Poutine reproche aux réseaux sociaux mondiaux d’«envoyer balader» la Russie
Par AlAhed avec agences
Vladimir Poutine lance un lourd avertissement aux géants mondiaux des réseaux sociaux. Le chef d'Etat leur a reproché de ne pas respecter la loi et d'«envoyer balader» la Russie, tout en assurant qu'ils ne seraient pas bloqués, alors que le ton monte avec eux depuis plusieurs mois.
«Nous n'avons pas prévu de bloquer quoi que ce soit, nous allons collaborer avec eux. Mais il y a des problèmes, ils nous baladent lorsqu’ils ne se conforment pas à nos exigences et aux lois russes», a déclaré le président russe au cours de sa grand-messe annuelle télévisée de questions-réponses avec la population.
Poutine répondait à un jeune homme présenté comme étant «blogueur» demandant si les réseaux sociaux populaires, tels que le chinois TikTok et le russe ayant son siège à Dubaï Telegram, allaient être bloqués. «S'ils travaillent dans notre pays et y gagnent de l'argent, ils doivent respecter nos lois», a-t-il ajouté. Le président a également insisté sur le fait que ces entreprises devaient ouvrir des représentations légales en Russie. «Si elles ne nous écoutent pas, nous ralentirons» leur fonctionnement, entre autres, a-t-il précisé.
Au printemps, les autorités russes ont commencé à ralentir Twitter, affirmant que ce dernier n'avait pas supprimé la totalité d'une série de contenus jugés illégaux par Moscou et menaçant Facebook et YouTube de sanctions similaires. En Russie, la multiplication des mesures contre plusieurs réseaux sociaux afin de protéger les mineurs et de combattre l'extrémisme, suscite l'inquiétude dans les rangs des critiques du pouvoir, qui y voient une énième tentative d'étouffer la liberté d'expression et l'opposition.
En avril, Twitter puis TikTok ont été condamnés à des amendes plus lourdes que d'habitude, respectivement de 8,9 millions de roubles (99.000 euros) et 2,6 millions (29.000 euros), pour n'avoir pas supprimé des appels «incitant des mineurs» à manifester en soutien à l'opposant emprisonné Alexeï Navalny.
Mercredi, le gendarme de l'internet russe Roskomnadzor a dit avoir entamé des procédures administratives contre Google, arguant que ce dernier n'avait pas fourni de preuves du transfert des données des utilisateurs russes en Russie. Une loi russe demande en effet aux entreprises numériques internationales de stocker les données des utilisateurs russes dans leur pays.