Discours du secrétaire général du Hezbollal sayed Hassan Nasrallah
Au nom de Dieu
Je voudrais ce soir évoquer plusieurs sujets aussi rapidement que possible.
Le premier sujet est la fête de l’Indépendance. Je voudrais d’abord fêter les Libanais pour cette occasion nationale et je demande à Dieu de permettre au peuple libanais de toujours célébrer cette fête et de préserver, réaliser et consolider son indépendance, sa souveraineté, sa liberté et l’indépendance de son Etat, ainsi que sa souveraineté et son indépendance.
Dans ce sujet je vais évoquer un seul point. Chaque fois, à cette occasion, le vieux débat resurgit. Il y a des points de vue différents au sujet de ce qui s’est passé en 1943, sur la nature de l’indépendance qui a été proclamée alors et sur sa réalité. S’agissait-il d’une véritable indépendance ou d’une indépendance de pure forme ? S’agit-il d’une indépendance totale ou tronquée ? Quelle est la solution ? Il y a toujours des débats sur ces questions. Je voudrais aujourd’hui trancher ce débat pour qu’on n’en reste pas toujours au même point. Il est certain qu’en 1943, le Liban est entré dans une nouvelle phase au niveau de l’Etat, même si l’on cherche à retenir le pire scénario. Certains disent en effet que l’indépendance obtenue en 1943 était de pure forme, tronquée alors que les volontés internationales continuaient à s’imposer au Liban, en profondeur. Mais en apparence, nous nous sommes retrouvés face à un Etat. Pour d’autres, il s’agissait d’un Etat indépendant, souverain et libre. Tout cela fait l’objet de débats et je ne veux adopter aucune des thèses. Je voudrais aller à l’essentiel et cela signifie que les Libanais sont tous responsables de préserver leur indépendance. S’il s’agit d’une indépendance de pure forme, c’est à eux de la transformer en indépendance réelle. S’il s’agit d’une indépendance tronquée, c’est à eux de la compléter. C’est préférable au fait de discuter d’une période désormais lointaine. D’autant qu’au Liban, tout est lié au passé et les faits sont un point de vue au point qu’ils en deviennent différents voire contradictoires… Je voudrais dire que la préservation de l’indépendance, de la souveraineté et de la liberté de la patrie, de l’Etat et du peuple est une bataille continue qui ne doit pas s’arrêter. On peut donc obtenir son indépendance, mais il faut la préserver. Ce qui exige un combat permanent. C’est la même chose pour la souveraineté et pour la liberté. Dans notre passé proche, la plupart des présents s’en souviennent, les Libanais ont mené une véritable bataille pour l’indépendance sanglante et violente face à l’invasion israélienne en 1982. A cette époque, les forces d’occupation israéliennes ont envahi une grande partie du territoire libanais, presque la moitié. Le plus grave, c’est qu’elles avaient occupé la capitale Beyrouth et les blindés israéliens avaient atteint le palais de Baabda. Les images et les films des soldats israéliens posant dans le bureau présidentiel existent encore. C’est ce que nos compatriotes ont vécu de plus grave, cette invasion et cette occupation appuyées internationalement et en particulier par les Américains. Cette invasion a failli détruire l’indépendance et la souveraineté du Liban et le transformer en un Etat satellite. On disait à cette époque que le Liban était entré dans l’ère israélienne. Une grande partie du peuple libanais avait résisté. Il avait mené une résistance armée dans le cadre de différents partis, mouvements et organisations, dans plus d’une région et sous différents titres, jusqu’à la grande victoire en 1985, lorsque les forces d’occupation se sont retirées de la capitale, du Mont-Liban, de Saïda, de Tyr, de Nabatiyé, de la Békaa Ouest et de Rachaya. Ce fut ensuite la grande libération et la victoire historique, ainsi que la défaite retentissante et le retrait sans gloire des Israéliens sans conditions le 25 mai 2000. C’était une grande victoire pour le Liban, pour son indépendance, sa souveraineté et sa liberté. C’était une victoire parce que le Liban a réussi à sortir du plan qui était dressé pour lui et qui voulait qu’il entre dans l’ère israélienne. Mais cette bataille est toujours en cours, car lorsqu’une partie du territoire libanais, à savoir les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie libanaise du village de Ghajar, est sous occupation, cela signifie que nous sommes face à une souveraineté tronquée. Lorsque le Liban est empêché de profiter de ses ressources pétrolières et gazières, alors qu’il en a extrêmement besoin, nous nous trouvons aussi devant une souveraineté tronquée. Lorsque nous assistons tous les jours à une intervention flagrante américaine dans les affaires libanaises, qu’il s’agit de la justice, des forces armées ou des questions politiques et même des prochaines élections législatives, cela signifie qu’il y a aussi une indépendance, une souveraineté et une liberté tronquées. Tout le monde affirme œuvrer pour l’indépendance, la souveraineté et la liberté, mais quels sont les critères qui permettent de définir ces concepts ? Comment peut-on décider qu’il s’agit d’une situation d’indépendance ou de suivisme ? Hélas, au Liban, même ces principes sont devenus un point de vue. A partir du moment où le Liban reste soumis aux menaces israéliennes- et ces jours nous avons assisté à une recrudescence de ces menaces-, cela signifie que nous sommes au cœur de la bataille de l’indépendance, de la souveraineté et de la liberté. Nous autres, nous poursuivrons cette bataille. Comme nous avons à plusieurs étapes remporté des victoires dans ce contexte, nous sommes convaincus que si nous continuons avec la même détermination, la même patience et la même vision, avec l’aide de Dieu, nous arriverons, avec la contribution de tous, de tous les fidèles et les hommes libres, à atteindre pour notre patrie, une indépendance, une souveraineté et une liberté réelles, claires et non soumises à des interprétations selon les points de vue. Nous défendrons cette souveraineté, cette indépendance et cette liberté avec notre sang, notre argent et avec ce que nous avons de plus cher jusqu’au dernier jour.
