Nucléaire: Washington pessimiste malgré des propositions de l’Iran
Par AlAhed avec Reuters
Les Etats-Unis ont indiqué jeudi qu'il y avait peu de raisons d'être optimistes sur un rétablissement de l'accord de 2015 sur le nucléaire iranien et qu'ils détermineraient d'ici la fin de semaine si l'Iran négocierait de bonne foi, après que Téhéran a soumis des propositions sur la levée des sanctions le visant.
L'Iran a de son côté exprimé ses réticences sur la volonté réelle de Washington et des puissances européennes toujours parties prenantes de l'accord - Allemagne, France, Grande-Bretagne, dits les «E3» - de remettre en œuvre celui-ci.
«Dans un avenir très proche, dans un jour à peu près, nous serons en position de juger si l'Iran entend vraiment dialoguer de bonne foi désormais», a déclaré aux journalistes le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, lors d'un déplacement à Stockholm.
«Les récentes démarches, la récente rhétorique, nous donnent peu de raisons (...) d'être optimistes. Mais même si le temps est vraiment compté, il n'est pas trop tard pour que l'Iran change de direction et dialogue de manière significative», a-t-il ajouté.
Ajournées en juin dans la foulée de l'élection présidentielle iranienne ayant débouché sur l'arrivée au pouvoir d’Ebrahim Raïssi, les discussions entamées en avril dernier pour ramener les Etats-Unis et l'Iran dans l'accord de 2015 ont repris en début de semaine à Vienne, la capitale autrichienne.
Réticences réciproques
Les puissances occidentales répètent que le temps presse pour relancer le Plan d'action global commun (PAGC, ou JCPOA en anglais) que l'ancien président américain Donald Trump a abandonné en 2018, rétablissant les sanctions américaines contre l'Iran, plongeant dans le désarroi les parties toujours prenantes de l'accord et provoquant la colère de Téhéran, qui s'affranchit depuis lors par étapes des termes du pacte.
«Nous nous sommes rendus à Vienne avec détermination, mais nous ne sommes pas optimistes sur la volonté et les intentions des Etats-Unis et des trois parties européennes prenantes de l'accord», a déclaré jeudi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, selon des propos rapportés par la presse officielle.
«L'Iran ne peut pas maintenir ce statu quo pendant lequel il avance sur son programme nucléaire tout en traînant les pieds dans les discussions. Cela ne se produira pas», a prévenu Antony Blinken, sans que l'on ne sache s'il avait alors été informé des dernières propositions iraniennes.
Téhéran a soumis dans la journée aux puissances européennes, qui font le lien avec les Etats-Unis pour les discussions indirectes menées à Vienne, des propositions sur la levée des sanctions le visant et sur ses engagements nucléaires.
«Nous leur avons remis deux propositions de projets (...). Bien sûr, ils doivent consulter les textes que nous leur avons fournis. S'ils sont prêts à poursuivre les discussions, nous sommes à Vienne pour poursuivre les discussions», a indiqué le négociateur en chef de l'Iran sur le nucléaire, Ali Bagheri Kani.
S'exprimant devant les journalistes, Ali Bagheri Kani a souligné que Téhéran voulait «la levée de toutes les sanctions d'un coup».