Aéroport de Kaboul: plusieurs morts dans deux explosions, la crise tourne au scénario catastrophe pour Biden
Par AlAhed avec sites web
Deux explosions se sont produites aux abords de l’aéroport de Kaboul en Afghanistan, alors que les évacuations se poursuivent pour fuir les talibans. L’une d’elles est due à un attentat suicide. Cette attaque a été revendiquée par la branche de "Daech" en Afghanistan sur son compte Telegram, selon Reuters.
La fin de la mission en Afghanistan, avec la mort de douze soldats américains, vire au scénario catastrophe pour Joe Biden, confronté à sa plus grave crise et comme paralysé par une situation qu'il n'avait pas vu venir.
Le 46e président des États-Unis s'est exprimé jeudi soir, plusieurs heures après la double attaque à proximité de l'aéroport de Kaboul -- la plus meurtrière pour les militaires américains depuis août 2011. Lors de cette allocution, Joe Biden a rendu hommage aux soldats tués avant d'assurer que tout serait mis en oeuvre pour traquer les auteurs de l'attaque : «Nous avons des raisons de penser que nous savons qui ils sont et nous allons trouver un moyen de les traquer dans le cadre d'une grande opération militaire où qu'ils soient». Le président a affirmé que les opérations d'évacuation se poursuivaient et a de nouveau confirmé qu'il respecterait la date butoir du 31 août pour le retrait des troupes américaines, malgré les critiques qui l'appellent, y compris au sein de son parti, à rester plus longtemps si nécessaire pour achever l'évacuation.
Une soixantaine de patients blessés
Le bilan est incertain. Selon l’agence Reuters, un attentat suicide a fait au moins 13 morts ce jeudi 26 aout près de l’aéroport de Kaboul en Afghanistan. D'après l'AFP, il y a au moins cinq morts et une dizaine de blessés, dont des Américains. Depuis 12 jours et la prise de pouvoir des talibans, des milliers d’Afghans se massent autour du site pour tenter de fuir le mouvement. L’explosion a eu lieu près de l’Abbey Gate : il s’agit de l’un des trois points d’accès de l’aéroport de la capitale. Une autre explosion a lieu non loin, à l’hôtel Baron. «Je confirme que l'explosion à Abbey Gate est due à un attentat complexe qui a fait un certain nombre de victimes américaines et civiles», écrit John Kirby, le porte-parole du Pentagone.
«Aucun soldat, policier ou diplomate français n’avait été engagé aujourd’hui à Abbey Gate», écrit sur Twitter l’ambassadeur de France en Afghanistan, qui va être rapatrié en France. Le Pentagone confirme qu'il y a plusieurs victimes américaines.
D’après le compte Twitter de l'ONG italienne Emergency, à 17h30 (heure française), au moins une soixantaine de patients blessés ont été pris en charge. Sur Twitter, le journaliste Barzan Sadiq diffuse plusieurs photos, quelques minutes après l'explosion. Des victimes, certaines en sang, sont transportées avec des brouettes.
En Grande-Bretagne, le premier ministre Boris Johnson convoque une réunion de crise. La chancelière allemande Angela Merkel dénonce un attentat «absolument ignoble». Ce jeudi matin, un ministre britannique déclarait que la menace terroriste était «très sérieuse» et «imminente». Plusieurs pays, dont les États-Unis et l’Australie, ont déconseillé à leurs ressortissants de rejoindre l’aéroport.
La course contre la montre pour évacuer un maximum d'afghans de Kaboul se poursuit. Les talibans exigent que la date de 31 août signe la fin des opérations.
«L'Émirat islamique condamne fermement le bombardement de civils à l'aéroport de Kaboul, qui a eu lieu dans une zone où les forces américaines sont responsables de la sécurité. L'Émirat islamique porte une attention particulière à la sécurité et à la protection de son peuple» écrit de son côté sur Twitter le porte-parole des talibans.
Emmanuel Macron souhaite continuer le rapatriement d'Afghans
En déplacement en Irlande, le président français Emmanuel Macron a réagi lors d’une conférence de presse : «Au moment où je vous parle, nous sommes confrontés à cette situation extrêmement tendue qui nous conduit à nous coordonner avec nos alliés américains.» Il poursuit : «Appelez chacune et chacun à la plus grande prudence dans un contexte que nous ne maîtrisons pas.
Néanmoins, je tiens ici à redire que c’est l’honneur de la France depuis le début de procéder à des évacuations, de protéger et nous continuerons de le faire.»