Le second titre ce soir porte sur ce que nous entendons au sujet d’une décision de la part d’Etats occidentaux et autres, de mettre encore plus de mouvements de résistance dans la région sur la liste des organisations terroristes au Liban, en Palestine, en Irak et au Yémen. C’est un processus qui continue. Nous l’avons déjà dit et en ce qui concerne le Liban, ce processus est certainement lié aux développements dans la région, mais il pourrait aussi être lié aux prochaines élections législatives.
En même temps, il y a un autre processus dans la région qui consiste à accélérer la normalisation des relations de plusieurs Etats arabes avec l’ennemi israélien. C’est un spectacle affligeant et révoltant auquel nous avons récemment assisté au Maroc, cette arrivée arrogante et publique des Israéliens dans le Nord de l’Afrique, qui d’ailleurs peut constituer une menace contre d’autres pays, notamment l’Algérie. C’est un processus différent qui s’accompagne d’un surplus de pressions et de menaces contre tous ceux qui appuient la résistance en paroles et en fonds ou tout simplement qui se tiennent à ses côtés dans tout le monde arabe et islamique.
Dans ce même contexte, les menaces ont augmenté contre certains pays. Nous avons ainsi récemment entendu des menaces de la part de plusieurs chefs ennemis contre le Liban… Tous ces processus vont de pair.
Ceci nous amène à évoquer les développements dans la région et la lutte contre l’ennemi israélien. Cela exige du temps et mérite un discours entier que j’espère pouvoir prononcer bientôt. En attendant, je me contente de dire que tous ces éléments ne changent en rien à la volonté des résistants et à leur détermination, ni même à leur conscience de la réalité des faits… Tous les communiqués, les menaces, les pressions et les tentatives de peser sur la clarté de la vision ne parviendront pas à détourner la résistance de son devoir, de sa mission et du droit chemin.
Le troisième titre concerne le coronavirus. Le monde assiste à une nouvelle vague de ce virus et il est entièrement pris par la nécessité de le combattre. Au Liban, les chiffres des personnes atteintes de ce virus s’est de nouveau élevé, il tourne autour des 1500 nouveaux contaminés par jour. Ce qui est dangereux. Le nombre des décès s’est aussi de nouveau élevé. Je voudrais, à ce sujet, appeler tous les Libanais, l’Etat et ceux qui résident sur le territoire libanais à prendre au sérieux ce virus. Il ne faut absolument pas dire que ce virus est fini et agir avec cet état d’esprit. Nous avons entendu les plaintes des hôpitaux sur leur incapacité à accueillir plus de malades. Nous sommes dans une situation grave. Cela exige le respect de toutes les mesures de protection et de prévention de la part de tous. Au début de la pandémie, nous avions établi un plan et nous l’avions appliqué et il avait donné des résultats positifs. Nous comptons donc relancer ce plan et l’appliquer de nouveau à cent pour cent. Car, au cours des derniers mois, les mesures se sont relâchées car les chiffres avaient baissé. Aujourd’hui, nous devons revenir à ce plan. J’appelle donc toutes les parties impliquées dans ce plan à redoubler d’efforts pour protéger les gens. Le ministère de la Santé est aussi concerné pour aider les citoyens à se protéger en dépit des difficultés actuelles. A cet égard, je m’adresse directement au ministre de la Santé et je lui dis que nous sommes prêts à l’épauler dans sa mission, comme nous le faisions avec son prédécesseur, que soit en fournissant des cadres humains ou bien des moyens supplémentaires. Nous le faisons comme nous le faisions par le passé, non pas parce que tel ou tel autre ministre est proche du Hezbollah, mais parce que nous considérons que la lutte contre le coronavirus est une bataille nationale, humaine, morale, religieuse qui concerne la vie sur terre et dans l’au-delà. Notre devoir est donc d’aider à la protection des gens et même dans les soins qu’ils doivent recevoir pour combattre cette maladie. Notre mission est d’aider nos concitoyens face à la faim et à la maladie, et face à tout danger. Quelle que soit l’allégeance politique du ministre, toutes les forces du pays doivent être solidaires face à un tel danger, indépendamment des questions politiques et autres. Il ne s’agit, dans ce dossier, de marquer des points les uns contre les autres, qu’un ministre réussisse ou échoue. Nous devons réussir tous ensemble, Etat, société, peuple, face à cet ennemi qui entre dans chacune de nos maisons. J’invite aussi le ministre actuel à profiter de l’expérience de son prédécesseur et de ses conseillers qui avaient mené une bataille réussie contre cet ennemi.
