Le Soudan, coupé du monde, vit sa journée la plus meurtrière depuis le putsch
Par AlAhed avec AFP
Quinze personnes ont été tuées mercredi dans la répression des manifestations contre le putsch au Soudan, a indiqué un syndicat de médecins prodémocratie, dont au moins 11 dans la seule banlieue nord de Khartoum où des centaines de protestataires défilent encore.
La plupart des morts et les dizaines de blessés par balles recensés ont été touchés «à la tête, au cou ou au torse», précisent les médecins.
«Le massacre du jour nous conforte dans nos slogans: ni négociations, ni partenariat, ni compromis» avec l'armée, annonçait tard mercredi l'un des fers de lance du bloc partisan d'un pouvoir civil, l'Association des professionnels soudanais.
Au total depuis le putsch, 39 personnes, dont trois adolescents, ont été tuées et des centaines blessées. Mais si la répression a débuté dès le premier jour, elle a franchi un nouveau palier mercredi.
Avant le déchaînement de violences, le nouveau pouvoir militaire --qui a coupé internet le 25 octobre-- a également brouillé l'ensemble des communications téléphoniques dans un pays où l'opposition s'organisait par SMS ou même via des graffitis.
La brutale déconnexion des 45 millions de Soudanais a entamé la mobilisation: là où les manifestants étaient des dizaines de milliers le 30 octobre et le 13 novembre, cette fois-ci, ils n'ont plus été que des milliers.
Face à eux, les forces de sécurité étaient tout aussi nombreuses, bloquant les ponts reliant Khartoum à ses banlieues et les avenues habituellement arpentées par les manifestants.