«Israël» commet un crime d’apartheid contre les Palestiniens, selon HRW
Par AlAhed avec AFP
L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch a qualifié «d’apartheid» la politique d’«Israël» à l’égard des Arabes sur son sol et des Palestiniens dans les territoires occupés, dans un rapport publié mardi.
«Sur la base de ses recherches, Human Rights Watch conclut que le gouvernement israélien maintient une domination délibérée de la population juive israélienne sur les Palestiniens à travers ‘’Israël’’ et les Territoires occupés», souligne le rapport.
Lorsque cette «domination délibérée» s’ajoute à une «oppression systématique» et à des «actes inhumains», «il s’agit du crime d’apartheid», conclut HRW, disant se fonder sur la définition légale de l’apartheid et non sur une comparaison avec l’ancienne politique raciale de l’Afrique du Sud.
«Depuis des années, nous disons que nous sommes proches de l’apartheid (en Israël/Palestine), et je crois qu’il est maintenant clair que le seuil a été franchi», a déclaré à l’AFP Omar Shakir, auteur de ce rapport de 200 pages.
Ce «seuil» a été franchi ces dernières années avec l’essor des colonies israéliennes à Al-Qods-Est, portion orientale de la Ville sainte annexée par «Israël», et en Cisjordanie occupée où vivent désormais près de 700 000 colons, a précisé M. Shakir, estimant que les colonies israéliennes qui devaient être «temporaires» sont devenues des constructions «permanentes» faute d’accord sur la reconnaissance d’un État palestinien.
Justice internationale
La décision de HRW d’utiliser un terme aussi chargé qu’«apartheid» mais aussi de qualifier de «persécution» la politique israélienne envers sa minorité arabe et les Palestiniens, intervient quelques semaines après l’annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de l’ouverture d’une enquête sur des crimes présumés commis par «Israël» depuis 2014 dans les Territoires occupés.
L’avenir de cette enquête — qui comprend un volet sur l’expansion des colonies — est désormais entre les mains du futur procureur Karim Khan qui doit succéder mi-juin à Fatou Bensouda.
HRW a appelé le futur procureur à «s’en tenir aux faits», à «mener une enquête indépendante» et à «traduire en justice les personnes impliquées dans des crimes sérieux, incluant ceux d’apartheid et de persécution», a indiqué M. Shakir, actuellement en Jordanie après son expulsion d’«Israël» en novembre 2019.