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COP26: Pékin et Moscou répliquent aux critiques de Washington sur le changement climatique

COP26: Pékin et Moscou répliquent aux critiques de Washington sur le changement climatique
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Par AlAhed avec AFP

La Chine et la Russie ont répliqué mercredi aux critiques de Joe Biden envers l'absence de leurs dirigeants à la COP26 et affirmé agir contre le réchauffement climatique.

«Les actes parlent plus que les mots», a assuré un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin, fustigeant les «mots creux» du président américain.

M. Wang a souligné les engagements «concrets» de son pays contre le réchauffement climatique. La Chine, premier pollueur mondial, est le pays qui investit le plus dans les énergies propres.

Moscou a également rejeté les critiques émises la veille par M. Biden: «nous ne sommes pas d'accord», a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Les actions de la Russie contre le réchauffement climatique «sont cohérentes, réfléchies et sérieuses», a-t-il ajouté.

«Je pense que c'était une grave erreur de la Chine de ne pas venir» et Xi Jinping «a perdu une occasion d'influer sur les gens dans le monde entier», avait dit mardi le président américain au cours d'une conférence de presse en clôture de sa propre visite à la COP26.

La conférence sur le climat de Glasgow, considérée comme capitale, est prévue jusqu'au 12 novembre.

«C'est un sujet gigantesque et ils (les Chinois) ont tourné le dos. Comment peut-on faire ça et prétendre à un quelconque leadership?», a commenté Joe Biden.

Xi Jinping s'est contenté d'un message écrit, posté sur le site internet de la conférence, aucune intervention par visioconférence ou message vidéo n'étant prévu pour les chefs d'Etat et de gouvernement qui n'ont pas fait le déplacement.

«Il a des problèmes climatiques très, très graves et il ne se montre pas disposé à faire quoi que ce soit», a lancé M. Biden.

«C'est la même chose pour Vladimir Poutine», a-t-il poursuivi, le président russe n'ayant pas non plus assisté à cette réunion.

«Problèmes pratiques»

Avec dans le viseur un réchauffement de la planète limité à +1,5°C, les pays sont sous pression pour en faire davantage contre le changement du climat.

La Chine et son voisin russe figurent parmi les grands absents d'un accord phare conclu mardi par une centaine de pays pour contenir le méthane.

Les pays en développement dont la Chine font face à des «problèmes pratiques» pour atteindre ces «objectifs ambitieux», a fait valoir mercredi M. Wang, soulignant notamment un «manque de technologies» adaptées.

Représentant plus de 40 % des émissions mondiales de ce puissant gaz à effet de serre, les pays signataires de l'accord se sont engagés à en réduire les rejets d'au moins 30 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2020.

«Le méthane est l'un des gaz que nous pouvons réduire le plus vite. Ce faisant, cela permettra de ralentir immédiatement le changement climatique», a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, soulignant que ce gaz était responsable d'«environ 30 %» du réchauffement de la planète depuis la révolution industrielle.

C'est «un engagement qui change la donne», avait renchéri Joe Biden.

Moins connu que le CO2, le méthane (CH4) est le deuxième gaz à effet de serre lié à l'activité humaine, principalement issu de l'élevage, des combustibles fossiles et des déchets. Surtout, s'il subsiste moins longtemps dans l'atmosphère, son effet de réchauffement est bien supérieur à celui du dioxyde de carbone, jusqu'à plus de 80 fois.

«Prudemment optimiste»

Malgré cette annonce, le Premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays accueille la COP26, s'est dit «prudemment optimiste» sur les chances de réussite de cette réunion, soulignant qu'il y avait «encore un très long chemin à parcourir».

Au difficile menu des discussions figurent la question de l'aide financière, promise mais toujours inaboutie, aux pays pauvres déjà affectés par le changement climatique et celle d'une décarbonation accélérée de l'économie.

Près de cent pays abritant 85 % des forêts mondiales se sont aussi engagés mardi à enrayer la déforestation pour protéger ces poumons de la planète qui, avec les océans, sont essentiels dans la lutte contre le changement climatique car ils absorbent une grande partie du CO2 rejeté dans l'atmosphère.

L'initiative bénéficiera d'un financement public et privé de 19,2 milliards de dollars (16,5 milliards d'euros) sur plusieurs années.

Pour des ONG comme Greenpeace, l'objectif de 2030 mis en exergue reste beaucoup trop lointain et donne le feu vert à «une décennie supplémentaire de déforestation».

Global Witness a dit craindre de voir se répéter «les échecs de précédents engagements» en raison d'un financement insuffisant et d'un suivi incertain de la parole donnée.

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