Toujours dans la partie consacrée à la santé, je voudrais dire un mot sur le médicament. J’invite ainsi le gouvernement, les ministères concernés et les parties officielles à revenir sur les dernières décisions portant sur la levée des subventions sur certains médicaments. Nous avons depuis le début exprimé des réserves sur la manière dont se produisait la levée des subventions. Certaines parties libanaises connues réclamaient jour et nuit, depuis plus d’un an et demi, la levée des subventions, sans présenter un plan de rechange, ni des mesures de compensation. Le prétexte invoqué était la contrebande vers la Syrie. Mais ces parties ne tenaient pas compte des drames que la levée des subventions sans un plan de rechange allait provoquer. Aujourd’hui, nous y sommes. Je ne vais pas m’étendre sur ce sujet faute de temps. Mais je voudrais dire qu’il faut revoir les dernières décisions prises à ce sujet. Certaines catégories de médicaments ne peuvent pas être privées des subventions. Aujourd’hui, on nous dit que l’Etat n’a plus de fonds. Mais il y a toujours une possibilité de solution soit de nouveaux crédits, soit des crédits déjà existants… On peut même aller encore plus loin, annuler certains ministères, certains établissements publics, certaines caisses et transférer les budgets qui leur étaient alloués pour subventionner les médicaments. Car les gens peuvent vivre sans carburants, sans beaucoup de choses en réalité, mais ils ne peuvent pas vivre sans médicaments. De nombreux Libanais sont menacés de mort actuellement à cause de ces décisions. Les médicaments c’est donc une priorité absolue. Je demande au Président du Conseil, au ministre de la Santé, au ministre des Finances, au gouverneur de la Banque centrale bref à l’ensemble du pouvoir exécutif de réagir. Cela relève de la responsabilité de l’Etat. Faites ce que vous voulez, coupez dans les budgets des ministères ou prenez d’autres mesures, mais certains médicaments sont indispensables à la vie des citoyens. C’est notre responsabilité à tous. On ne peut pas se taire sur une telle question, quel que soit la personne du Président du Conseil ou celle du ou des ministres concernés. Cette affaire concerne la vie de milliers de personnes présentes dans ce pays. Elle ne supporte pas les surenchères politiques.
Dans ce contexte, nous avons décidé, avec les frères, de dynamiser nos centres médicaux qui fournissent des médicaments précis et qui sont ouverts à tout le monde. Nous ferons de notre mieux pour assurer les plus grandes quantités possibles de médicaments dont les gens ont besoin.
Le point suivant porte sur le taux du dollar. Il n’est pas non plus possible de se taire sur l’augmentation incroyable du taux du dollar par rapport à la livre. L’Etat ne peut pas dire qu’il ne peut rien faire à ce sujet. Bien sûr qu’il le peut. Je ne vais pas entrer dans des discussions et des propositions que vous connaissez. Mais ce dont on a besoin c’est de la volonté et de la disposition à assumer les responsabilités. Il n’est pas permis de laisser la situation telle quelle, le dollar ne cesse de s’élever et l’Etat s’est transformé en une agence d’information qui nous raconte quel taux a atteint le dollar aujourd’hui…Ce n’est pas le comportement d’un Etat et d’un gouvernement, responsables. Ce point exige une intervention rapide, décisive et courageuse car il s’agit d’une menace réelle contre le pays.
Quand je dis une décision courageuse et audacieuse, je sais bien ce que je dis. Si l’Etat prend une telle décision, tout le peuple doit se tenir à ses côtés face aux monopolisateurs et aux grands acteurs dans le domaine du dollar. Le jeu est connu, il n’est pas nécessaire d’entrer dans ces détails.
Le point suivant porte sur les nouvelles mesures dans l’enquête sur l’explosion du port de Beyrouth. Chacun peut commenter ces mesures et les interpréter à sa convenance. Je me contenterai de rappeler que ce dont nous nous plaignons au sujet du juge d’instruction, ce sont les décisions discrétionnaires et la politisation de l’enquête. Les parties concernées ont eu recours aux autorités judiciaires et elles ont fourni les indices sur cet aspect discrétionnaire et sur les infractions juridiques, légales et administratives, mais il est apparu que ces autorités agissent aussi de façon discrétionnaire et sont soumises aux considérations politiques.
Pensez donc que toutes les plaintes déposées ces derniers jours contre l’Etat et l’action du juge ont été tranchées en deux temps trois mouvements et elles ont été rejetées alors que la plainte contre le juge Ghassan Khoury a été, elle, acceptée… Ne s’agit-il pas là de décisions arbitraires ? J’ai déjà longuement évoqué ce sujet. Je voudrais simplement dire que ce qui s’est passé ces derniers jours a confirmé nos appréhensions au sujet d’actes arbitraires et discrétionnaires ainsi qu’au sujet de la politisation de l’enquête. Si nous avions encore des doutes, ce qui s’est passé ces derniers jours les a effacés. Ce qui s’est passé est clair et décisif.
En tout cas, en suivant ce qui s’est passé ces derniers temps, la question suivante se pose : comment peut-on dessaisir un juge d’un dossier alors que la planète entière se tient à ses côtés, notamment les grandes forces politiques en tête les Etats-Unis représentés par leur ambassade à Beyrouth ?
