Algérie: le chef de l’armée accuse le Maroc, «régime expansionniste», de «conspiration»
Par AlAhed avec AFP
Le ton est encore monté entre le Maroc et l’Algérie, après les déclarations du chef de l’Armée qui accuse Rabat de «porter atteinte à l’unité du peuple algérien», sur fond de tensions à propos du Sahara occidental.
Le chef d’état-major de l’armée algérienne s’en est violemment pris au Maroc mardi dans un contexte de vives tensions entre les deux pays, accusant le royaume d’ourdir des «conspirations» contre l’Algérie.
«L’attachement de l’Algérie à ses principes et sa détermination à ne guère en dévier dérangent le régime du Mekhzen (le pouvoir au Maroc) et entravent la concrétisation de ses plans douteux dans la région», a déclaré le général Saïd Chanegriha dans un discours dont le texte a été publié sur le site du ministère de la Défense.
En interdisant son espace aérien aux avions marocains, Alger confirme ses accusations de «provocations et pratiques hostiles» contre son voisin marocain avec qui les liens diplomatiques sont rompus depuis l’été.
«Ce régime expansionniste est allé trop loin, dans les conspirations et les campagnes de propagande subversives visant à réduire le rôle de l’Algérie dans la région».
Accusant également le Maroc de «tenter de porter atteinte à l’unité» du peuple algérien «en semant la discorde et la division en son sein», il a affirmé que ces actes « seront voués à l’échec car l’Algérie est déterminée […] à défendre sa souveraineté et son unité nationale ».
Le Sahara occidental en toile de fond
Traditionnellement difficiles, les relations entre l’Algérie et son voisin de l’ouest se sont dégradées ces derniers mois en raison surtout de l’épineux dossier du Sahara occidental, un vaste territoire désertique dont près de 80 % sont sous contrôle du Maroc. L’Algérie est le premier soutien des indépendantistes sahraouis du Front Polisario.
L’Algérie a décidé le 24 août de rompre ses relations diplomatiques avec Rabat puis un mois plus tard de fermer l’espace aérien algérien à tous les avions civils et militaires marocains. Dans son discours, le général Chanegriha a affirmé que «les ennemis» avaient recruté «certains faibles d’esprits et traîtres à la Nation, instrumentalisés et recrutés comme agents».
Une allusion à peine voilée au Maroc et à «Israël» qu’Alger accuse de soutenir le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, une organisation indépendantiste, ainsi que l’organisation Rachad, tous deux classés comme mouvement «terroristes» par l’Algérie.