Le Kremlin juge «positif» que Biden, comme Poutine, souhaite renforcer le dialogue
Par AFP
Le Kremlin a jugé positif vendredi 16 avril que le président américain souhaite, comme Vladimir Poutine, le dialogue, après que Joe Biden a appelé la veille à la «désescalade».
«Le président Poutine a (le premier) parlé de la nécessité de normaliser les relations et d'une désescalade. Il en parle de manière consistante», a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov. «C'est donc positif que les points de vue des deux chefs d'État coïncident», a-t-il ajouté.
Le Kremlin a aussi, sans surprise, dénoncé les sanctions américaines «inacceptables» annoncées la veille. L'administration du président des États-Unis a rendu publique jeudi une vague de sanctions visant la Russie en riposte à une série d'actes imputés à Moscou, dont une cyberattaque géante et des ingérences dans les élections américaines de novembre.
Depuis son arrivée au pouvoir, Joe Biden promettait d'être nettement plus ferme que son prédécesseur Donald Trump, accusé de complaisance à l'égard du maître du Kremlin. Il est allé jusqu'à qualifier Vladimir Poutine de «tueur» Mais il a aussi proposé en début de semaine au président russe un sommet en terrain neutre. «Le moment de la désescalade est venu», a-t-il dit jeudi. L'idée d'une telle rencontre a été bien accueillie à Moscou, Dmitri Peskov revendiquant même que Vladimir Poutine avait le premier proposé un dialogue approfondi. Il faisait référence à une invitation en mars à un dialogue en ligne public et en direct, après que Joe Biden eut qualifié le président russe de «tueur».
Faire cesser les «provocations» de Kiev
Le Kremlin a aussi dit espérer que le président français Emmanuel Macron et la chancelière allemande Angela Merkel, qui doivent s'entretenir avec leur homologue ukrainien, feraient pression sur Volodymyr Zelensky pour faire cesser «les provocations» de Kiev dans l'est du pays. «Il serait très important pour nous que monsieur Macron et madame Merkel utilisent leur influence lors de cette visioconférence avec monsieur Zelensky pour qu'ils lui expliquent la possibilité d'une cessation définitive de toutes provocations» sur le front, a affirmé le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, avant un entretien prévu entre les trois dirigeants.
«Bien sûr, cela (cet entretien) serait une bonne occasion de rappeler la nécessité d'appliquer les accords de Minsk», a-t-il poursuivi, en référence au texte de 2015 qui a permis de réduire drastiquement les combats dans cette zone. Depuis plusieurs semaines, les heurts se sont multipliés toutefois entre Kiev et les séparatistes prorusses du Donbass (est de l'Ukraine), tandis que des dizaines de milliers de soldats russes ont été déployés à proximité, laissant craindre une opération militaire d'ampleur.
Les Occidentaux ont mis en garde la Russie contre ces démonstrations de force et Volodymyr Zelensky doit rencontrer vendredi à Paris Emmanuel Macron. Angela Merkel participera, elle, à ces discussions par visioconférence. Vendredi, le porte-parole du Kremlin a également affirmé qu'il y avait «de moins en moins» de signalements de violations du cessez-le-feu sur le front ukrainien, mais que ce n'était pas «une raison pour être complètement rassuré».