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Discours complet du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration d’une semaine du décès du martyr hajj Abbas Yatama

Discours complet du secrétaire général du Hezbollah à l’occasion de la commémoration d’une semaine du décès du martyr hajj Abbas Yatama
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Au nom de Dieu

Je commence d’abord par présenter mes condoléances à la famille du martyr le chef Abou Maytham, chaque membre individuellement et à tous ceux qui l’ont connu et aimé et qui le respectent. Nous nous félicitons aussi de voir que notre cher frère et chef a eu ce qu’il voulait en rejoignant la caravane des martyrs.

Je vais diviser mon discours en deux parties, la première  au martyr et à partir de lui, je vais parler de la région du Hermel dont il est originaire et la seconde sera consacrée à la situation générale.  

Lorsque je parle de hajj Abbas Yatama, ce que je dis est précis parce que je le connais personnellement. Je l’ai connu de près depuis le début de ce parcours.  Ce qui est le cas de beaucoup de martyrs surtout de chefs martyrs. J’aime lorsque je parle de l’un de ses chers compagnons, comme Abbas Yatama, évoquer «la génération des fondateurs du Hezbollah».

En réalité, il y a un groupe qui a fondé le Hezbollah il ne s’agit donc pas d’une personne en particulier qui a fondé le Hezbollah ou la résistance islamique. La génération des fondateurs n’était pas formée seulement de jeunes. Il y avait des jeunes et des moins jeunes, des hommes et des femmes. J’aime à les appeler «le groupe de 82» qui ont pratiquement tous désormais des cheveux blancs. En tout cas, ils ont tous pris de l’âge, mais ils n’ont jamais quitté les scènes, les champs de batailles, ni les confrontations quelles que soient leurs formes.

Depuis le début, cette génération a porté sur ses épaules un lourd fardeau, dans toutes les régions du Liban. Elle a consenti des sacrifices et elle a fait preuve d’une très belle patience, tout en vie une grande souffrance. Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous avons un grand nombre, des équipements performants, des moyens, des capacités, de l’influence et nous bénéficions du respect et d’un large appui. La période actuelle ne peut donc pas être comparée à celle des débuts.

Le frère martyr Abou Maytham a rejoint cette résistance au début de sa jeunesse alors qu’il avait 17 ou 18 ans. Très vite, ses qualités personnelles sont devenues claires pour ses frères et compagnons. Parmi ces qualités : la piété, la foi, la courtoisie, le rêve, la compagnie agréable et la tolérance. Vous savez tous que je n’ai aucune complaisance à ce sujet. Vous avez tous connu hajj Abbas. Il avait un bel esprit et beaucoup de prestance. Il était courageux et avait l’esprit d’initiative, un grand élan et une vision large qui ne se limitait pas à une famille, un village, une rue, un quartier ou même une région. Son horizon était large. C’était un missionnaire, prêt au sacrifice. Il était présent sur tous les fronts et il ne cherchait ni une position, ni un titre, ni le moindre privilège personnel. S’il était blessé, cela ne l’empêchait pas de vouloir bouger et agir. Il était aussi intelligent, vif d’esprit. Dès le début, il était clair qu’il possédait des qualités de leadership.

Il a commencé au Hezbollah comme un simple combattant, puis il est devenu un formateur dans les camps d’entraînement. Très vite, il a commencé à assumer des responsabilités différentes au niveau de la Békaa dont il était responsable des opérations. Je parle des années 80.  Puis il s’est rendu au front de la Békaa Ouest, puis au Sud où il a participé directement à toutes les opérations sur le terrain... Lorsque je revois cette période, je pense à tous ceux qui sont tombés en martyre, de hajj Imad à sayed Moustafa Badreddine, hajj Hassan Lakkis... je peux continuer avec Alaa al Bosna, Alaa de la Défense aérienne, Alaa al Qomatiyé, Abou Mohammed Selmane que l’on appelait aussi Abou Mohammed al Iqlim... De tous ceux-là, certains sont morts et d’autres sont encore en vie. Leur grande caractéristique c’est qu’ils ont tous commencé en tant que simples combattants. Ils avaient tous entre 18 et 20 ans et ils connaissaient la signification de la bataille, du sacrifice, des balles qui sifflaient devant eux, l’attaque et la défense, le danger, la menace, les bombardements, le feu et l’encerclement.

A travers leur parcours sur le terrain, ils ont accumulé les expériences et ils sont devenus encore plus efficaces et performants en plus de leur foi et de leur moralité.

Le martyr Abbas faisait donc partie de ceux-là et il a complété son expérience pendant la guerre de juillet. Il était un des chefs de terrain sur le front du Sud, lui, originaire du Hermel, il s’est donc battu jusqu’aux derniers instants sur le front du Sud. La lettre dont nous avons écouté des extraits dans le film tout à l’heure et qui nous a tous fait pleurer, moi y compris, a été écrite par le martyr Abbas Yatama. Cela montre le niveau de sa foi, sa culture, son éveil, son âme pure, sa loyauté et sa fidélité. Si vous relisez cette lettre, vous y trouverez de nombreuses leçons que hajj Abbas a résumées, sur le plan de la connaissance et de la foi.

Après cela, il a assumé des responsabilités sans même demander où. Il a été ainsi le responsable de l’unité militaire dans la Cinquième région, c’est-à-dire au Mont Liban et au Nord. Lorsque les événements ont commencé en Syrie, il a pris la décision de se rendre là-bas. Le martyr Abbas Yatama était parmi les premiers chefs qui se sont rendus sur les fronts. Lesquels ? Certes, au cours de la première année et des premiers mois de la guerre en Syrie, tous les lieux étaient dangereux, mais lui, il s’est rendu sur les fronts les plus dangereux, à Alep, la ville et la région encerclée, à l’aéroport et à la longue route qui y menait et qui était contrôlée par «Daech». Il était un chef de terrain qui devançait ses combattants sur les premières lignes. Toutes les batailles qui se sont déroulées dans cette région, jusqu’à sa libération et celle des localités avoisinantes, jusqu’aux deux villes de Nebboul et Zahraa, de la grande prison, de l’aéroport de Koueyres, hajj Abbas était un des chefs de toutes ces batailles aux côtés d’autres, de chefs de l’armée syrienne, de chefs de la résistance et de conseillers iraniens, notamment de grands généraux dont le chef martyr hajj Kassem Soulaymani. Le martyr Abbas Yatama n’a jamais quitté le champ de bataille, ni cette région, même après sa libération. Elle est d’ailleurs restée parmi ses priorités.

