Paris salue le «cessez-le-feu verbal» avec la Turquie, attend désormais des «actes»
Par AlAhed avec AFP
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian s'est félicité vendredi d'un «cessez-le-feu verbal» entre Paris et Ankara, mais a aussi réclamé des gestes concrets du président turc Recep Tayyip Erdogan sur une série de contentieux.
«Il y a une espèce de cessez-le-feu verbal. C'est déjà pas mal mais ce n'est pas suffisant», a-t-il déclaré sur la chaîne BFM TV, estimant que la relation bilatérale était désormais «dans une phase de convalescence».
«Le cessez-le-feu verbal, ça ne veut pas dire des actes et nous attendons de la Turquie des actes sur des sujets sensibles», notamment en Libye et en Syrie, mais aussi en Méditerranée orientale et sur la question de Chypre, a-t-il ajouté. «On va voir si le président Erdogan a changé plus que dans les mots, s'il a changé dans les actes».
Après des mois de tension, le président français Emmanuel Macron et son homologue turc se sont rencontrés lundi à Bruxelles dans «un climat apaisé», s'engageant notamment à «travailler ensemble» sur la Libye et la Syrie, selon Paris.
La France et de nombreux pays réclament le départ des militaires étrangers et mercenaires - estimés à 20.000 fin 2020 par l'ONU - déployés en Libye afin de conforter les espoirs de paix qui se sont esquissés ces derniers mois dans ce pays.
Il s'agit notamment de troupes turques et de mercenaires syriens déployés par la Turquie, ainsi que des mercenaires du groupe privé russe Wagner.
«Là il y a eu un peu d'ouverture. Nous allons commencer à travailler avec les Turcs sur la question libyenne, en particulier sur les milices parce qu'ils sont quand même des adeptes de la diffusion des milices en Libye», a relevé M. Le Drian.