Aux Émirats, trois enfants autistes d’un prisonnier d’opinion privés de leur père
Par AlAhed avec sites web
À l’occasion de la Journée internationale de l’autisme, le 2 avril, la famille du prisonnier d’opinion Abdul Salam Darwish a demandé sa libération, étant le père de trois enfants atteints de troubles de l’autisme.
Épouse du prisonnier d’opinion émirati Abdul Salam Darwish, Mme Awatif a déclaré: «J’appelle les autorités des Emirats à libérer rapidement le père de mes trois enfants qui souffrent de troubles autistiques et de convulsions nerveuses».
Elle a ajouté que c’est le droit de ses enfants malades d’avoir leur père près d’eux afin de les prendre en charge, soulager leurs souffrances psychologiques, et de les aider dans leurs besoins, car sa présence parmi eux fait partie de leur traitement.
Mme Awatef a précisé que l’état de santé de ses enfants nécessite la présence de leur père parmi eux pour les aider et leur fournir une assistance.
Elle a souligné la nécessité pour les EAU de prouver leur engagement à soutenir les droits des enfants et de libérer le père de ses enfants pour en profiter, les aider, leur enseigner, et les soulager.
De son côté, la plateforme des droits humains «We Record» a appelé les autorités émiraties à libérer le prisonnier d’opinion Darwish car ses trois enfants atteints de troubles autistiques ont besoin de lui.
Mesures discriminatoires
Le Centre international pour la justice et les droits de l’homme (ICJHR) a condamné les mesures discriminatoires infligées aux familles des prisonniers d’opinion aux Émirats arabes unis, qui continuent de payer un lourd tribut alors que les autorités les empêchent de se faire vacciner contre le coronavirus comme les autres citoyens.
Mme Awatif avait publié sur son compte Twitter que sa fille n’a pas le droit de se faire vacciner contre le coronavirus aux Émirats arabes unis parce que son identité a été confisquée alors qu’elle rendait visite à son père en prison, ce qui constitue une violation flagrante de son droit de citoyenne dans un pays qui a lancé l’initiative «Coalition de l’espoir» pour faciliter la distribution de six milliards de doses des vaccins dans le monde, le nombre de doses passant à plus de 18 milliards d’ici la fin 2021.
Le Centre estime que ce harcèlement continu à l’encontre des familles des détenus est totalement et complètement inacceptable, qu’il viole toutes les lois internationales relatives aux droits de l’homme et qu’il constitue une forme de punition collective du détenu et de sa famille.
La plupart des familles des prisonniers d’opinion sont confrontées aux mêmes mesures arbitraires. Certaines se sont vu refuser le droit de renouveler leurs documents d’identité, ce qui les prive de soins de santé, d’éducation et d’autres services publics de base. D’autres ont même été dépouillés de leur citoyenneté émiratie.
Punition collective
Ce n’est pas la première fois que la famille du détenu Abdul Salam Darwish dénonce des violations auxquelles elle est exposée, car sa femme a déjà appelé les dirigeants émiratis à mettre fin aux souffrances de sa famille et au harcèlement auxquels ils sont confrontés depuis des années après avoir été injustement privés de leur nationalité en 2016.
La famille les a également exhortés à mettre fin à la suspension du paiement de la pension de retraite du mari qui la prive, elle et ses enfants, de leur seule source de revenus, en plus du traitement injuste qu’ils subissent depuis l’arrestation de Darwish en juillet 2012.
Les autorités des EAU ont arrêté Abdul Salam Darwish le 24 juillet 2012. Il a été détenu au secret pendant près d’un an. Il a été accusé de « omplot visant à renverser le gouvernement» et d’autres accusations infondées pour avoir signé une pétition de réforme en 2011. Abdul-Salam Darwish a été condamné à 10 ans de prison à l’issue d’un procès inéquitable, connu sous le nom de «UAE 94».
L’ICJHR réitère ses appels aux autorités émiraties pour qu’elles cessent toute pratique de représailles contre les familles des détenus et qu’elles permettent à la fille du détenu Abdul-Salam Darwish d’obtenir le vaccin anti-Covid, soulignant que sa santé et sa sécurité sont la responsabilité de l’État comme du reste des citoyens.
Le Centre souligne également la nécessité d’accorder aux familles des détenus leurs droits et de les protéger contre toute forme de harcèlement et de représailles, en tant que forme de punition collective qui constitue une grave violation du droit international.