Afghanistan: les talibans tout près de Kaboul, les Occidentaux évacuent
Par AlAhed avec AFP
Les talibans étaient presque arrivés aux portes de Kaboul vendredi, continuant leur implacable progression en Afghanistan, d'où de nombreux pays, dont les Etats-Unis, vont évacuer en catastrophe leurs ressortissants et diplomates.
Un premier contingent de US Marines destinés à sécuriser les évacuations est arrivé à l'aéroport de Kaboul, et l'ambassade des Etats-Unis a ordonné à son personnel de détruire les documents sensibles et symboles américains qui pourraient être utilisés par les talibans "à des fins de propagande".
L'essentiel du nord, de l'ouest et du sud de l'Afghanistan est maintenant sous leur coupe. Kaboul, la capitale du pays, Mazar-i-Sharif, la grande ville du nord, et Jalalabad (est) sont les trois seules grandes villes encore sous le contrôle du gouvernement.
Les Etats-Unis ont précisé qu'ils étaient prêts à évacuer par voie aérienne des "milliers de personnes par jour", tout en estimant que Kaboul ne faisait pas face à une "menace imminente".
Plusieurs pays, dont les Pays-Bas, la Finlande, la Suède, l'Italie et l'Espagne, ont également annoncé vendredi la réduction au strict minimum de leur présence dans le pays, ainsi que des programmes de rapatriement de leurs employés afghans.
L'Allemagne annonçait elle aussi qu'elle allait réduire son personnel diplomatique "au minimum absolu".
D'autres, dont la Norvège et le Danemark, ont préféré fermer provisoirement leurs ambassades.
La Suisse, qui n'y dispose pas d'ambassade, a annoncé le rapatriement de quelques collaborateurs helvétiques et d'une quarantaine d'employés locaux.
Trois jours de réunions internationales à Doha, au Qatar, se sont achevés cette semaine sans avancée significative, et les talibans risquent de n'être nullement enclins au compromis tandis que les autorités leur ont proposé "de partager le pouvoir en échange d'un arrêt de la violence", selon un négociateur gouvernemental aux pourparlers de Doha, qui a requis l'anonymat.
Vendredi, le gouvernement canadien s'est dit prêt à accueillir 20.000 réfugiés afghans, dans le cadre d'un nouveau programme d'immigration visant les "personnes particulièrement vulnérables", notamment les femmes dirigeantes, les défenseurs des droits humains, les minorités religieuses persécutées ainsi que les journalistes.