Lorsque la bataille de la libération du désert syrien s’est achevée avec la libération de Deir Ezzor, de Mayadeen et de Bou Kamal, il faisait aussi partie des principaux commandants de cette bataille. Il ne s’est jamais limité à une région dans cette confrontation universelle, lui et les autres chefs militaires dont certains sont encore vivants et d’autres sont tombés en martyrs.

Hajj Abbas a aussi travaillé en étroite coopération avec le martyr hajj Qassem Soleimani et avec le chef martyr Moustafa Badreddine, lorsqu’il avait la charge des forces du Hezbollah en Syrie. Hajj Abou Maytham ne s’est jamais lassé, n’a jamais faibli et n’a jamais hésité. Il avait une vision très claire au sujet de toute cette bataille, une présence importante sur tous les fronts. Il aurait pu à plusieurs reprises être tué et il était toujours au cœur du blocus, sur les premières lignes des fronts, au cœur du danger. Dieu a voulu l’aider pour que toutes ces victoires puissent se réaliser.

Nous sommes donc aujourd’hui face à un chef  très aimé de ceux de la résistance qui sont tombés en martyrs et qui a toujours fait preuve de foi, de conviction, de passion, de sincérité et de moralité. Hajj Abou Maytham, tout le monde le connaît. Il est resté pur, alors que l’on sait combien parfois, les tentations sont nombreuses et combien les yeux peuvent se fermer ainsi que les oreilles. Mais, lui, il est resté intègre, dans toutes les circonstances, même les plus difficiles. Rien ne l’a ébranlé, ni les séismes, ni les tempêtes, ni les compromissions, ni les questions, ni les déformations, ni les doutes. Il a conservé en toutes circonstances sa grande détermination, sa grande foi et son grand cœur.

Que le martyr Abbas Yatama soit originaire du Hermel  n’est pas étonnant. Cette ville, et cette région sont celles des martyrs et elles ont donné à la résistance ses meilleurs fils.

Depuis le début de l’année 1982, le Hermel a toujours répondu à l’appel et elle avait une participation importante et efficace au sein de la résistance. Cette région, celle de Baalbeck-Hermel, celle de la Békaa est remplie de martyrs et de membres de la résistance qui y ont participé depuis ses débuts. Les habitants de cette région ont, depuis le début, appuyé la résistance et lui ont donné les meilleurs de leurs fils. Ce n’est pas un détail que depuis le début on trouvait sur les lignes de front au Sud, les fils de la Békaa et de Baalbeck-Hermel en particulier. On les a vus en première ligne pour défendre le Liban, tout le Liban, mais aussi sur les premières lignes pour défendre Alep, Deir Ezzor, Bou Kamal... Les fils de cette région ont bien compris que ce qui était visé dans cette bataille, c’est l’ensemble de l’axe de la résistance. Les fils de cette région n’ont jamais été avares dans la volonté d’affronter le projet américano-sioniste terroriste qui a utilisé les groupes takfiristes au cours des dernières années. Ils se sont rendus à la frontière sud pour défendre tout le Liban et lorsque le danger des groupes takfiristes s’est précisé, ils n’ont pas hésité à les combattre, dans la Békaa, mais aussi pour tout le Liban, au moment où ils voyaient clairement le silence de l’Etat. Ils savaient parfaitement que l’ambassade américaine, et les Américains en général appuyaient les groupes takfiristes dans notre jurd et empêchaient l’Etat libanais, gouvernement et armée de prendre une décision ferme pour faire face à ces terroristes. Les partisans et les instruments de l’ambassade américaine, notamment les politiciens, formaient à l’époque des délégations pour se rendre au jurd et déclarer leur appui à ceux qu’ils appelaient «les révolutionnaires». A cette époque, la Békaa souffrait des agressions régulières de ces groupes, de l’explosion de voitures piégées et d’attaques kamikazes. Les fils du Hermel ont alors pris les armes pour défendre leurs villages et leurs localités, sachant que depuis la naissance de l’Etat libanais, cette région a toujours été négligées et privé des services étatiques. En contrepartie, les habitants de cette région n’ont donné au Liban que la sincérité, la fidélité et le sang de leurs fils. Il faut donc que l’Etat change sa façon de se comporter avec cette région. Mais, dans ces circonstances, je ne peux que saluer les fils de cette région qui appliquent l’esprit et la culture de l’imam Hussein, qui font face à l’occupant et à l’injustice, aux privations et à la négligence de l’Etat en continuant à assumer leurs responsabilités, car ils appartiennent à l’école de Karbala.