Je voudrais à cet égard poser une question : y a-t-il au Liban au sien du corps judiciaire un juge qui a le courage de décider de dessaisir le juge d’instruction ? Y a-t-il un juge capable de prendre une telle décision, même s’il est convaincu que les plaintes contre ce juge sont justifiées ? Il existe un juge qui a essayé d’aller dans cette direction, mais sa maison a été attaquée, ainsi que son bureau et il a été menacé et il a fait l’objet d’insultes. Et malgré cela, c’est nous qui sommes accusés de chercher à faire peur et à menacer les juges ?
Aujourd’hui chaque juge concerné par ce dossier est la cible d’attaques soit devant sa maison soit à travers les réseaux sociaux, il est la cible de pressions politiques, les autorités politiques et religieuses interviennent, ainsi que les ambassades. C’est cela la politisation de l’enquête…
Ce dossier continue en tout cas à faire l’objet d’un suivi à travers les moyens juridiques, judiciaires et constitutionnels. On verra jusqu’où ira ce dossier d’autant que selon la loi et la Constitution, les présidents et les ministres sont déférés devant la cour spéciale chargée de les juger. On dit aussi que les magistrats ont aussi un tribunal spécial.
Dans ce contexte, les juges concernés par ce dossier qui ont autorisé l’arrivée du nitrate d’ammonium au port et ont autorisé qu’il y reste et l’ont mis sous séquestre sont aussi suspects.
La question qui se pose est adressée aux parties judiciaires qui ont le temps de se réunir à la hâte pour rejeter toutes les plaintes contre le juge d’instruction : ont-elles pris la moindre mesure contre les juges qui ont autorisé et maintenu le nitrate au port ? Ou au contraire, ces parties prennent-elles soin de les protéger ? Ce qui se passe c’est que les juges, ou une partie d’entre eux, se protègent entre eux. Je ne dis pas tous bien sûr. Mais ces magistrats qui se protègent entre eux cherchent à faire perdre les responsabilités, pour occulter la leur. Aucune mesure n’a été prise contre les magistrats impliqués dans ce dossier alors que de hauts fonctionnaires sont en prison depuis plus d’un an. L’enquête s’est arrêtée avec eux et ils n’ont pas été traités avec équité. Qu’on les traite à l’instar des juges si on veut se comporter avec un minimum de justice et d’intégrité et avoir une attitude positive.
En tout cas, ce dossier doit être suivi. Je confirme ce que nous avons dit dans le passé sur le fait que le processus judiciaire dans ce dossier est politisé et soumis à l’arbitraire. Il ne mène ni à la justice, ni à la vérité.
Le point suivant porte sur les incidents de Tayyouné. Le massacre de Tayyouné a eu lieu il y a plus de 40 jours. Les familles des victimes ont d’ailleurs rendu l’hommage du quarantième jour à leurs proches martyrs, tombés dans le cadre de ce massacre, tués de plein jour par des miliciens des Forces Libanaises.
Depuis le début, nous avons misé sur la justice libanaise en dépit de toutes nos remarques à son sujet, que nous avons évoquées une nouvelle fois plus haut. Malgré nos remarques nous avons misé sur la justice et nous avons déclaré aux familles des martyrs et des blessés, on parle ici de 7 martyrs et de 30 blessés qui pourront devenir des martyrs, qu’ils doivent se retenir et éviter d’aller vers une discorde interne. Nous ne voulons même pas d’une vengeance personnelle. Nous avons choisi d’avoir recours à la justice et nous allons voir si elle sera équitable ou non.
Nous suivons les investigations et elles étaient sérieuses. Le dossier a été transféré devant la justice militaire. Celle-ci a subi depuis le premier jours de très grandes pressions de la part de parties religieuses et politiques et de la part de ceux qui nous déclarent chaque jour que la justice doit être indépendante et ne pas être soumise à la moindre intervention de la part de qui que ce soit. Ceux-là ont donc refusé de laisser la justice suivre son cours. Ils ont refusé les convocations et ils ont refusé de livrer ceux qui étaient réclamés. D’ailleurs, la plupart de ces derniers sont, selon des informations vérifiées et précises, à Meerab. Ils sont protégés là-bas pour qu’ils ne soient ni arrêtés ni emprisonnés. De même, de nombreuses parties ont exercé des pressions pour que ceux qui ont été arrêtés soient relâchés. Certains l’ont été et d’autres sont encore détenus. Mais je vous affirme qu’il s’agit là d’un comportement dangereux, très dangereux.
Je dis aussi à ces parties politiques et religieuses, et je me base sur des informations précises, que cette attitude dénote un manque total de respect pour les familles des martyrs et pour leurs sentiments. Le mouvement Amal et le Hezbollah leur dit qu’il faut que la justice donne à chacun ses droits. Mais le comportement des parties religieuses et politiques déjà citées les encourage au contraire à faire justice eux-mêmes. Il s’agit donc d’une insistance pour diriger le pays vers une discorde interne.
Je dis donc à ces parties qu’elles doivent renoncer à cette attitude. La justice doit suivre son cours naturel. Ceux qui ont participé à cette tuerie ou à blesser les manifestants et ceux qui ont tiré doivent être jugés si vous voulez vraiment que justice soit faite et si vous voulez vraiment que les gens vivent ensemble loin de tout affrontement interne ou ne fassent pas justice eux-mêmes en se livrant à une vengeance familiale ou tribale.
Certains vont dire : le sayed menace. C’est faux, je me contente de décrire une situation. Je dis à ces parties et à la justice qui ne doit pas être soumise à de telles pressions, qu’il s’agit d’un mauvais processus. Au début, l’enquête avait bien commencé. Lorsque c’est bien nous n’avons aucun problème à le dire et lorsque le processus suivi nous semble faux, nous le disons aussi.
