L’ONU appelle la Pologne à accepter les migrants bloqués à la frontière avec la Biélorussie
Par AFP
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (UNHCR) a appelé la Pologne à accueillir un groupe de migrants du Moyen-Orient qui restent bloqués à la frontière avec le Bélarus depuis plus de deux semaines.
L'UNHCR s'est dit «préoccupé par les informations alarmantes» concernant ce groupe, et a appelé «les autorités polonaises à accorder l'accès au territoire, une assistance médicale immédiate, une aide juridique et un soutien psychologique à ces personnes», a déclaré Christine Goyer, représentante d'UNHCR en Pologne, dans un communiqué.
Une clôture en construction
Il y a environ quinze jours, une trentaine de migrants ont installé un campement de fortune à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, Varsovie refusant de les laisser entrer sur son territoire. Ils sont surveillés d'une part par les gardes-frontières bélarusses et de l'autre par les forces de l'ordre polonaises. Selon ces dernières, 24 migrants étaient toujours présents sur place mardi.
«Tous les États ont le droit de gérer leurs frontières conformément au droit international, mais à condition de respecter les droits de l'Homme, y compris le droit d'asile», a indiqué Christine Goyer, ajoutant que selon la Convention de 1951 sur les réfugiés, signée par la Pologne, «les demandeurs d'asile ne devraient jamais être pénalisés, même pour le franchissement irrégulier de la frontière».
Des milliers de migrants - principalement originaires du Moyen-Orient - ont traversé la frontière entre la Biélorussie et les pays membres de l'UE, la Lettonie, la Lituanie et la Pologne, ces derniers mois. Bruxelles estime que l'afflux est délibérément dirigé par le régime de Minsk en représailles contre les sanctions européennes, la Pologne le qualifiant d'«attaque hybride» contre l'UE.
La Pologne a indiqué qu'elle n'autoriserait pas les migrants à entrer sur son territoire, le premier ministre Mateusz Morawiecki déclarant que ce serait céder au «chantage» de l'homme fort bélarusse Alexandre Loukachenko. Lundi, la Pologne a annoncé qu'elle allait ériger une «solide clôture» de barbelés, haute de 2,5 mètres, à la frontière polono-bélarusse et y augmenter ses effectifs militaires pour empêcher les migrants de pénétrer sur son territoire.