Mes frères et sœurs, c’est d’ailleurs là un des secrets de la force de ce parcours. Celui-ci n’a jamais été mené dans un esprit d’acquis politiques. C’est le problème des Américains et de tous leurs gens au Liban et dans la région. Car l’un des principaux éléments de la réussite consiste à bien connaître son ennemi et à le comprendre en définissant à la fois ses éléments de force et ses points faibles. Nous sommes l’ennemi des Etats-Unis et de leur hégémonie sur la région. Nous sommes les ennemis de l’entité sioniste et de son projet dans la région. Oui, nous sommes leurs ennemis et c’est un honneur pour nous. Mais en dépit des années, ils continuent à ne pas comprendre cet ennemi. Ils ne connaissent pas ses éléments de force et ses points faibles et c’est pourquoi ils continuent d’échouer dans leur confrontation avec lui. Ils croient que cet ennemi – c’est-à-dire nous- cherche des biens matériels ou des acquis dans ce monde. Ils croient ainsi qu’en nous menaçant de nous faire perdre des avantages dans ce monde, ils peuvent nous faire plier et modifier nos positions. Ils n’ont toujours pas compris que nous appartenons à l’islam de Mohammed ben Abdallah et que nous appartenons à Karbala de Hussein et que nous n’avons pas peur de la mort, tant qu’elle mène sur la vie du prophète et de l‘imam Hussein. Nous sommes les fils de cette école. Nos jeunes apprennent très tôt la signification du martyre sur le chemin de Hussein. Les stratèges occidentaux, les leaders et les présidents ne parviennent pas encore à comprendre comment un jeune homme peut considérer que mourir de façon violente est plus doux que la vie, lorsqu’il s’agit de rester sur la voie tracée par Hussein. Nous avons toujours en tête l’autre monde, la dignité et nous considérons que notre priorité est de défendre les gens et d’être à leur service car c’est le moyen le plus noble de servir Dieu... C’est pourquoi toutes les tentatives menées par le passé ont échoué.

Par ce biais, je vais entamer la seconde partie de mon discours. Je voudrais être franc et transparent. La bataille qui était menée au Liban pendant des décades était dirigée contre les forces nationalistes. C’est-à-dire qui ? Les forces qui veulent en réalité la souveraineté du Liban et que ce pays puisse réellement décider de son sort, profiter de son pétrole et de son gaz et de ses ressources. N’écoutez pas les sottises qui se disent çà et là. La résistance est la véritable protectrice de la souveraineté du pays. C’est elle qui répond aux agressions israéliennes. Cela devient un acte contre la souveraineté du pays ? Par contre, lorsque les avions israéliens survolent l’espace aérien libanais, font peur aux civils et mettent en danger l’aviation civile- ce n’est pas moi qui le dit, mais l’Etat lui-même- les pseudos-souverainistes ne trouvent pas qu’ils doivent protester, ni ceux qui prônent la neutralité... La cible, c’est donc bien la résistance et tous les nationalistes libanais qui veulent que leur pays ne soit pas sous hégémonie américaine. Celui qui mène la bataille c’est l’ambassade des Etats-Unis et les ambassadeurs qui s’y sont succédé, (pas seulement l’ambassadrice actuelle) depuis 2005. Ceux-là étaient les véritables chefs de cette bataille. C’est clair. Les informations et les contacts entrepris le confirment, ainsi que les documents, comme Wikileaks. Ces documents montrent combien les ambassadeurs des Etats-Unis se sont impliqués avec les partis, les ministres, les responsables, les présidents. Au point que ces diplomates évoquent tous les détails, les nominations, les budgets, les alliances électorales, la loi électorale. Ils veulent que le Liban soit sous leur coupe, au service d’Israël. Qui mène cette bataille ? L’ambassade des Etats-Unis à Beyrouth. Ils ont échoué depuis 2005. En 2005, ils ont tenté d’exploiter le renversement politique qui a eu lieu, ainsi que les développements graves qui se sont produits. Mais ce plan a échoué grâce à Dieu, à la patience, à la clarté de la vision, la discipline et les alliances nouées. Je n’entrerai pas dans les détails. Ils ont alors misé sur la guerre de 2006 pour éliminer la résistance. Cela a échoué. Ils ont alors tenté d’entraîner la résistance  dans une confrontation avec l’armée et les forces de sécurité, sous prétexte de s’en prendre aux télécommunications. Ils ont aussi échoué, grâce à l’initiative de la résistance. Ils ont ensuite dépensé, de leur propre aveu, des dizaines de milliards de dollars depuis 2005 à nos jours, pour détruire l’image de la résistance et comploter contre elle afin de lui retirer ses armes, pour acheter les allégeances et créer des fronts face à la résistance ; tout cela a échoué aussi. Tous ces plans étaient toutefois menés par l’ambassade des Etats-Unis. Il y a eu alors les assassinats, les opérations sécuritaires et ils ont échoué. Il y a eu ensuite la guerre universelle contre la Syrie, qui visait l’ensemble de l’axe de la résistance et la résistance au Liban. Ils ont échoué. Ils ont encore envoyé des kamikazes pour lancer des attentats-suicide dans la banlieue sud de Beyrouth et ils ont échoué. Ils ont aussi échoué dans la guerre du jurd qui a mené à la seconde libération et dont je parlerai dans quelques jours. Donc, ils ont échoué dans tout ce qu’ils ont entrepris, en politique, dans les médias, les insultes, la publicité, la propagande, la déformation, le financement...Nous nous souvenons tous des aveux de Jeffrey Feltman en 2008-2009, lorsqu’il a reconnu que son administration a versé 500 millions de dollars au Liban, uniquement pour éloigner les jeunes du Hezbollah et pour flétrir l’image de celui-ci. . Si je le pouvais, j’aurais montré à Feltman la courbe ascendante de l’appui au Hezbollah et le nombre grandissant de jeunes recrues. Je me souviens avoir déclaré dans une réunion interne que si je venais à dévoiler le nombre des effectifs du Hezbollah aujourd’hui, certains s’évanouiraient de terreur. Certains pourraient penser que le sayed est en train de lancer des menaces. Mais l’élément humain est bien plus important que la possession  d’armes et les moyens.

En tout cas, ils ont déjà essayé tout cela. Nous sommes aujourd’hui à une nouvelle étape qui consiste, je le rappelle à toucher les gens à travers leur vie quotidienne et leurs biens. Les Etats-Unis assument la totale responsabilité de ce fait. L’ambassade des Etats-Unis mène la bataille. Ne croyez pas qu’elle se contente de regarder et de rédiger des rapports. Elle se mêle de tout ! Elle intervient dans les compagnies de mazout, d’essence, de médicaments, avec les monopolisateurs, avec les ONG, les partis, les municipalités avec lesquelles elle a tissé des relations.