Poursuivre dans cette voie est faux et dangereux. La justice doit assumer ses responsabilités. Les parties qui font pression sur la justice doivent cesser de le faire. Nous ne cherchons pas à faire pression sur la justice, mais nous voulons un processus qui aboutisse à la vérité et à la justice dans un dossier terrible qui a failli avoir des répercussions destructrices pour le Liban.
L’avant dernier point concerne le mazout.
Comme tous les sujets évoqués ce soir, il y a le bon et le mauvais, la colère et le contentement. Maintenant, c’est un point qui suscite la satisfaction. Il y a quelques mois, nous avons commencé à nous occuper de la question du mazout et des carburants. Il y avait à ce moment du fuel, du mazout et des carburants au large des côtes libanaises. Mais il y avait aussi un grand jeu dans lequel des politiciens et des commerçants étaient impliqués, alors que le peuple libanais était la victime, comme toujours.
Face aux longues files devant les stations d’essence et face à la pénurie de mazout, nous avions déclaré que si la situation restait telle quelle, nous comptions recourir à la République islamique d’Iran pour acheter de l’essence et du mazout avec des facilités de paiement, dans le but d’aider à traiter ce sujet, alors que l’essence et le mazout sont dans la mer et dans les réservoirs des sociétés et des stations qui souhaitent les vendre au prix fort, en profitant de leur monopole.
Pour briser ce monopole, et pour détendre quelque peu le marché, nous avons eu recours à cette démarche. Sachant que lorsque les prix ont augmenté, ces produits ont commencé à réapparaître sur le marché. Nous aurions pu alors stopper notre démarche en rappelant qu’il s’agissait d’assurer une partie de ces produits alors qu’ils étaient pratiquement introuvables au Liban. Maintenant qu’ils sont revenus sur le marché, notre initiative n’était plus nécessaire. Pourtant, nous avons continué dans le but d’alléger quelque peu les souffrances du peuple. Je vais revenir sur la première étape, pour mieux expliquer la seconde.
Au cours de la première étape, le but était de contribuer à alléger les souffrances. Nous avons répété à plusieurs reprises que notre objectif n’était pas commercial. Nous ne voulons pas faire le commerce de l’essence ou du mazout, ni entrer en concurrence avec les compagnies qui importent les produits pétroliers ou avec les stations. Nous ne cherchons pas à les remplacer et nous ne voulons pas importer des quantités suffisantes pour le marché libanais. Nous ne voulions que contribuer à alléger les souffrances des gens. Vous pouvez relire les déclarations et les communiqués faits à ce moment-là.
Nous avons donné la priorité au mazout pour des raisons que j’ai déjà expliquées dans de précédents discours. Le mazout et l’essence sont présents actuellement sur le marché libanais, mais à des prix élevés, alors que les besoins sont aussi très élevés. Le mazout touche d’ailleurs la vie des Libanais plus que l’essence.
Nous avons amené jusqu’à présent 4 bateaux. Nous avions souhaité les amener dans les ports de Zahrani ou de Tripoli pour que la distribution soit plus facile. Mais nous étions à ce moment face à un Président du Conseil désigné et face à un gouvernement en formation. Selon nos informations, il y a eu des pressions exercées par l’ambassade des Etats-Unis sur l’Etat libanais ainsi que des menaces si jamais les bateaux iraniens devaient arriver dans les ports libanais… Les gens étaient inquiets face à ces menaces et ils nous en ont parlé. Nous ne voulions pas mettre l’Etat au pied du mur. Si les longues files devant les stations avaient continué nous aurions peut-être songé à ne pas tenir compte de ces craintes. Mais comme il y avait une autre possibilité et que les files avaient diminué, nous avons pris une autre option. Nous avons parlé avec le commandement syrien qui a répondu à notre demande et nous l’en remercions. Les bateaux sont donc arrivés au port de Banias. Imaginez donc que pendant toute cette période, nous devions assurer le transport des cargaisons de Banias au Liban. Vous avez tous vu les convois de citernes qui ont fait un trajet de 250 kilomètres avec toutes les difficultés que cela comporte. Demain, il y aura en plus les risques dus au mauvais temps et à la neige. Naturellement, si les parties concernées avaient supporté un peu plus les pressions américaines, les cargaisons auraient pu arriver à Tripoli et Zahrani et faire ainsi l’économie de toutes ces difficultés, tout en assurant aux consommateurs de plus grandes quantités. Finalement nous sommes passés à la phase de l’exécution et nous avons assumé et supporté les difficultés, en sachant que notre objectif était noble et que nous voulions aider les gens. Nous avons divisé notre projet en deux étapes. La première qui a commencé en septembre et s’est terminée il y a quelques jours en novembre. C’est-à-dire qu’elle a duré deux mois et demi environ. La seconde commence en décembre.
