France: une adolescente tuée par balle, «victime collatérale» selon la police
Par AlAhed avec AFP
Une jeune fille de 17 ans a été tuée dans la nuit de jeudi à vendredi à Septèmes-les-Vallons, près de Marseille. A priori, ces tirs ne la visaient pas.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, «peu avant minuit», les secours ont été appelés pour «porter assistance à trois personnes victimes de tirs d'armes à feu alors qu'elles se trouvaient stationnées dans un véhicule» à Septèmes-les-Vallons, a précisé la procureure de Marseille Dominique Laurens dans un communiqué.
La conductrice a été retrouvée «indemne mais très choquée» et le passager avant grièvement blessé. A l'arrière du véhicule, une jeune fille de 17 ans, «très grièvement blessée». Elle est morte lors de son transfert à l'hôpital.
Six homicides en deux semaines
Cette jeune fille, qui n'était pas connue des services de police, est une «victime collatérale», a précisé une source policière, confirmant une information de La Provence.
En revanche, le passager avant âgé de 21 ans, lui, était «clairement visé et très défavorablement connu des services de police», a précisé Rudy Manna, secrétaire départemental du syndicat Alliance dans les Bouches-du-Rhône, évoquant son «pedigree important».
Selon M. Manna, ce jeune homme avait rendez-vous hier soir pour récupérer une importante somme d'argent quand les faits ont eu lieu.
Selon les premiers éléments de l'enquête, confiée à la police judiciaire, deux hommes cagoulés ont tiré sur le véhicule avec des armes longues, a précisé le parquet de Marseille, qui s'est saisi de l'affaire au titre de la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs).
En à peine deux semaines, six personnes (cinq hommes et cette jeune fille) ont été tuées à Marseille dans des homicides pour la plupart apparemment liés au trafic de stupéfiants.
Une «Recomposition en cours»
Depuis deux semaines, Marseille a connu une «flambée» de violence, comme le reconnaissait en début de semaine le directeur de la zone Sud de la police judiciaire Eric Arella, tout en insistant sur une tendance «clairement baissière» à plus long terme.
Quatorze personnes ont été tuées par arme à feu depuis le début de l'année dans la cité phocéenne, dont six dans des règlements de compte liés au trafic de drogue (dont la définition est pour les services de police très précise) selon un décompte de la préfecture de police.
«Il y a une recomposition en cours» entre rivaux dans le trafic de drogue, a analysé vendredi devant la presse la préfète de police des Bouches-du-Rhône Frédérique Camilleri, ajoutant toutefois qu'il était encore «trop tôt» pour expliquer l'homicide de la nuit précédente.
Pointant aussi «la responsabilité des consommateurs (de drogue) qui alimentent ces trafics», la préfète a aussi insisté sur le travail mené avec la procureure de Marseille sur la question des armes en circulation dans la zone.
«Les mannes financières du trafic sont tellement énormes que les jeunes préfèrent une espérance de vie de 25 ans en gagnant énormément d'argent que vivre 75 ans en gagnant le Smic», a déploré de son côté Rudy Manna.
En visite à Marseille en février, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait annoncé un renfort en policiers dans la ville et dans les Bouches-du-Rhône, notamment pour lutter contre le trafic de drogue, un combat érigé en «mère de toutes les batailles».