Après avoir échoué à provoquer une guerre civile au Liban, ( je dois le dire par souci de transparence, les Saoudiens ont tenté au cours des dernières années de provoquer une guerre civile. Ils ont échoué dans ce projet car comme on le dit, celui qui veut mener une guerre ne le peut pas et celui qui peut le faire ne le veut pas. Ils ont donc tenté de provoquer une guerre confessionnelle, politique ou même entre les régions. Ils ont beaucoup essayé de nous entraîner dans des confrontations internes. Mais ils n’ont pas pu) qu’ont-ils fait ? Ils ont eu recours à l’effritement. C’est ce qu’ils essayent de faire depuis le 17 octobre 2019, effriter cette société, les Etats, les partis, les forces politiques, les familles, les régions, les confessions et même les villages et les localités. Tout cela à travers le fait de rendre les conditions de la vie quotidienne très difficiles. A la place des combats de la guerre civile, entre un groupe et un autre, ou entre deux confessions ou communautés, ils ont décidé de pousser le frère à tuer ses frères, les familles à s’entredéchirer, les villageois à s’agresser mutuellement avec des couteux aux stations d’essence. Nous sommes supposés être au début de la crise. Demain, les gens vont se tirer dessus dans les boulangeries, dans les supermarchés  à cause des denrées alimentaires. Nous avons déjà eu un aperçu avec les produits subventionnés et ceux qui ne le sont pas, au sujet des médicaments. Que le pays plonge donc dans le chaos et alors nul n’aura la moindre influence sur quiconque. Mes frères et sœurs, ce que je dis aujourd’hui est destiné à tous les Libanais. Il ne s’agit plus de monter l’environnement populaire de la résistance contre elle. L’affaire est bien plus importante. Il s’agit désormais de frapper la société libanaise, de frapper la vie du Libanais, sa dignité, sa famille, son environnement. C’est ce que fait l’ambassade des Etats-Unis aujourd’hui. Après cela, nous arriverons à un moment où il sera interdit à l’Etat de faire quelque chose. L’essence arrive mais elle est immédiatement monopolisée ou vendue en contrebande. Faites quelque chose pour empêcher cela. C’est interdit. On sent que le pays est abandonné. Au cours des dernières semaines, les gens ont bougé, l’armée et les forces de sécurité ont bougé et nous les en remercions, mais c’est justement cette action qui est visée. Tout ce qui se passe n’est pas le fruit d’une simple coïncidence. Non. Il est demandé que l’Etat s’effondre, ainsi que la société, les communautés, les partis politiques. Ceux qui croient que c’est le Hezbollah qui est seulement visé, sont suspects. C’est sur tout le monde qu’on tire.

Lorsque les gens sont descendus dans la rue le 17 octobre et après cette date, s’agissait-il seulement d’une lutte contre la corruption, sous le slogan «  tous cela veut dire tous » ?  Ou bien est-ce dû au fait qu’après avoir désespéré des partis et forces politiques qui malgré les milliards de dollars dépenses sur eux pour qu’ils servent leur projet, les Américains  ont décidé de recourir aux ONG et aux associations de la société civile. Tout le monde est visé aujourd’hui et ce qui est demandé , c’est que nous arrivions à des troubles généralisés et que les gens se tirent dessus, s’entretuent pur qu’ils arrivent ensuite en sauveurs. Sous la pression  de la faim et des pénuries en tous genres ( essence, mazout, médicaments, farine, dévaluation de la monnaie, chaos, absence de sécurité minimale), ils parviennent à imposer leur gouvernement, à organiser des élections dont les résultats seront comme ils le veulent et ils imposeront le président de leur choix et tout ce qui convient à l’ennemi israélien. Il ne s’agit pas seulement d’imposer le tracé des frontières maritimes  qui leur permet de priver le Liban de son pétrole et de son gaz, dans un secteur qui en contient beaucoup, mais aussi de pousser le Liban vers la normalisation des relations avec «Israël», de le priver de son identité, de son histoire et de sa culture. C’est ce que veulent les Américains.

Nous considérons cela comme une guerre. Nous avons dit que nous sommes aujourd’hui dans une situation de confrontation. Tout au long de la période précédente, nous étions en train de proposer des solutions de rechange acceptables et possibles. Mais ce n’est pas le Hezbollah qui peut appliquer et exécuter ces solutions. Celles-ci ont besoin de l’Etat. Autrement dit ce n’est pas le Hezbollah qui peut ouvrir la voie aux compagnies chinoises pour qu’elles investissent dans le pays, bâtissent et assurent des emplois. Ce n’est pas le Hezbollah qui peut autoriser les compagnies russes à investir au Liban ni à ouvrir les horizons de l’Est. Tout cela c’est à l’Etat de le faire. Le Hezbollah ne peut pas prendre la place de la Banque centrale ni celle du gouvernement, ni conclure des accords pour construire des centrales électriques qui appartiennent à l’Etat. A la limite, il peut obtenir une licence et construire  une centrale électrique privée qui serait une compagnie commerciale. Mais il ne peut pas remplacer l’Etat.. ; De toute façon, on ne nous a jamais écoutés. Nous avons parlé de l’Iran et du fait qu’elle peut nous vendre en livres libanaises. Ils nous ont répondu que les Américains nous imposeront des sanctions, même sur la Banque centrale et même si les échanges se font en livres libanaises. ( Je dois dire qu’il y a dans ce pays, beaucoup d’ignorance et de beaucoup de rumeurs destinées à faire peur aux gens). Je rappelle donc qu’il n’y a plus de sanctions onusiennes sur l’Iran, celles-ci ont été levées après la conclusion de l’accord sur le nucléaire. Ce qu’il y a ce sont des sanctions américaines. Certes, elles suffisent parce que certains craignent les Américaines plus qu’ils ne craignent Dieu, et plus qu’ils ne craignent leur peuple. De toute façon, nous avons proposé des choix et des propositions, on ne nous a pas écoutés. Et le pays poursuit sa chute dangereuse. Nous avons dit que si nous y sommes contraints, nous essayerons d’acheter de l’Iran ou d’amener des aides de là-bas, qu’il s’agisse de carburants, de mazout, d’essence, de médicaments ou de produits alimentaires...Il y a eu aussitôt un tollé, et certains ont fait de la dérision, comme d’habitude, demandant s’il y a du mazout et des médicaments en Iran...Dans quel monde vivent ceux-là ? Que savent-ils ? Ils ne savent même pas faire la différence entre les sanctions de l’ONU et celles des Etats-Unis...