Au cours de la première étape, nous avons divisé la cargaison en deux parties. La première est consacrée aux dons. Nous avons défini les parties auxquelles nous voulions donner le mazout pendant un mois. Puis nous avons prolongé ce délai d’un nouveau mois. La seconde partie était consacrée à la vente du mazout mais avec des prix subventionnés. Dans la première partie, toutes les régions libanaises ont reçu ce mazout gratuitement. Je peux donner quelques chiffres : 80 établissements pour les personnes âgées et pour les personnes à besoins spéciaux nous ont contactés et ont reçu le mazout gratuitement pendant deux mois. De même, les municipalités pauvres qui ont des puits artésiens et ont besoin de mazout pour en extraire l’eau et qui nous ont contactés et ont reçu le mazout pendant deux mois, sont au nombre de 324. 176 établissements d’eau officiels ou essentiels ont reçu du mazout pour deux mois. 2é hôpitaux gouvernementaux ( il y en a 33 ou 34 dans tout le Liban) nous ont contactés et ont reçu notre mazout pendant deux mois. Même chose pour 71 unités de la Défense civile qui ont reçu notre mazout dans leurs centres sur l’ensemble du territoire. Il ne s’agit pas d’une opération facile. Nous objectif était de faire parvenir le mazout à ses destinataires pour que les institutions puissent fonctionner. C’était une entreprise difficile et fatigante car la société Al Amana qui s’est chargée des livraisons n’était pas habilitée à une distribution d’une si grande envergure. Mais la mission a été accomplie, même s’il y a eu parfois un peu de retard dans les livraisons. Nous avons au cours de la première étape donné du mazout pour une valeur de 2 millions et 600 000 dollars. Certains frères m’ont dit : vous n’êtes pas obligé de donner ces chiffres et d’entrer dans ces détails. Mais quand je vois de grandes associations internationales ou des parties internationales qui donnent par exemple des masques ou des aides d’une valeur de 40 ou 60 000 dollars et font un tapage médiatique pour cela, avec la présence d’ambassadeurs et une couverture totale, je crois qu’il est nécessaire que le peuple libanais sache qui fait du spectacle et qui cherche réellement à l’aider. Nous avons donc donné au peuple libanais à travers les institutions que j’ai citées du mazout pour une valeur de 2,6 millions de dollars.
Dans la seconde phase, c’est-à-dire la vente de mazout à des prix subventionnés, nous avons fourni de cette façon, 316 boulangeries, 2287 générateurs sur l’ensemble du territoire libanais( que le générateur donne du courant à 40 ou 100 et 200 maisons). Parmi ces générateurs qui ont acheté notre mazout à des prix subventionnés, il y a la compagnie d’électricité de Zahlé qui donne du courant à cette ville et à plusieurs localités environnantes. Il y a aussi 3687 puits agricoles, 311 coopératives, 437 usines agro-alimentaires, 334 fermes de vaches, 105 entreprises de fabrication d’huile d’olives, 53 entreprises pour mettre de l’eau en bouteille, 146 fermes de poulets, 157 hôpitaux privés, 84 entreprises pour traiter le blé, 120 frigos de conservation des fruits, légumes et viandes, 4546 de dépôts agricoles, 18 entreprises de fabrication de nourriture pour les animaux, 11 usines de fabrication de médicaments, 64 pêcheurs de poissons… nous avons décidé d’arrêter cette distribution pour nous consacrer à la seconde étape. Il faut aussi savoir qu’en vendant le mazout à des prix plus bas que ceux du marché et même plus bas que le prix d’achat, nous avons ainsi dépensé la somme de 7,750 millions de dollars, pour ce qu’on appelle le soutien au mazout dans la première étape. Je le dis parce que j’ai lu et écouté les informations sur certaines chaînes et certains sites selon lesquelles le Hezbollah aurait tiré profit du fait d’apporter du mazout. Or, tout le monde sait quel est le prix officiel du mazout et il faut ajouter celui du transport et tous les frais avant que le mazout n’arrive à son destinataire. Cette petite opération de calcul est suffisante pour montrer que nous n’avons fait aucun bénéfice. Au contraire, nous avons payé plus que nous n’avons obtenu, car notre but était d’alléger les souffrances des citoyens. Mais parfois, la haine voile la vue. D’autres ont dit que le Hezbollah a pu vendre le mazout à bas prix parce qu’il ne paie pas la TVA et qu’il introduit le mazout par les voies de la contrebande et par conséquent, il ne paie pas les taxes douanières. A ces ignorants, je voudrais rappeler que le mazout n’est pas taxé au Liban. Il n’est pas non plus soumis à la TVA.
Dans la seconde phase, il y a sans doute eu un peu de retard, nous faisons une autocritique à ce sujet. Mais la lenteur était due au fait que nous voulions nous assurer que le mazout que nous avions apporté allait à destination et non au marché noir. Nous ne voulions pas contribuer à remplir les poches de ceux qui ne sont jamais rassasiés, au détriment de l’argent de la résistance. Nous avons donc pris le temps de vérifier l’identité de toute personne ou partie qui nous contactait pour obtenir du mazout. Ceux qui se sont plaints d’une certaine lenteur dans la distribution avaient donc raison, mais la cause c’est que nous ne voulions pas que la mazout subventionné d’Iran aille chez les monopolisateurs et les trafiquants avide de gains.
Nous avons en pratique consommé la cargaison de trois navires pendant ces deux mois. Le mazout amené était un peu plus que cela. Mais nous avons décidé d’arrêter la première étape il y a quelques jours. En principe, tous les contrats payés ont été respectés. S’il y en a qui ne le sont pas, l’affaire sera traitée. Tous les droits seront respectés.
