Moscou en désaccord avec Macron sur la «guerre» des vaccins
Par Sputnik
Réagissant aux propos du Président français sur «une guerre mondiale» impliquant Moscou et Pékin, le Kremlin assure n’avoir «aucune aspiration» à utiliser le vaccin en tant qu’instrument d'influence. La relation entre Poutine et Macron a aussi été abordée.
Le Kremlin a exprimé son désaccord avec la déclaration d’Emmanuel Macron sur une «guerre mondiale» des vaccins.
Au cours d'une intervention devant le Conseil européen le 25 mars, le Président français a estimé que «nous sommes face à une guerre mondiale d'un nouveau genre», dénonçant les «velléités de déstabilisation russes et chinoises d'influence par le vaccin». Sur Franceinfo, Jean-Yves Le Drian a directement accusé la Russie d’utiliser son vaccin Spoutnik V comme un «moyen de propagande et de diplomatie agressive» plutôt qu’un «moyen d’aide sanitaire».
Le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov a rétorqué que la Russie n'avait jamais essayé de politiser la lutte contre le coronavirus, optant en revanche pour une politique «responsable» pendant la pandémie.
«La Russie n'a pas eu, n'a pas et n'aura jamais aucune aspiration à utiliser le vaccin comme instrument d'influence», assure M.Peskov.
Il a ajouté que Moscou appréciait le dialogue de confiance entre Vladimir Poutine et Emmanuel Macron, qu'ils n'éludaient jamais les sujets sensibles, mais qu'il existait des désaccords sur certains.
Espoir de paix et non de guerre
Les concepteurs du premier vaccin au monde contre le coronavirus Spoutnik V ont eux aussi commenté les propos de Macron sur le compte Twitter du vaccin:
«Cher Emmanuel Macron, rendre les vaccins apolitiques est notre meilleur espoir de paix dans le monde et non de guerre. Nous apprécions l'envoi d'une équipe scientifique française sous la direction de Marie-Paule Kieny et notre partenariat avec la France qui nous a beaucoup aidés et a contribué à notre combat commun contre le Covid!»
En outre, ils ont proposé à la France de rejoindre les 10 autres pays qui ont accepté de produire le Spoutnik V.
Un tel accord a déjà été conclu avec l’Italie qui produira le vaccin à partir du mois de juillet. Une première dans l’Union européenne qui ne l’a pas encore homologué.
De son côté, le porte-parole du gouvernement allemand Steffen Seibert a réaffirmé ce vendredi 26 mars que l’Allemagne est prête à utiliser le Spoutnik V s’il est approuvé par l'Agence européenne des médicaments (EMA).