En tout cas, il y a eu une mauvaise estimation de la part de l’ambassade américaine et de l’administration de ce pays, basée =, selon les données en ma possession, sur des informations recueillies auprès de Libanais. A ma connaissance, l’ambassade des Etats-Unis a sondé de nombreux Libanais : est-ce possible ce que dit cet homme ? Va-t-il réellement  de l’essence et du mazout d’Iran ?  Ces Libanais lui auraient répondu qu’il s’agit de paroles en l’air. Il s’agit d’un simple avertissement. Les Américains ont donc été surpris par notre initiative.

Je suis contraint d’entrer dans ces détails et après je terminerai mon discours par la situation générale.

Pendant cette période, nous étions en train d’étudier la question avec nos frères en Iran. Nous voulions acheter et recevoir la marchandise. Il fallait qu’il y ait des hommes d’affaires, des sociétés, des gens loyaux qui n’ont pas de problèmes  à aider leur peuple. Car demain, les Etats-Unis peuvent mettre leurs noms sur la liste des sanctions. Ils doivent donc être prêts au sacrifice pour le Liban, car tous ne le sont pas. Certains sont prêts au sacrifice mais pas pour l’intérêt du Liban, ils sont prêts à tout pour que leur nom et celui des membres de leur famille ne figurent pas sur la liste des sanctions américaines... Il y a donc des gens au Liban qui ne craignent pas les conséquences de leur sacrifice pour le Liban. Ils sont même nombreux. Les préparatifs nous ont pris du temps. En même temps, nous attendions les développements dans le pays, car s’il y avait des solutions, nous aurions renoncé à ce projet, car nous ne tenons pas particulièrement à travailler dans le domaine de l’achat du mazout et de l’essence.

Au dixième jour, j’ai donc annoncé que le bateau devait appareiller dans quelques heures. Il est désormais en pleine mer. Aujourd’hui, je vous annonce que le second bateau  devrait appareiller dans quelques jours et d’autres suivront ; il ne s’agit plus d’un bateau, ou de deux ou encore de trois ; il s’agit d’un processus qui se poursuivra tant qu’il y aura de tels besoins au Liban. Nous ne comptons pas nous transformer en compagnie chargée d’importer et de vendre des produits pétroliers. Mais tant que le pays aura besoin de ces produits, nous poursuivrons cette mission. Celle-ci a un but : alléger les souffrances des citoyens.

Je voudrais préciser certains points.

D’abord, ce que nous importerons est destiné à tous les Libanais, à tous ceux qui résident sur le sol libanais. Ces produits n’arriveront pas seulement au Hezbollah, ni même aux seuls chiites ou encore à une seule région. Lorsque nous parlons des priorités, nous parlons des hôpitaux, de tout le Liban, des usines de fabrication de médicaments et de sérums dans tout le Liban. Lorsque nous parlons de boulangeries, nous parlons aussi de tout le Liban, non d’une partie, d’une région... Le but est d’aider  tous les Libanais de toutes les régions.

Ensuite, je voudrais rappeler que nous ne remplaçons pas l’Etat, ni dans ce domaine, ni dans d’autres. Concernant le dossier des produits pétroliers, il a une Banque centrale, un ministère de l’Energie, des installations  au Nord et au Sud, des compagnies, des stations, des lois etc.

Troisièmement, nous ne remplaçons pas  les compagnies qui importent les produits pétroliers  et qui les distribuent aux stations. Nous ne remplaçons pas non plus les stations, pour dire que le Liban a besoin chaque année de tel nombre de bateaux, par conséquent, le Hezbollah va les amener. Nous ne cherchons pas à remplacer les compagnies et nous ne sommes pas des concurrents. Nous avons juste vu que la pénurie de mazout et d’essence causait de lourdes souffrances  aux Libanais et pouvait entraîner une destruction sociale systématique, alors que l’Etat n’est pas en train de traiter cela ou alors il le fait lentement et avec peu d’efficacité. Nous nous sommes demandé si nous pouvions faire quelque chose. Nous avons alors décidé de prendre cette initiative. Les choses sont aussi simples que cela. Personne ne doit le considérer comme plus complexe et lui donner d’autres dimensions. Nous avons déclaré depuis le premier jour : notre peuple est humilié et nous ne pouvons pas voir cela sans essayer de faire quelque chose. C’est que nous cherchons à faire. Mais il ne nous est pas demandé d’importer la totalité de la quantité dont a besoin le peuple libanais. Nous voulons simplement importer une quantité acceptable, pour entrer sur le marché et augmenter ainsi l’offre alors que la demande est actuellement bien plus grande. Ce qui permettra de réduire la pression sur les compagnies et sur les stations et de casser le marché noir, car ce marché est sans humanité et sans cœur. Je ne veux pas en dire plus. Lorsque le bidon d’essence atteint, comme me l’ont dit des frères, 650000LL, et le galon de mazout 500000LL, c’est que celui qui les vend n’a pas de cœur. C’est un voleur. Nous voulons donc casser le marché noir et ces prix qui dénotent une grande avidité...Nous voulons donc alléger les souffrances des gens. Voilà vers quoi nous allons.