Si nous additionnons les dons que nous avons faits qui sont de 2,6 millions de dollars et les quantités que nous avons vendues à des prix préférentiels qui sont de 7,750 millions de dollars, cela signifie que l’opération nous a coûtés 10 millions de dollars, tout cela pour alléger les souffrances des Libanais.
Concernant la seconde étape, elle sera aussi divisée en deux parties. Après un long débat en raison du coût, nous avons décidé d’accorder des dons pour un mois supplémentaire aux parties qui en ont besoin. Les numéros de téléphone sont connus et le processus est le même. Pour la seconde partie, nous avons décidé de donner la priorité au chauffage des familles défavorisées. En définitive, il y a actuellement du mazout sur le marché, les boulangeries, les hôpitaux et d’autres peuvent s’en procurer. C’est pourquoi nous avons choisi de donner la priorité aux familles sans moyen de chauffage. Leur nombre est très grand. Nous avons donc mis en place un mécanisme pour la distribution de ce mazout, selon un critère unique : le besoin de mazout pour le chauffage sur l’ensemble du territoire libanais. Nous aurions pu, pour diverses raisons nous contenter de donner du mazout à certaines parties ou familles précises. Mais notre sens des responsabilités et notre souci moral de tous les Libanais, voire notre devoir moral, nous a poussés à insister sur l’ensemble du territoire libanais. Nous avons effectué une étude poussée au cours des deux derniers mois pour voir quelles sont les localités qui ont le plus besoin de mazout. Certes il y en a plusieurs, mais elles n’ont pas toutes les mêmes moyens. Nous ne pouvons certes pas couvrir les besoins de toutes les localités. Nous avons donc choisi de donner du mazout aux localités qui s’élèvent à plus de 500 mètres au-dessus du niveau de la mer. De plus, nous donnerons du mazout à ceux qui résident en permanence dans ces localités. Par exemple, toutes les localités de la Békaa sont à plus de 500 mètres, mais celui qui est de la Békaa tout en résidant dans la banlieue sud n’aura pas de mazout. Le critère de la distribution sera donc le lieu de résidence. Enfin, il s’agira de fournir du mazout aux habitants de toutes les localités libanaises situées à 500 mètres et plus de hauteur. Toutefois, nous avons fixé un prix qui concerne le baril de mazout, non le gallon pour plus de facilité, même si nous savons que certaines familles démunies n’achètent pas de baril mais un petit bidon. Nous avons donc décidé de vendre le baril à un million de LL moins cher que le prix du marché. Donc, le petit bidon sera à 100 000 livres moins cher que sur le marché. C’est notre contribution. De la sorte, nous aurons fourni trois services : d’abord assurer le mazout, ensuite nous cherchons à assurer un équilibre entre l’offre et la demande. C’est bien sûr difficile, car le prix du pétrole augmente dans le monde, alors que la livre libanaise s’effondre. Mais nous autres, nous voulons un paiement en livres libanaises. On m’a dit que récemment, la plupart des stations refusent de vendre le mazout en livres libanaises. Ce ne sera pas le cas pour nous. Enfin, le troisième service c’est une subvention d’un million de LL pour le baril. C’est utile parce que pour de nombreux Libanais, le salaire ne dépasse pas les deux millions ou même parfois le million. Nous faisons donc de notre mieux pour aider.
Au sujet du mécanisme, il est impossible d’adopter celui de la première étape, c’est-à-dire que chaque famille contacte la compagnie Al Amana et celle-ci lui livre le mazout. Selon nos estimations, des centaines de milliers de familles sont concernées par notre offre. Al Amana, même si elle se fait aider par d’autres sociétés de distributions ne pourra pas accomplir cette mission. C’est pourquoi après deux mois d’études et de discussions, nous avons décidé de recourir aux municipalités. Comme cela, le transport devient plus facile et surtout, la distribution sera plus sûre, car les municipalités savent qui réside sur place et qui compte utiliser ce mazout pour le revendre au marché noir. Ce sera donc aux municipalités de contacter Al Amana. Les numéros de téléphone seront diffusés sur la chaîne Al Manar et sur les réseaux sociaux, comme dans l’étape précédente. Lorsqu’on nous contactera, nous ne demanderons pas les noms des résidents. Le chef de la municipalité ou la personne chargée du contact nous donnera les précisions et devra assurer une station pour déposer la cargaison. De son côté, Al Amana ou la société avec laquelle elle aura conclu un contrat de transport se chargera de la livraison. Il existe un mécanisme plus détaillé, mais je ne voudrais pas entrer dans ces questions notamment les paiements, les livraisons, les quantités et d’autres détails.
Dans ce contexte, nous aurons ainsi exécuté la seconde partie de notre plan visant à alléger les souffrances des gens. Il y aura peut-être d’autres étapes par la suite. Nous verrons. Nous nous tenons aux côtés des gens et nous ferons de notre mieux pour les aider. Evidemment, lorsque je parle du début de décembre, cela ne signifie pas que le 1er ou le 2 toutes les municipalités seront desservies. L’opération peut prendre du temps. Selon nos estimations, une grande partie de la quantité requise de mazout est déjà sur le territoire libanais. Une autre quantité est dans des réservoirs en Syrie. De même, un bateau ou plus devraient arriver au cours des prochains jours. Si nous avons besoin de plus, nous amènerons d’autres bateaux. J’espère qu’il n’y aura aucun manque ni de retard. Mais si cela devait arriver, les droits des résidents dans les localités à plus de 500 mètres de hauteur seront préservés.
