Washington lève les sanctions de Donald Trump contre la CPI
Par AlAhed avec agences
Le président des États-Unis Joe Biden a mis fin vendredi à l’offensive sans précédent lancée par son prédécesseur Donald Trump contre la Cour pénale internationale (CPI), en levant les sanctions contre sa procureure. La juridiction qui siège à La Haye, aux Pays-Bas, a immédiatement salué «le début d’une nouvelle phase» dans l’«engagement commun à lutter contre l’impunité».
Joe Biden a assuré que Washington continuait à «s’opposer» à la volonté de la CPI d’enquêter sur des faits reprochés à du «personnel d’États non signataires» du Traité de Rome qui lui a donné naissance, «dont les États-Unis et leurs alliés», «en l’absence de saisine du Conseil de sécurité des Nations Unies».
Il s’agit d’une allusion aux investigations sur des allégations de crimes de guerre américains en Afghanistan, qui ont déclenché les sanctions de l’ère Trump, et à l’ouverture plus récente d’une enquête sur des crimes présumés dans les territoires palestiniens occupés, imputés notamment à «Israël».
Privilégier «le dialogue»
«Nous allons protéger vigoureusement le personnel actuel et ancien des États-Unis» contre ces enquêtes, a martelé le président américain. Pour autant, «la menace et l’imposition de sanctions financières contre la Cour (…) n’est pas une stratégie appropriée ou efficace», a-t-il estimé pour expliquer la trêve. Il a donc «révoqué» le décret présidentiel pris en juin dernier par son prédécesseur qui permettait de punir les juges.
«En conséquence, les sanctions imposées par le précédent gouvernement contre la procureure de la CPI Fatou Bensouda» et un autre responsable, Phakiso Mochochoko, «ont été levées», a précisé le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, ainsi que plusieurs restrictions de visas imposées en 2019 contre des membres du personnel de la juridiction. Il a expliqué vouloir privilégier «le dialogue» plutôt que les «sanctions».
Nouvelle phase dans les relations avec les Etats-Unis
La Cour pénale internationale (CPI) a salué la décision du président Joe Biden de lever les sanctions imposées par son prédécesseur Donald Trump à sa procureure, disant que cela ouvrait une «nouvelle phase» dans les relations avec Washington.
«En tant que présidente de l'Assemblée des États parties au Statut de Rome (la CPI, ndlr), je tiens à exprimer ma profonde satisfaction pour la décision prise aujourd'hui par le gouvernement des États-Unis de (...) lever les sanctions malheureuses contre la procureure de la Cour pénale internationale», a déclaré Silvia Fernandez de Gurmendi.
«Je salue cette décision qui contribue à renforcer les travaux de la Cour et, plus généralement, à promouvoir un ordre international fondé sur le droit», a-t-elle ajouté dans un communiqué.
Le 46e président des États-Unis ayant promis de remettre le multilatéralisme à l’honneur, et ayant placé la défense de la démocratie et des droits humains au cœur de sa diplomatie, une attaque contre la juridiction internationale censée punir les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité semblait en contradiction avec sa politique. Mais les défenseurs des droits humains commençaient à s’impatienter.
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