Dans d’autres domaines, là où nous pouvons aider, nous le ferons. Concernant certains détails, notamment quand arriveront les bateaux et où ils  accosteront, nous en parlerons ultérieurement. Je voudrais simplement vous dire que tout se fera sur la base de critères clairs et transparents. Je les annoncerai en temps voulu. En même temps, nous continuons à demander à l’Etat d’assumer ses responsabilités. Nous demandons aujourd’hui qu’un gouvernement  soit formé pour assumer les responsabilités. Nous continuerons de réclamer que l’Etat garde un œil sur la Banque centrale, sur les stations, sur les monopolisateurs et sur les contrebandiers. Hier, un pas acceptable a été accompli en calculant les subventions sur la base d’un dollar à 8000LL jusqu’à la fin du mois de septembre. C’est bien mais cela ne suffit pas. Il faut mettre la main sur les quantités stockées. J’ai reçu un rapport  aujourd’hui qui dit que les compagnies d’importation reconnues par l’Etat stockent dans des réservoirs des millions de litres d’essence et des dizaines de millions de litres de mazout. (Cela sans parler de ce que les gens stockent chez eux). Et on vous dit ensuite : nous n’avons rien pour distribuer aux stations, car les bateaux sont postés au large des côtes libanaises. Il s’agit de rapports officiels  de l’armée et des forces de sécurité. Même les stations dissimulent des stocks pour pouvoir les vendre sur la base des nouveaux tarifs. Même le calcul sur la base de 8000LL ne leur convient pas car il devra durer jusqu’à la fin du mois de septembre. Ce qui fait qu’après cela, les prix devraient monter encore, jusqu’à 200, 300 ou même 400000LL...

Ce pas doit être complété. Je répète donc ce que j’ai dit au dixième jour de Achoura, que ce soit selon la religion ou selon les lois, les monopolisateurs, ceux qui insistent pour monopoliser les produits de base doivent être arrêtés. Il faut se rendre sur place, dans les stations et les compagnies pour voir qui cache et emmagasine les produits et continue de le faire, tout en faisant aussi des bénéfices énormes, inimaginables. Celui-là ne sera pas effrayé par la confiscation de ses produits. Il faut le jeter en prison et qu’il y croupisse. Cela seulement le poussera à ne plus agir ainsi et constituera une leçon pour les autres. Je parle ici des monopolisateurs et des contrebandiers. Car le pays est dans une situation dangereuse.

Nous continuerons à demander au gouvernement d’assumer ses responsabilités. Nous lui demandons de chercher à alléger les souffrances des citoyens. Désormais, il y a une loi pour la carte de financement. Il faut maintenant que le gouvernement publie les décrets d’application. Il faut aller à l’exécution. Le 26 septembre, un crédit sera accordé au Liban. Il peut être utilisé pour financer cette carte. Avec un peu de savoir-faire, vous pouvez commencer dès maintenant à alléger les souffrances des gens. Nous réclamons cela et nous continuerons à chercher des solutions de rechange. L’essentiel c’est de continuer à assumer les responsabilités.

Le pas que nous avons accompli a certainement laissé un grand écho dans le pays et dans la région. Vous avez entendu bon nombre de commentaires et de réactions. Je n’ai pas le temps d’en parler ; je voudrais juste m’arrêter sur un point important. Juste après le discours que j’ai prononcé, l’ambassadrice des Etats-Unis a annoncé avoir contacté le chef de l’Etat qu’il y a deux projets sur lesquels elle travaille et qui pourraient alléger les peines des gens. Le premier c’est le gaz égyptien qui passe par les installations jordaniennes ( certains ont dit qu’il passe par la Palestine occupée, mais c’est faux. D’ailleurs nul ne l’accepterait au Liban). Ce gaz passerait donc via la Jordanie et delà vers la Syrie et de là vers le Nord du Liban. Il devrait aider les centrales électriques du Nord à produire de l’électricité et augmenter ainsi le courant. C’est très bien. Mais le plus important dans ce projet c’est qu’il y a un allègement de la loi César qui impose le blocus à la Syrie et empêche toute transaction avec elle. En parlant du gaz égyptien, il faudra donc parler de la Syrie, avec l’Etat syrien qui voudra lui aussi profiter de ces mesures. Le second projet consiste à amener de l’électricité de la Jordanie. Car ce pays possède des usines de production de courant. Là aussi, il faudra prendre l’électricité de Jordanie et l’amener au Liban via la Syrie. De la sorte, nous serions en train de traiter une bonne partie du problème du courant au Liban. C’est certainement très important si cela réussit. Vous voyez, nous sommes objectifs  et nous disons bienvenue au gaz égyptien et à l’électricité jordanienne et de tous les projets qui nous permettent d’avoir du courant. Nous ne sommes ni rancuniers ni mesquins. Nous voulons que notre pays sorte de cette crise et toutes les aides sont les bienvenues. Pendant ces quelques jours, on nous a accusés de vouloir amener du mazout et de l’essence iraniens. Certains ont dit : OK faites-en de même avec vos amis. Nous répétons aujourd’hui : oui, faites-en de même avec vos amis et nous dirons merci. Nous n’avons aucun problème à cela. Pour nous, alléger les souffrances des gens et celles de notre pays passe avant tout, loin des considérations et des acquis politiques.

