Irak: après l’incendie meurtrier d’un hôpital à Bagdad, le ministre de la Santé suspendu
Par AFP
À Bagdad, au moins 82 personnes sont mortes dans un incendie à l'hôpital Ibn al-Khatib. Le ministre de la Santé Hassan al-Tamimi est suspendu, il sera interrogé dans le cadre de l'enquête.
Au moins 82 personnes sont mortes à l'hôpital Ibn al-Khatib. Ce samedi 24 avril, un peu après minuit, un incendie s'est déclaré dans le département de ce bâtiment où les patients atteints de la forme la plus grave du Covid-19 sont pris en charge. Le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi a annoncé avoir suspendu dimanche le ministre de la Santé Hassan al-Tamimi, qui sera interrogé dans le cadre de l'enquête.
Devant l'hopital Ibn al Khatib au sud de Bagdad, des dizaines de militaires sont déployés pour bloquer l'accès au bâtiment. Derrière ces murs, cette nuit, plus d'une centaine de personnes ont été bloquées dans un incendie, probablement provoqué par l'explosion de bouteilles d'oxygène mal conservées, selon certains membres du personnel.
Ce dimanche, les quelques habitants autour de cet hôpital sont sous le choc. «On a entendu un bruit sourd, comme un engin explosif improvisé, raconte Abu Jassim, 55 ans. Nous avons pris du tissu mouillé et l'avons mis sur nos visages en guise de masque et nous sommes entrés. On a sorti tout ceux que nous pouvions, mais il y avait des gens que nous ne pouvions pas atteindre. À la fin, ils se sont juste transformés en cendres.»
Corruption et mauvaise gestion
Après avoir convoqué une réunion de crise, le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a annoncé l'ouverture d'une enquête. Surtout, il a décidé de suspendre son ministre de la Santé Hassan al-Tamimi. Il sera interrogé dans le cadre de l'enquête.
Le gouverneur de Bagdad, Mohammed Jaber, qui avait réclamé «au ministère de la Santé une commission d'enquête » sur le drame sera lui aussi entendu, de même que le patron de la Santé pour l'est de Bagdad. « Les résultats de cette enquête seront présentés sous cinq jours au gouvernement », selon un communiqué du bureau du Premier ministre.
Le président irakien Barham Saleh a, lui, été très clair : «La tragédie d'Ibn al-Khatib est le résultat d'années de sape des institutions de l'État par la corruption et la mauvaise gestion.»