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Nigeria: après plus de 5 ans derrière les barreaux, cheikh Zakzaky libéré

Nigeria: après plus de 5 ans derrière les barreaux, cheikh Zakzaky libéré
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Par AlAhed avec agences

Derrière les barreaux depuis plus de cinq ans, le dirigeant de la minorité chiite du Nigeria, cheikh Ibrahim Zakzaky, et sa femme ont été relaxés mercredi par le tribunal de Kaduna (Nord) et ont retrouvé la liberté.

«La Cour a relaxé et acquitté le cheikh Ibrahim Zakzaky et sa femme de toutes les accusations portées contre eux. Ils ont été libérés aujourd'hui», a déclaré à l'AFP l'un de ses avocats, Sadau Garba.

Le journal nigérian Veingard a rapporté qu’au cours de l’audience, qui a duré environ 8 heures, le juge a rejeté les fausses accusations contre cheikh Zakzaky et sa femme, qui comprenaient le trouble à l’ordre public et l’établissement d’un rassemblement illégal, et les a acquittés.

Cheikh Zakzaky, fondateur du Mouvement islamique du Nigeria (MIN), était détenu avec son épouse Zeenah Ibrahim depuis décembre 2015, lors d’une attaque de l’armée et des forces de police contre sa maison et une Husseiniya à Zaria (Nord). L'armée avait tiré, faisant plus de 350 martyrs, pour la plupart des chiites non armés, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Pour justifier la répression, les militaires avaient accusé les membres du MIN d’avoir voulu «tendre une embuscade au chef de l’armée».

Les victimes avaient ensuite été enterrées dans des fosses communes et des centaines de chiites avaient été arrêtés.

Certaines sources ont déclaré que le nombre de martyrs dans cet incident, qui a coïncidé avec la commémoration de la quarantaine de l’Imam Hussein (PSL), s’élevait à près de 2 000 martyrs.

Dans cette attaque, cheikh Zakzaky a été grièvement blessé et trois de ses enfants sont tombés en martyre, tandis que trois autres sont tombés en martyre un an plus tôt, c’est-à-dire lors de la commémoration de la Journée internationale d’al-Qods en 2014, par la police nigériane.

Amnesty International, qui a dénoncé sur Twitter la «détention illégale» du cheikh Zakzaky, s’est demandée si celle-ci ne s’inscrivait pas dans une «tentative pour dissimuler les crimes atroces commis par les membres des forces de sécurité à Zaria en décembre 2015».

Un rapport officiel de l’Etat de Kaduna avait en effet reconnu que l’armée avait agi de manière disproportionnée et que les militaires impliqués devaient être punis, mais aucun n’a jamais été poursuivi.

Par ailleurs, fin 2016, un tribunal fédéral avait jugé illégale la détention du chef religieux et ordonné sa libération. Mais cette décision n’avait jamais été exécutée.

«Une victoire de la persévérance», selon le MIN

Apres avoir annoncé leur libération, Sadau Garba a souligné que le couple va «certainement demander des dommages et intérêts au gouvernement de l’Etat de Kaduna pour toutes les privations et les souffrances subies».

Cependant, le représentant du parquet, Dari Bayero, a indiqué que «cela ne signifie pas qu’ils ne peuvent plus être poursuivis. (…) Nous allons certainement présenter des accusations en appel».

«Ce jugement ne leur donne pas seulement raison, ainsi qu’à tous les membres du MIN au Nigeria, mais il est aussi une victoire de la persévérance face à l’extrême persécution», a réagi le MIN dans un communiqué avant d’ajouter: «C’est une victoire de la vérité et de la justice contre la tyrannie et l’impunité».

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