Ces deux projets ont donc été annoncés par l’ambassadrice des Etats-Unis. Il y a eu une polémique au sujet de cette annonce pour voir si elle est une réponse à mon discours de Achoura ou non. Ce n’est pas important. Par contre, ce qui l’est et que doivent savoir les Libanais, c’est que ce dossier prend du temps à se réaliser et tout cela n’a pas été accompli (j’ai demandé à des experts qui disent que cela peut prendre 6 mois, car certaines installations sont rouillées et ont besoin d’entretien). Deuxièmement, l’ambassadrice ne paie pas un sou de sa poche. Les Américains vont négocier avec la Banque mondiale pour qu’elle finance le projet. Ce qui risque aussi de prendre du temps. Troisièmement, il faut parler avec la Syrie pour réaliser ce projet. Cela signifie-t-il qu’ils vont passer outre la Loi césar ? Peuvent-ils le faire sans l’approbation du Congrès ? En tout cas, les Américains font difficilement des exceptions à la Loi César. Cela aussi a besoin de temps. Négocier avec la Syrie ne peut pas se faire sous la table et dans l’obscurité. Il faut que cela se fasse dans le respect. L’Etat libanais doit officiellement demander à la Syrie et négocier avec elle pour le passage du gaz et de l’électricité. Cela aussi exige du temps.

Pourquoi dans ce cas, l’ambassadrice a fait cette annonce maintenant, Elle nous vend des promesses et des illusions. Soit. Si ces promesses se réalisent, nous ne serons pas dérangés. Au contraire, nous en serons heureux. Nous considèrerons que nous avons gagné car cela signifie que le blocus imposé au Liban est brisé. Cela signifie aussi que le blocus américain imposé à la Syrie a été partiellement brisé. Les propos de l’ambassadrice lui font du tort. Tous les Libanais que ces deux projets ont été lancés il y a des années. Les Egyptiens et les Jordaniens  s’étaient déclarés prêts, même le problème avec la Syrie pouvait être réglé, mais ce sont les Américains qui avaient posé un véto. Si vous prenez ce que dit l’ambassadrice des Etats-Unis à l’envers, vous découvrirez que c’est la preuve que ce sont les Américains qui empêchent les Libanais d’avoir du courant, depuis des années. Maintenant, ils vous autorisent à en avoir. Dans tous les cas, cela les condamne.

En tout cas, je crois que si l’ambassadrice, son administration et ses alliés veulent arrêter l’arrivée du bateau (je dois désormais parler d’un convoi, car d’autres bateaux suivent), il y a des moyens plus rapides que ceux-là. Ils doivent payer de leur poche au lieu de mendier de la Banque mondiale pour nous. Ce serait bien plus facile et rapide (les projets dont l’ambassadrice a parlé exigent près d’un an pour se réaliser). Il suffirait qu’ils lèvent le véto. Des Etats dans le monde et au Golfe (je ne parle pas de l’Arabie. Ce pays ne donne pas un sou s’il ne peut pas l’exploiter politiquement. L’Arabie a adopté une position dure à l’égard du Liban  car elle y a versé 20 milliards de dollars et elle n’a rien obtenu en contrepartie. C’est toute l’histoire en toute franchise). Il y a donc des Etats dans le Golfe prêts à nous aider. Des Etats dans le monde sont aussi prêts à nous aider : déposer des fonds dans la Banque centrale pour l’aider, accorder des crédits, faire des dons, investir...Beaucoup d’Etats sont prêts à faire cela, mais ce sont les Américains qui posent des vétos. Ce sont des informations. Je ne vais pas citer les Etats pour ne pas les mettre en difficulté. Ces Etats nous ont parlé et nous ont dit qu’ils étaient prêts à aider, mais il y a un problème, le véto américain, ainsi que les sanctions américaines. Si vous voulez vraiment aider le Liban, Mme l’ambassadrice, dites à votre administration de lever le véto. Nous ne voulons ni votre argent, ni votre médiation, ni vos efforts, ni vos contacts. Juste dites au monde que vous n’avez aucun problème. Celui qui veut aider le Liban, peut le faire. Est-ce si difficile que cela ? Si vous voulez réellement aider le Liban, faites cela.

En tout cas, nous sommes au cœur de la bataille. Il nous faut de la patience et la clarté de la vision, comme je l’ai dit dans le discours du dixième jour de Achoura. Nous devons nous supporter les uns les autres, être sages, rationnels, conscients de la collectivité, éveillés. Nul ne doit considérer  que s’il y a un chaos social dans telle ou telle localité, cela ne le concerne pas. Certes, nous ne devons pas porter les armes les uns contre les autres, ni traiter les problèmes de façon sécuritaire. Nous parlerons de cela avec l’Etat. Par contre, nous devons parler ensemble, calmer les gens, les réconcilier entre eux, apaiser le climat pour pouvoir passer cette épreuve collective.

Je voudrais encore évoquer un sujet. Chaque jour, nous apprenons la nouvelle de la mort d’un nouveau martyr suite à la tragédie de Tleil. Hier, il y en avait de nouveaux et chaque jour des blessés meurent. Mais ce qui m’étonne c’est comment, une tragédie de cette ampleur peut-elle quelques jours à peine devenir du passé ? Où en est l’enquête ? Qui en est responsable ? Qui prend des nouvelles des victimes ? Qui suit le dossier ? Qui s’occupe des blessés et des familles des martyrs ? C’est certes la responsabilité de l’Etat. nous cherchons un moyen de les contacter sans susciter des susceptibilités. Nous ne voulons pas avoir l’air, dans certaines régions, de faire des surenchères ou de chercher à faire de la politique. Nos sentiments à l’égard de ces familles éprouvées, les blessés et les proches des martyrs, sont humains et fraternels. Lorsque j’ai dit que nous sommes à leur service, je le pensais vraiment. Mais nous n’avons pas pris les devants pour ne pas que certains croient que nous cherchons à les concurrencer. Aujourd’hui, si j’évoque cette tragédie, c’est uniquement sous l’angle de l’enquête et de la nécessité de définir les responsabilités pour qu’elle ne se reproduise pas. Je le répète, l’Etat doit assumer ses responsabilités envers les familles des martyrs et les blessés...