Le dernier point que je voudrais évoquer ce soir porte sur la campagne énorme menée contre le Hezbollah sur les réseaux sociaux et sur des chaînes satellitaires arabes. Constamment et dans un véritable matraquage médiatique on parle de documents qui mettent en cause le Hezbollah sur le plan humain et moral au Yémen, en Irak et je ne sais pas où… Il s’agit d’une campagne systématique de dénigrement, avec des documents faux, mais mal faits, car il s’agit de non professionnels de la falsification. Leur niveau est très bas. Ils sont ignares et je crois qu’ils ne sont même pas Libanais. Car s’ils étaient Libanais, ils sauraient que depuis 40 ans, nous disons dans nos communiqués et nos documents officiels : Le Hezbollah-le secrétariat général ou le Hezbollah- Le conseil politique etc. A aucun moment, dans nos communiqués officiels nous n’avons mis :le mouvement de la résistance islamique au Liban. Cette expression concerne la Palestine : le mouvement de résistance islamique en Palestine, c’est le Hamas. Au Liban, le Hezbollah met le Conseil politique, le secrétariat général, le conseil jihadiste, l’unité X etc…Ceux qui ont fabriqué ces documents falsifiés ont montré leur ignorance. De plus imaginez un communiqué signé par le Conseil exécutif par exemple et un autre signé par le secrétariat général qui utilisent exactement les mêmes expressions… On dirait qu’ils sont écrits par la même personne. Elle aurait dû prendre la peine de demander à une autre d’écrire le second communiqué pour être crédible.
En tout cas, tout cela est ridicule. Mais plus ridicule encore que la forme c’est le contenu. Et dire que cela circule… Tant de bêtise. Par exemple, un des documents parle des jeunes de la région de Baabda qui peuvent épouser combien de jeunes filles à condition qu’elles soient originaires de telles localités…Tout cela pour augmenter le nombre des électeurs proches du Hezbollah. Dans un autre document, les jeunes du Hezbollah sont invités à épouser des filles du Yémen. Je veux bien comprendre pour Baabda afin d’augmenter le nombre de nos électeurs, mais pourquoi le Yémen ? Tout ce qu’on peut dire c’est qu’il y a un niveau élevé de stupidité et d’ignorance. Malheureusement, quand on a des ennemis qui ne sont pas intelligents et qui utilisent ce procédé, ils répandent ces informations ridicules et matraquent les gens avec selon le principe suivant : mentez, mentez il en restera toujours quelque chose.
Je vais conclure en racontant cette histoire : au temps où l’ambassadeur d’Arabie nous rendait encore visite, il était venu me voir. Quelque temps plus tard, le conseiller du roi Abdallah d’Arabie était venu aussi. Permettez-moi de ne pas divulguer les noms. Les deux hommes m’ont posé la même question : est-il vrai que vous offrez des sommes d’argent à toute personne du Akkar qui adopte la confession chiite, quelque chose comme 1000 ou 2000 dollars? Etes-vous vraiment en train de « chiiser » le Akkar, la Békaa Ouest et le Nord ? Bien sûr, au Liban, personne n’avait entendu parler de cette histoire. Mais ceux qui rédigent des rapports à l’ambassade d’Arabie ou qui sont actifs sur les réseaux sociaux, ceux qui mouchardent sur les Libanais devant les autorités saoudiennes en divulguant les tendances politiques de tel ou tel autre de leurs compatriotes pour qu’il soit expulsé, ceux-là peuvent tout faire pour nuire aux Libanais. J’ai donc répondu à l’ambassadeur puis au conseiller du roi : d’abord donnez-moi un seul nom d’une personne qui se serait convertie au chiisme moyennant des dollars que nous lui aurions payés. Bien entendu, ils n’ont pas pu me donner un seul nom. Comment aurions-pu agir ainsi alors qu’au Liban, il y a des centaines de milliers de nos frères sunnites et aucun d’eux ne serait au courant de cette pratique de notre part. Seule l’ambassade d’Arabie aurait découvert cette pratique au point que le conseiller du roi a jugé bon de s’occuper de cette question. J’ai aussi déclaré à l’ambassadeur que nous n’avons pas besoin de convertir nos frères sunnites au chiisme. Si c’est une question de nombre, il nous suffirait de dire à nos jeunes chiites, mariez-vous et ayez des enfants et ils s’exécuteront. Nous n’aurons même pas besoin de verser des dizaines de milliers de dollars pour cela. Si chaque coupe chiite a 5 enfants, on n’a pas besoin de lui donner 5 000 dollars, mille pour chaque enfant. C’est ridicule. Ce sujet a été évoqué dans d’autres pays et du travail a été accompli pour mobiliser certaines parties contre cette mascarade… J’ai voulu aborder cette question pour dire à tous ceux qui travaillent dans l’ombre pour détruire notre image et nous discréditer, en cette période de diffamation continue et de discréditation sournoise, cessez de perdre votre temps. Et aux autres, ceux qui ont confiance en nous, nous disons ne croyez pas ces fausses rumeurs, même si on vous apporte des documents, c’est l’ère des mensonges. Ne doutez pas et ne vous laissez pas influencer, votre confiance nous est chère et précieuse.