l'AFP Shin Beom-chul, chercheur à l'Institut coréen de recherche sur la stratégie nationale.
Depuis l'arrivée au pouvoir du président Joe Biden il y a un an, les États-Unis ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils étaient prêts à rencontrer des représentants nord-coréens. Mais Pyongyang a jusqu'à présent rejeté cette offre, accusant Washington de mener des politiques «hostiles». Dans un discours prononcé la semaine dernière à l'issue d'une réunion plénière du Parti des travailleurs, Kim Jong Un a dit vouloir continuer son programme d'armement mais n'a pas mentionné les États-Unis. Il s'est borné à affirmer qu'il gardait à l'esprit «l'environnement militaire dans la péninsule coréenne» et la situation internationale.
Contrairement aux années précédentes, où son allocution du Nouvel An portait essentiellement sur sa politique extérieure, le leader nord-coréen a fait du développement économique et de la situation alimentaire sa priorité. Le régime nord-coréen, qui est sous le coup de sanctions internationales en raison de ses programmes militaires interdits, souffre de pénuries alimentaires. La pression sur son économie a été renforcée par la fermeture des frontières ordonnée pour lutter contre la pandémie mais cela n'a pas empêché Pyongyang de développer son programme d'armement, selon un rapport des Nations unies publié en octobre.
Le dirigeant nord-coréen avait reconnu en juin que son pays faisait face à une «situation alimentaire tendue». En octobre, un expert des droits de l'Homme des Nations unies avait averti que les plus vulnérables étaient «menacés de famine».