Cette bataille, nous la poursuivrons ensemble et nous la gagnerons. Au final, nos ennemis, et en particulier les Américains et ceux qui sont avec eux, découvrirons que leurs pertes politiques, populaires, économiques et autres ( eux et leurs instruments au Liban) seront très élevées et malgré cela, elles n’ont pas réussi à affaiblir cette résistance, ni à ébranler sa détermination et sa volonté. Les nationalistes au Liban - et je ne parle pas ici d’un groupe précis ou d’un parti- ne s’agenouilleront pas et n’accepterons pas l’hégémonie et les conditions américaines et israéliennes. Les ennemis du Liban découvriront qu’ils sont entrés dans un projet qui ne donne aucun résultat. Au contraire, le sort se retournera contre le sorcier. La résistance après la guerre de juillet est plus forte qu’avant cette guerre. Vrai ou non ? Selon tous les critères possibles, elle est plus forte. Dans toutes les batailles menées contre la résistance, celle-ci a réussi à préserver sa présence et à en sortir plus forte. Je vous dis aujourd’hui, ce sera la même chose, inchallah grâce à votre patience, votre éveil, votre ténacité et votre foi. Ensemble, nous chercherons des solutions de rechange, nous travaillerons jour et nuit pour cela et nous remporterons cette bataille. Ils échoueront et nous en sortirons plus forts. Nous aboutirons à la conclusion suivante : il ne faut pas regretter le mal qui nous arrive car il peut en sortir du bien. Le résultat auquel nous souhaitons aboutir c’est que nous soyons convaincus, nous tous les Libanais qu’il est temps d’aller vers une économie de production, au lieu de vivre sur les dettes, les crédits et les aides. Il ne faut pas que la clé des fonds soit entre les mains de nos ennemis. Comptons sur nous-mêmes, sur notre terre, sur notre eau, nos ressources, notre pétrole et notre gaz. Je vais vous dire plus que cela. S’il y a des compagnies qui n’osent pas  prospecter  par crainte d’Israël ou des sanctions américaines, nous sommes prêts à amener une compagnie iranienne qui a une large expérience dans ce domaine pour prospecter le pétrole et le gaz au large de nos côtés. Et que les Israéliens la bombardent ! Le pétrole et le gaz au large de nos côtes doit sortir. Il ne doit pas rester sous la terre et sous la mer. Ils nous mentent. Ils nous mentent lorsqu’ils disent que dans certains blocs il n’y a rien, ou pas assez pour être exploité commercialement. C'est un mensonge. Comment croire qu’il y a du pétrole et du gaz dans les côtes palestiniennes cypriotes, face à la Syrie et face à la Turquie et juste au Liban, il n’y en a pas ?! Dans toute la Méditerranée, les parties concernées se battent tant elle renferme des ressources gazières importantes. Juste devant les côtes libanaises, il n’y aurait donc rien ? Peut-on croire cela ?  C’est de la géologie et de la géographie, pas de la politique. Il faut donc cesser d’importer ce que nous possédons.

Je propose donc au prochain gouvernement d’accepter que des compagnies qui ne craignent ni les bombardements israéliens ni les sanctions américaines viennent prospecter chez nous. Cela nous évitera d’avoir à importer du gaz et du pétrole et au contraire, nous pourrions en vendre. Nous devons aller dans cette direction. Nous devons devenir un pays productif, sur le plan agricole, industriel, sur le plan pétrolier. Aujourd’hui, notre peuple est assis et il regarde vers la mer, il attend les bateaux  des compagnies  qui attendent elles aussi les crédits de la Banque centrale, même les bateaux iraniens chargés de mazout et d’essence... Est-ce possible que notre peuple n’ait plus rien affaire que d’attendre en regardant la mer ?

En tout état de cause, cela fait partie de la bataille. Nous pouvons la mener. Nous ne sommes pas seuls. Je le dis toujours faisons appel à nos amis pour le bien du Liban. Nous avons fait appel à nos amis, l’Iran et la Syrie, pour le bien du Liban, pour la libération de la terre, pour infliger une défaite à l’ennemi israélien, pour libérer nos otages, protéger le Liban des ambitions israéliennes et dans beaucoup d’autres choses. Même dans ce dossier, et en dépit des situations difficiles que traversent l’Iran et la Syrie, nous faisons appel à nos amis pour sauver notre pays, le protéger et préserver la dignité des gens. Pourquoi les autres n’en font-ils pas de même avec leurs amis ? Qu’avez-vous fait, vous et vos amis, pour le Liban et pour son peuple ? Montrez-moi ce que vous avez fait ?

En tout cas, en ce qui nous concerne, ni les menaces, ni les accusations, ni les déformations ne changeront rien à notre volonté. Au contraire, cela va renforcer notre détermination. Je vous le dis, nous entrons dans cette bataille avec espoir et fermeté et avec la conviction que nous allons gagner. Nous comptons sur Dieu et sur nous et nous sommes convaincus que Dieu ouvrira de nouveaux horizons que personne ne pouvait imaginer, devant le Liban. Cela s’est passé ainsi sur le plan militaire. Nous en avons eu la preuve avec les martyrs, dont le chef Abbas Yatama. De nos maisons modestes, de nos ceintures de misère comme aimait à les appeler l’imam Moussa Sadr (que Dieu le ramène sain et sauf), des régions ignorées par l’Etat et négligées sortent des jeunes et des hommes qui deviennent des héros  et qui changent la situation et font face aux généraux  du monde. C’est l’œuvre de Dieu. C’est Lui qui nous apprend et nous montre le chemin. C’est Lui qui ouvre les horizons. Nous avons toujours fait appel à Lui, pendant la guerre de juillet et à d’autres moments. Et Il nous a toujours ouvert la porte. C’est dans cet esprit et avec ces convictions que nous avons mené toutes nos batailles et nous les avons remportées. Nous avons maintenant 40 ans dans cette expérience et dans ce parcours et chaque année, il y a une nouvelle épreuve et une nouvelle expérience. Nous continuons à avancer en nous tournant vers Dieu. Nous comptons sur nous, sur Dieu et sur nos amis. Ayons confiance et allons de l’avant ...

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