Un réseau franco-israélien d’escroquerie aux diamants démantelé
Par AlAhed avec AFP
Plus de 800 diamants cachés sous un lit et 1 200 victimes recensées: un réseau d'escroquerie franco-israélien spécialisé dans les investissements frauduleux dans les diamants a été démantelé par la police française après plusieurs années d'enquête, a-t-elle indiqué mercredi.
L'enquête démarre en 2017 par une escroquerie aux faux virements dont est victime le club de foot de la ville Angers (Ouest).
Les investigations menées à partir de ce dossier vont permettre de «mettre à jour un réseau d'escrocs piloté depuis Israël, dont la spécialité est la création de plateformes internet proposant des investissements frauduleux dans le diamant», a expliqué Anne-Sophie Coulbois, cheffe de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).
Au total, 27 personnes ont été inculpées et plus de 1 200 victimes françaises ont été identifiées. Le préjudice global de l'escroquerie est estimé à plus de 30 millions d'euros et 4,5 millions d'euros d'avoirs criminels - principalement des espèces et des comptes bancaires - ont été saisis.
Les escrocs démarchaient les victimes pour leur «faire acheter de manière fictive des diamants, pas pour le bijou, mais pour le placement», détaille Anne-Sophie Coulbois.
«La plupart des gens ne voient jamais le diamant, ils le choisissent sur internet de manière virtuelle» en pensant «qu'il est conservé par les escrocs et qu'il prend de la valeur au fil du temps», ajoute-t-elle.
En 2019, après une première vague d'arrestations en France, des auditions et perquisitions en Israël permettent aux enquêteurs de découvrir «sous le lit d'un des mis en cause plus de 800 diamants», pour un poids total de 27 kilos et une valeur estimée entre 500 000 et un million d'euros. Leur valeur est "bien inférieure aux sommes versées par les victimes", précise la commissaire.
Les enquêteurs français se sont rendus la semaine dernière en «Israël» pour récupérer les pierres qui seront restituées aux victimes.
L'enquête a aussi permis de démanteler le circuit de blanchiment utilisé. «Les fonds virés par les victimes passaient de comptes en comptes jusqu'à arriver en Chine et à Hong Kong», raconte la commissaire. Ensuite, «des commerçants chinois peu scrupuleux, établis en France, remettaient en espèces au réseau franco-israélien la compensation de ce virement reçu en Chine», explique-t-elle.